Médecine coloniale

La médecine coloniale désigne l'ensemble des pratiques de santé publique se déroulant en contexte colonial.

Histoire modifier

En France un Corps de Santé colonial est créé le 7 janvier 1890 par décret du Président de la République Sadi Carnot ; il est d'abord nommé "Corps de santé des Colonies et pays de protectorat" et il a "pour mission d'assurer le service de santé dans les hôpitaux, établissements et services coloniaux ; il relève directement du ministre chargé des Colonies" ; il disparaît en juillet 1968 par suite de son inclusion dans le Service de santé des armées[1].

Le Cameroun est l'une des anciennes colonies les plus marquées par la médecine coloniale[2]. Cette médecine s'occupe notamment de la lutte contre la maladie du sommeil[3], le pian, la syphilis, la lèpre, la tuberculose ainsi que de campagnes de vaccinations contre la variole[4]. Guillaume Lachenal montre que la forte prévalence de l'hépatite C au Cameroun est directement liée à ces campagnes de prévention[5].

En métropole, des services de médecine coloniale dédiés spécifiquement aux indigènes sont aussi créés, tels que l'hôpital Avicenne.

Représentations modifier

La médecine coloniale est utilisée par la propagande du pouvoir colonial pour justifier de la colonisation. En France, cela se traduit par la figure d'Eugène Jamot[6].

Références modifier

  1. Léon Lapeyssonnie, La médecine coloniale. Mythes et réalités, Paris, Seghers, , p. 69-70.
  2. Guillaume Lachenal, « Le médecin qui voulut être roi, Médecine coloniale et utopie au Cameroun », Annales HSS, 65, 121-156, 2010 ; Lachenal G., Taithe B., « Une généalogie missionnaire et coloniale de l’humanitaire : le cas Aujoulat au Cameroun, 1935-1973 », Le Mouvement Social, 45-63, 2009.
  3. Communiqué de presse du 12 novembre 2014 – Un vaccin dangereux a-t-il été administré à des Africains par les médecins coloniaux français entre 1948 et 1960 ? A-t-on délibérément caché un « scandale pharmaceutique aux colonies » ?, academie-medecine.fr, 12 novembre 2014
  4. Pepin J., Labbe A.C., « Noble goals, unforeseen consequences: control of tropical diseases in colonial Central Africa and the iatrogenic transmission of blood-borne viruses », Trop. Med. Int. Health, 13, 744-753, 2008.
  5. Guillaume Lachenal, « Quand la médecine coloniale laisse des traces », Les Tribunes de la Santé, no 33,‎ , p. 59-66 (lire en ligne)
  6. Dozon J.-P., « Quand les pastoriens traquaient la maladie du sommeil », Sciences sociales et santé, III, 27-56, 1985.

Bibliographie modifier

  • Pepin J. et al., « Risk factors for hepatitis C virus transmission in colonial Cameroon », Clin. Infect. Dis., 51, 768-776, 2010.
  • Lapeyssonnie, Léon, La médecine coloniale, Paris, 1988.