Maison de Zähringen

dynastie

La maison de Zähringen est une dynastie de ducs du sud-ouest de l'Allemagne et de l'ouest de la Suisse du XIe au début du XIIIe siècle.

Maison de Zähringen
Image illustrative de l’article Maison de Zähringen
Armes.

Blasonnement D'or à l'aigle éployée de gueules.
Branches Zähringen-Teck
Période Du XIe siècle à 1218
Pays ou province d’origine Première branche de la maison d'Autriche
Allégeance Saint-Empire romain germanique
Fiefs tenus Comtes de Thurgovie (991), de Villingen (999), du Brisgau (1061), ducs de Carinthie, seigneurs de Bourgogne Cisjurane
Demeures Château de Zähringen à Fribourg
Fonctions ecclésiastiques Prince-évêque de Mayence, prince-évêque de Liège.
Le duc Bertold V de Zähringen, statue à Berne.

Ils sont connus pour avoir fondé plusieurs villes, telles que Fribourg en Brisgau (vers 1120), Rheinfelden (en 1130), Fribourg en Suisse (en 1157) et Berne (en 1191). Le dernier descendant de la branche aînée, portant le nom des Zähringen, mourut en 1218. Une branche cadette régna jusqu'en 1918 sur le pays de Bade (la maison de Bade).

La famille des Zähringen fait partie des grandes familles qui ont façonné le destin de la Suisse au Moyen Âge avec les Habsbourg et les Savoie notamment.

Histoire

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Sur la base d'accumulations de noms, on suppose que les Zähringen sont sortis des Alaholfingiens. C'était une famille de la noblesse souabe à l'époque des Carolingiens avec des possessions principalement sur le cours supérieur du Neckar et du Danube. Son premier ancêtre, le comte Berthold, était cofondateur de l'abbaye de Reichenau en 724. Les comtes agissent comme représentants délégués des rois des Romains en Bavière, en Franconie et en Italie, où ils sont margraves du Frioul et comtes de Vérone. Erchanger de Souabe, issue des Alaholfingiens, est comte palatin du Nordgau. Sa fille Richarde de Souabe devient l'épouse de l'empereur carolingien Charles le Gros. Avec le duc Erchanger Ier de Souabe, exécuté en 917, cette famille s'éteignit.

Possession de la Maison de Zähringen en Suisse (en vert) vers 1200. Mauve : territoires du royaume de Bourgogne reçu par la maison de Savoie. Violet clair : territoires des Habsbourg. Jaune : maison de Kybourg. Violet foncé : comté de Montfort.

Cette origine familiale des Zähringen n'est pas assurée, leur nom a été donné d'après le château de Zähringen, près de Fribourg-en-Brisgau. Le plus ancien ancêtre qu'on puisse lui attribuer est un nommé Bezelin de Villingen, qui fut comte de Thurgovie en 991. En 999, il obtient de l'empereur Otton III, avec l'appui du duc de Souabe, délégation de l'autorité impériale (jus, fas et potestatem) dans le comté de Villingen. D'autres titres furent acquis par lui-même ou son fils Berthold Ier, qui devint dès 1061 comte du Brisgau, du Thurgau et de l'Ortenau et qui avait sa résidence principale au château de Lintburg (Limbourg) près de Weilheim an der Teck. Cette même année, Berthold Ier obtint le titre de duc de Carinthie comme dédommagement pour le duché de Souabe, qui lui avait été promis initialement. La Carinthie ne resta qu'un titre, car il ne put jamais s'y imposer. Parce qu'il prit parti, pendant la querelle des Investitures, pour l'antiroi Rodolphe de Rheinfelden, Berthold Ier fut déchu de tous ses titres par l'empereur Henri IV en 1077 ; il mourut peu après.

Son fils cadet Berthold II lui succéda et reconquit une grande partie du territoire perdu. Il s'appelait désormais comte de Zähringen ou à partir de 1097 duc de Zähringen, qui lui fut accordé en remplacement du titre ducal souabe restant aux Hohenstaufen. Le duché de Zähringen se composait de la propriété familiale (l'alleu) et de divers fiefs impériaux. L'extraction de l'argent dans la Forêt-Noire en a constitué une base financière. En 1091, il entreprit la construction du château de Fribourg-en-Brisgau, car son emplacement semblait plus avantageux que le château de Zähringen d'un point de vue stratégique militaire et commercial. Fribourg en deviendra désormais le quartier général. Le mariage de Berthold II avec Agnès de Rheinfelden, fille de Rodolphe, lui rapporta en 1090 de grandes possessions en Bourgogne impériale (dans la partie ouest de la Suisse actuelle) en héritage. En 1092, l'opposition antisalique l'élut antiduc de Souabe face à Frédéric Ier de Souabe. L'autre fils de Berthold Ier, Hermann, forma quant à lui la ligne cadette qui devint la maison de Bade par la suite. Cependant, ce nouveau duché territorial n'était pas considéré par les contemporains comme comparable aux duchés tribaux traditionnels. Dès lors, les Zähringen luttant pour un duché aussi égalitaire ont façonné leur politique, mais les luttes de pouvoir entre les Hohenstaufen et les Guelfes ont mis une limite à leur expansion.

