Magallana

genre de mollusques

Magallana est un genre de mollusques bivalves qui compte une vingtaine d'espèces communément dénommées « huîtres creuses » à l'instar de celles du genre Crassostrea, ces deux genres relevant de la sous-famille des Crassostreinae. Ces huîtres croissent fixées sur un substrat rocheux dans des eaux à faible taux de salinité et leurs larves sont zooplanctoniques. Ce genre compte l'huître la plus élevée au monde, Magallana gigas.

Systématique

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Le genre Magallana a été créé en 2016 par les zoologistes italiens Daniele Salvi (d) et Paolo Mariottini (d) avec comme espèce type Ostrea gigas Thunberg, 1793, rebaptisée Magallana gigas (Thunberg, 1793)[1].

Caractéristiques

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Schéma de l'anatomie d'une huître creuse.
Début de structure récifale, détruite par la pêche à pied et des parasites ou maladies
Structure "récifale" fossile, en boule, montrant bien comment la forme des coquilles peut chez l'huître - depuis longtemps - remarquablement bien épouser la forme des coquilles voisines (et inversement)
Structure caractéristique de coquille feuilletée, en calcite

Les différentes espèces d'huîtres vivent généralement continuellement immergées, supportant périodiquement, pour certaines espèces des eaux saumâtres. Leur corps est plutôt plat, protégé par des coquilles arrondies.

Coquilles : elles se distinguent de celles de la plupart des bivalves par un aspect très feuilleté, et par leur matière (elles sont constituées de calcite presque pure. C'est d'ailleurs une source de calcium bioassimilable qui a été utilisée par les éleveurs de volailles ou de bétail, ou l'industrie agroalimentaire, avec le risque d'ainsi importer certains métaux lourds, comme le plomb ou le cadmium, présents dans l'environnement de l'huître durant sa croissance, car ces espèces fixent particulièrement bien les métaux lourds (mieux que la plupart des autres coquillages) Les BCF (facteur de bioaccumulation[2]) du cadmium, zinc et cuivre sont beaucoup plus élevés pour une huître telle que Magallana gigas que pour des espèces benthiques comme les coques Cerastoderma edule et les palourdes Ruditapes philippinarum (Baudrimont et al., 2005)[3].). La coquille présente un peu d'aragonite au point d'accroche du muscle (Comme les pétoncles, les huîtres ont un vrai muscle adducteur central, ce qui signifie que la coquille a une marque caractéristique centrale marquant son point d'attache).
La coquille peut prendre des formes très irrégulières en épousant les formes du substrat ou d'autres huitres qui croissent au même endroit.

Reproduction

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Les membres sauvages du genre Magallana vivent généralement dans la zone intertidale, le sperme et les œufs diffusent dans la mer et la fécondation se fait dans l'eau, sauf chez quelques espèces dites larvipares. Deux modes différents de reproduction (ovipares et larvipares) existent en effet chez les Ostreidae. Dans les deux cas les huîtres sont hermaphrodites, mais les espèces larvipares montrent une alternance de sexe chez chaque individu, tandis que les espèces ovipares sont hermaphrodites simultanés, avec la production de gamètes mâles (spermatozoïdes), soit femelles (ovules) selon les circonstances.

Culture (ostréiculture)

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  • L'une des huîtres les plus couramment cultivées est Magallana gigas, l'huître japonaise, qui est idéalement adaptée à la culture dans des bassins d'eau de mer.

Identification, génétique

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L'identification des différentes espèces est généralement malaisée en raison d'une grande variabilité morphologique et de très importants transferts de populations : les espèces de Magallana font en effet presque toutes l'objet d'exploitations commerciales intenses, souvent depuis des époques reculées. Les apports récents de la phylogénie moléculaire permettent de faire peu à peu la lumière sur ces questions[4].

Menaces (état, pressions, réponses…)

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Les espèces du genre Magallana sont soumises à de nombreux stress, dont une forte eutrophisation, l'apport en mer de pesticides, la pollution marine, et la surpêche qui ont affaibli localement les populations sauvages et leur diversité génétique.

