Maison d'Olivier Jullian

Maison d'Olivier Jullian
Maison d’Olivier Jullian, rue du Bec-de-Lièvre.
Présentation
Destination initiale
maison d'habitation
Style
Propriétaire
Olivier Jullian
Patrimonialité
DRAC
Localisation
Pays
Commune

La maison d’Olivier Jullian est une habitation d’art brut, dans le quartier de La Placette à Nîmes en France. Elle appartient à Olivier Jullian, né le 27 février 1949 à Lyon, artiste français autodidacte.

Une « maison-stock » modifier

Sa maison correspond en fait à tout un îlot avec trois façades principales, contenant sept appartements et un local commercial, dont sa famille est propriétaire[1], à l’angle des rues du Bec-de-Lièvre, Benoît Malon et Hôtel-Dieu à Nîmes. Depuis 1990, il en décore les murs extérieurs, avec des morceaux de carrelage et divers objets récupérés[2],[3],[4],[5], à l'origine à partir de tuiles usagées du toit de la maison[1],[2].

Plan de la maison d’Olivier Jullian

Sa maison est devenue une « maison-stock », où sont progressivement ajoutés aux façades des milliers de débris de vaisselle et d'objets, apportés par les habitants du quartier ou par son propriétaire de son autre maison à la campagne[1].

Ses murs comportent des inscriptions et des dessins et surtout sont incrustés de toutes sortes d'objets et de fragments issus de constructions, comme des tuiles, des briques, des mosaïques, ou des morceaux de vélo, de vaisselle, de bois et de pierres[1],[6].

Esthétique et politique modifier

Le travail d'Olivier Jullian n'est pas seulement esthétique mais revendique une portée politique de lutte contre l’économie productiviste en mettant en valeur l'utilité d'objets considérés comme des rebuts, alors que l'îlot abrite une supérette[1]. Tout en cherchant à évoquer artistiquement Émile ou De l'éducation , de Jean-Jacques Rousseau, Olivier Jullian revendique la dimension écologique de sa démarche[2].

Les enchevêtrements d'objets sur les façades sont le résultat de hasards et de contingences qui aboutissent à une forme de croissance naturelle, non entièrement planifiée, du décor. Son fil conducteur et point de départ est la toile tissée par Pénélope, d'où surgissent des entrelacs qui enserrent l'ensemble de l'îlot[1],[7].

Réception modifier

Olivier Jullian en 2022.

La démarche d'Olivier Jullian est bien accueillie dans son quartier, qu'elle met en avant, attirant des touristes[2],[8]. Olivier Jullian est parfois surnommé « Le facteur Cheval de La Placette »[8]. Sa maison est mise en valeur dans différentes publications[5],[9],[10],[11], tandis que l’esprit de ce décor inspire d’autres projets semblables dans le quartier[12].

Son œuvre est enregistrée et protégée par la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Montpellier.

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Breteau 2020.
  2. a b c et d François Daury, « Art-chitecture et décoration », La Marseillaise,‎ .
  3. « Nîmes : Une maison qui « parle » », sur Arts - Cultures Foi de la délégation de Nimes (consulté le ).
  4. « Le « Palais idéal » de la Placette », sur Vivre Nîmes (consulté le )
  5. a et b « Nîmes : sa maison est son œuvre d’art », sur Midi Libre (consulté le ).
  6. « la maison d’Olivier Jullian à Nîmes », sur hérault insolite, 30 mars 2015 (consulté le ).
  7. Clara Breteau, Les vies autonomes, une enquête poétique, Arles, Actes Sud Nature, , 256 p. (ISBN 978-2-330-16052-4, lire en ligne).
  8. a et b Georges Perrier, « Le Facteur Cheval de la Placette », Nîmes la ville,‎ , p. 18.
  9. Peggy Seguin, « Zoom sur les lieux insolites de Nîmes ! », sur Office de Tourisme et des Congrès de Nîmes (consulté le ).
  10. Francine Cabane et Danièle Jean, Nîmes au fil de l'histoire, Nîmes, Alcide, , 367 p. (ISBN 978-2-37591-044-3, lire en ligne).
  11. collectif, Nîmes vue par les Académiciens, BoD - Books on Demand, , 214 p. (ISBN 978-2-322-45106-7, lire en ligne), p. 134-135.
  12. « La Placette. Cherche propriétaires pour décorer des façades », sur Gazette live (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Clara Breteau, « Poïesis et technologie de l’enchantement dans la « maison-stock » d’Olivier Jullian à Nîmes », Carnets de géographes, no 14,‎ (ISSN 2107-7266, DOI 10.4000/cdg.5692, lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier

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