Chênedouit
Chênedouit est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Putanges-le-Lac[1].
Chênedouit | |
Le château du Repas. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Argentan |
Intercommunalité | Le Val d'Orne |
Maire délégué Mandat |
Philippe Mallard 2020-2026 |
Code postal | 61210 |
Code commune | 61106 |
Démographie | |
Population | 170 hab. (2019) |
Densité | 19 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 45′ 40″ nord, 0° 20′ 23″ ouest |
Altitude | Min. 148 m Max. 275 m |
Superficie | 8,93 km2 |
Élections | |
Départementales | Athis-Val de Rouvre |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Putanges-le-Lac |
Localisation | |
modifier |
Elle est peuplée de 170 habitants[Note 1].
Géographie
modifierToponymie
modifierLe nom de la localité est cité sous les formes latinisées Quercus docta[2] et Quercusducta en 1373[3].
Il s'agit d'une formation médiévale tardive, basée apparemment sur le français chêne et du bas-latin ductus, désignant encore de nos jours un « petit ruisseau »[2] ou de l'ancien français douit « ruisseau »[4], variante de douet, selon un mode de composition déterminant-déterminé influencé par le germanique (ou le scandinave cf. noms de ruisseaux et de localités en -bec), d'où le sens global de « chêne du douit ou douet »[2], « chêne du ruisseau ».
On retrouve le mot douit et probablement une relation, dans le hameau du Grand Douit à Craménil (Orne) à 5 km, et dans les noms de rivières de la Manche : le Douit, le Douits et le Grand Douit également.
Histoire
modifier- 1605 : Le seigneur du Repas est Jean-Baptiste Sallet (ou Salet) ; fils de Sanson Salet (du Repas) bailli de Saint Aubert et de Renée le Verrier (de Lougey) ; frère de Georges ; père de Nicolas et de Gilonne.
- 1621 : Nicolas Sallet est dit « Seigneur et patron du Repas ».
- 1944 : Le 13 août, le général Heinrich Eberbach y a eu son QG.
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[7],[Note 2].
En 2019, la commune comptait 170 habitants, en évolution de +3,03 % par rapport à 2014 (Orne : −1,53 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Économie
modifierLe sol de la commune a renfermé l'un des gisements importants de granite de l'Orne. Réservé longtemps à un usage domestique (auges, gadages, etc.), ce matériau a été exploité plus systématiquement de 1870 à 1914 « pour la fabrication de marches, socles, dallages, bordures, pierres tombales, pilastres pour viaduc, ponts et travaux d'art », pouvant mobiliser jusqu'à 50 piqueurs. Ce granite bleu affleure encore par endroits sous forme d'éminences appelées localement « troches »[10],[11].
Lieux et monuments
modifierÉglise paroissiale Sainte-Trinité
modifierdu XIXe siècle.
Église Notre-Dame de Méguillaume
modifierDatée de la fin du XIIIe siècle, remaniée au XVIe avec l'ajout d'un clocher, puis au XVIIIe siècle avec la reconstruction du clocher, et le réaménagement intérieur. Elle possède encore sa charpente à chevrons formant fermes, ses principaux percements et des décors peints du XIIIe siècle, rares dans cette région où la majorité des églises ont été rebâties au XIXe siècle. Les décors peints du XIIIe siècle, ont été mis au jour en août 2013[12]. La restauration de l'église est prévue fin 2015. Cette église était autrefois dédiée à Saint-Sébastien. La paroisse de Méguillaume (ancienne paroisse nommée Mesus Guillelmi en 1335) a été rattachée à celle de Chênedouit en 1822.
Château du Répas
modifierCe château, caractéristique du tout début du XVIIe, anciennement rattaché à la vavassorerie[13] du Répas (Répassus ou Répast dans le Terrier de la Vicomté de Falaise en 1326), est inscrit au titre des monuments historiques[14]. De style Henri IV, il a été construit sur les fondations de l'ancien manoir fortifié du XVe. Ceint de douves en eau, il est disposé en « U » autour d'une cour. Le corps de logis est situé face au pont-levis, au fond de la cour. Deux ailes en retour d'équerre (qui abritent deux galeries au premier étage) donnent accès à deux pavillons venant clore la composition. Côté cour, le château s'ouvre sur une longue perspective arborée. Sur l'arrière, le château donne sur un petit jardin à la française.
Église Saint-Julien du Répas
modifierCet édifice modeste, situé au bout de l'allée bordée de hêtres qui prolonge la façade sud-ouest du château, date au moins du XIVe siècle. La première mention qui en est faite remonte en effet à 1377. La chapelle a été rattachée en 1822 à la commune puis achetée quelques années plus tard par le dernier baron de Cheux. Près de l'édifice se trouve une fontaine dont les eaux ont la réputation de guérir les nouveau-nés de la « rifle », à savoir de l'impétigo[15].
Le rite s'effectuait en neuvaine. La mère de l'enfant, accompagnée de neuf femmes, se rendait pendant neuf jours consécutifs sur le site pour prier saint Julien le Pauvre et réciter le chapelet, tremper le bonnet ou la chemise du nouveau-né dans l'eau miraculeuse et l'en revêtir, mouillés. Plusieurs cycles de neuvaines pouvaient être nécessaires et dans les cas les plus sévères, l'enfant était plongé entier dans l'eau[16].
Menhir dit la Droite Pierre
modifierUn monument du Néolithique, classé monument historique[17].
-
L’église Sainte-Trinité. -
L’église Notre-Dame de Méguillaume.
Projet éolien
modifierAu mois de juin 2010, le conseil municipal s'est porté candidat pour l'installation d'un projet éolien d'une vingtaine de pièces de 150 m[réf. nécessaire]. Ce projet suscite de vives réactions locales[réf. nécessaire].
Personnalités liées
modifier- Dom Toustain (1700, Le Repas-1754), historien.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2019.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
modifier- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[18].
- « recueil des actes administratifs de l'Orne » (consulté le ).
- Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur, Les noms des communes de Normandie (suite), vol. 2, Annales de Normandie, , p. 9.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, 1991.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 94b.
- « Chênedouit (61210) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- Maud Guillard, L'exploitation des carrières de l'Orne de 1870 à 1939, coll. « Annales de Normandie » (no 56-4), , p. 503-520
- « Sur les traces des granitiers de Chênedouit », Ouest-France, (lire en ligne)
- « Ouest-france.fr - Orne. Des fresques du XIIIe siècle découvertes dans une église » (consulté le ).
- c'est-à-dire un fief tenu par un arrière-vassal.
- « Château du Repas », notice no PA00110775, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Jeanine Rouch, Le Répas, Bayeux, Editions Heimdal, coll. « Patrimoine normand » (no 51), août, septembre, octobre 2004, p. 61.
- Jeanine Rouch, Anciens puits et fontaines miraculeuses du Pays de Putanges, Bayeux, Editions Heimdal, coll. « Patrimoine normand » (no 26), .
- « Menhir dénommé La Droite Pierre », notice no PA00110776, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Site de l'IGN.