Des surmortalités, parfois très importantes sont régulièrement observées. En particulier, fin , des surmortalités ou mortalités massives et foudroyantes d'huîtres creuses (Magallana gigas) ont été signalées en France. Les jeunes huîtres (de moins d’un an) étaient les plus touchées, avec des taux de mortalité de 80 % à 100 % (en deux jours parfois, et pour de nombreux lots étudiés). En 2008, des mortalités, également exceptionnelles avaient déjà été signalées[5].
Ces phénomènes semblent liés à des paramètres température et précipitations particuliers. Ils touchent les régions du sud (méditerranéennes) avant celles qui sont plus au nord (façade Atlantique). Un génotype particulier du virus OsHV-1 (dénommé OsHV-1 µVar) a été détecté en 2009 dans tous les échantillons ayant fait l’objet d’une analyse complémentaire par séquençage. Ce même génotype avait été détecté dans 47 % des échantillons en 2008. Mais la mortalité peut être induite ou aggravée par une baisse de l'immunité de l'huître. Une bactérie (Vibrio splendidus, et moindrement Vibrio aestuarianus), a été trouvée dans environ 50 % des échantillons venant de lots touchés par une surmortalité[6],[7].

Liste de genres et espèces

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Voici la liste des espèces du genre Magallana selon World Register of Marine Species (13 janvier 2018)[8] :

Une grande partie de ces espèces (dont la principale, M. gigas) étaient jusqu'en 2017 rangées dans le genre Crassostrea, et ont été récemment déplacées à la suite d'une étude génétique[1]. L'intérêt et la justification de cette modification est contestée par de nombreux scientifiques et le genre Crassostrea reste très largement utilisé pour ces espèces[9]

Consommation

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Presque toutes les espèces de ce genre sont comestibles, même si seulement une partie ont un réel intérêt culinaire, alimentaire et commercial.

Étymologie

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Le nom du genre Magallana a été choisi en l'honneur de l'explorateur portugais Fernão de Magalhães (Fernand de Magellan) (~1480-1521) qui a traversé l'océan Pacifique lors de la première circumnavigation de la Terre[1].

Publication originale

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Références taxinomiques

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Notes et références

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  1. a b et c Salvi et Mariottini 2016, p. 263-276
  2. Le BCF ou facteur de bioconcentration désignent le rapport de la concentration d'un corps chimique, (oligoélément, radionucléïde ou toxique (métal lourd par exemple) dans l’organisme ou dans un des tissus et de la concentration de ce même élément dans le sol, l'eau ou l'air (en tant que milieu de vie de l'espèce considérée).
  3. Thèse en Écotoxicologie de Maud Achard-Joris, intitulée Études biochimiques et génétiques de la réponse adaptative de mollusques face aux contaminations métalliques et au stress oxydant Soutenue le 7 octobre 2005
  4. (en) Reece, K.S., Cordes, J.F., Stubbs, J.B., Hudson, K.L. & Francis, E.A. (2007). Molecular phylogenies help resolve taxonomic confusion with Asian Magallana oyster species. Marine Biology, DOI 10.1007/s00227-007-0846-2. Résumé
  5. Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009 ; étude épidémiologique descriptive des mortalités exceptionnelles d’huîtres creuses enregistrées sur le littoral français en 2008 ; Bilan de l’étude, juin 2009, consulté 2011/12/29
  6. Ifremer, Communiqué : Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009 ; Paris, le 26 novembre 2009, consulté 2010/11/03
  7. [PDF]Bilan du projet MOREST (Programme de suivi et étude de la mortalités estivales de l'huître creuse)
  8. World Register of Marine Species, consulté le 13 janvier 2018
  9. Bayne BL., Ahrens M., Allen SK., Anglès d’Auriac M., Backeljau T., Beninger P., Bohn R., Boudry P., Davis J., Green T., Guo X., Hedgecock D., Ibarra A., Kingsley-Smith P., Krause M., Langdon C., Lapègue S., Li C., Manahan D., Mann R., Perez-Paralle L., Powell EN., Rawson PD., Speiser D., Sanchez JL., Shumway S. et Wang H., « The proposed dropping of the genus Crassostrea for all Pacific cupped oysters and its replacement by a new genus Magallana: a dissenting view. », Journal of Shellfish Research, vol. 36, no 3,‎ , p. 545–547 (DOI 10.2983/035.036.0301.)