À la suite de l'assassinat du comte Guillaume III de Bourgogne en 1127, les Zähringen reçoivent le rectorat de Bourgogne, nominalement la fonction de député royal dans le royaume de Bourgogne. Jusqu'au bout, ils tentèrent à la fois d'étendre leur duché de Zähringen en un duché territorial et de faire apparaître le rectorat sur la Bourgogne comme un véritable duché. Avec le rectorat les Zähringen obtiennent l'avouerie de l'abbaye de Payerne[1]. Peu après, les Zähringen installent une branche de la maison de Belp à Montagny[2].

En 1152, la ligne aînée se subdivisa encore en deux branches : l'une qui garda le nom de Zähringen, l'autre qui forma la branche des comtes de Teck. La première s'éteignit en 1218 avec Berthold V de Zähringen, la deuxième en 1439. Après leur extinction, le titre de duc revient à la maison de Wurtemberg en 1495. Dès lors, seule la ligne cadette (Bade) continua à exister. Les ducs de Zähringen ont possédé selon les époques les comtés de Zähringen, Rheinfelden, Brisgau (formant le sud du Bade-Wurtemberg), le rectorat du royaume de Bourgogne-Provence ou d'Arles, la Thurgovie, le canton de Zurich, le canton de Soleure, le canton de Berne, Genève et le Valais[3] mais à cette époque les conquêtes et reconquêtes étaient fréquentes.

Alors que les possessions du nord autour du château de Hohenbaden restent à la lignée cadette (la maison de Bade), celles du sud vont à la sœur de Berthold V, Agnès (1160/70-1236/39), l'épouse d'Egon IV d'Urach ; le comte Conrad Ier de Fribourg, fils d'Egon V d'Urach, a fondé la lignée des comtes de Fribourg à laquelle l'héritage des Zähringen dans le Brisgau est échu. Son frère cadet Henri Ier de Fürstenberg a repris l'héritage des Zähringen dans la vallée de la Kinzig, dans la Forêt-Noire et sur le plateau de Baar, et s'est nommé d'après le château de Fürstenberg près de Hüfingen (détruit en 1632) fondant ainsi la maison de Fürstenberg. Anne de Zähringen, sœur d'Agnès, épouse Ulrich III de Kybourg et obtient Fribourg en Suisse ; cette zone tombe après l'extinction des Kybourg en 1263 à la ligne latérale des Habsbourg des comtes de Kybourg-Berthoud. L'empereur Frédéric II a confisqué certains fiefs impériaux à la famille Zähringen. Dans la Suisse d'alors, les évêques et les villes émergentes assument largement le pouvoir. La charge de recteur de Bourgogne n'est cependant pas réaffectée et le royaume de Bourgogne se dissout peu à peu.

Ducs de Zähringen

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Villes fondées par les Zähringen

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Selon zaehringerstaedte.eu[6]

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Annales historiques du Comté de Neuchâtel et Valangin depuis Jules-César jusqu'en 1722, Jonas Boyve, édition E. Mathey, 1854, p. 128, 148, 152, 153, 158, 180, 188, 388, 389, 395, 397 à 496. Google livres
  • Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, éditions Brill à Leyde 1890-1893 préf. H. F. Wijnman, réédition, 1966, chapitre VIII et tableau généalogique no 105 « Généalogie de la Maison de Bade, I. ».
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Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. « Payerne (abbaye) » (consulté le ).
  2. « Montagny (FR, seigneurie) » (consulté le ).
  3. Contenu issu du Dictionnaire Bouillet.
  4. La Genealogia Zaringorum nomme : "Berchtoldus" fils de "Berchtoldus Cum-barba" , Médiéval Généalogie, Berthold de Zähringen [1].
  5. a b et c Annales historiques du Comté de Neuchâtel et Valangin depuis Jules-César jusqu'en 1722.
  6. (de) « Herzlich Willkommen auf den Seiten der Zähringerstädte » (consulté le ).