El Hadji Malick Sy

Érudit Musulman
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Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Ousmane ibn Demba ibn Chamseddine Sy[1] (1855[2]–1922) est un érudit appartenant à l'école de jurisprudence malikite et à l'école de théologie asharite, ainsi qu'un imam de la confrérie soufie tidjane, une voie spirituelle musulmane qu'il contribua largement à diffuser au Sénégal et en Afrique noire.

El Hadji Malick Sy
Biographie
Naissance
Décès
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TivaouaneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfants

Biographie

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Fils de Sidy Ousmane Sy et de Sokhna Fatoumata Wade Wele, Malick Sy est né à Gaé (Gaaya en wolof) près de Dagana vers 1855. Sa date de naissance reste incertaine. En effet, la tradition orale indiquant que son « entrée dans ce village » eut lieu le , il en a été déduit qu'il était né ce jour-là[3]

Sa lignée paternelle est originaire du Boundou, c'est de là-bas qu'elle essaima vers Souima (dans la commune de Podor actuelle) et le Djoloff. Son père fit une partie de ses études en Mauritanie mais s'arrêta également à Gaé pour étudier un ouvrage auprès d'un érudit du nom de Malick Sow. Il y connut une veuve, Fatimata Wade dite Fawade Wélé et la prit comme épouse. Elle se signalait par sa sainteté et sa sollicitude envers les Talibés (élèves des écoles coraniques) de la contrée. Pour eux, elle était une véritable Ndeyi daara (parent d'élève).Thierno Ousmane Sy devait mourir avant la naissance de Malick Sy, durant un séjour au Djoloff. Il put laisser cependant en héritage une bibliothèque et comme testament des instructions concernant l'éducation de l'enfant à naître. Il demanda également que le nom de son marabout à Gaya, Thierno Malick Sow fut donné à l'enfant qui naîtrait s'il était garçon. Sa mère et son oncle Alpha Mayoro Wélé ne ménagèrent aucun effort pour l'éducation du jeune Malick. El Hadji Malick écrit lui-même dans son ouvrage Ifhâm al munkir al - jâni : « je fus recommandé à ses détenteurs -des sciences islamiques- les plus éminents et les plus compétents par mon oncle maternel... » 

C'est ainsi qu'après avoir appris le coran qu'il mémorisa tôt, il sillonna le pays de long en large, d'Est en Ouest. Une quête obstinée qui dura vingt - cinq longues années lui permit d'asseoir de solides connaissances dans tous les domaines des sciences religieuses et même profanes (mathématiques, astronomies, prosodie et poésie).

Malick Sy séjourne en Mauritanie, s'installe à Saint-Louis en 1884, Louga, Pire avant de s'établir finalement à Tivaouane en 1902 suivant les suggestions de son beau père[4],[5] l'érudit Mor Massamba Diery Dieng[6] père de son épouse Sokhna Yacine Dieng et à la suite d'une demande, dit-on, du grand notable Djibril Guèye qui l'invita à y rester.

Il commence sa formation religieuse à Gaé avec Thierno Malick Sow et Alpha Mayoro Welé, des parents de sa famille maternelle. Malick Sy poursuite ses études coraniques au Djolof, vers Sagatta, avec son oncle Amadou Sy. Malick Sy alla au Fouta, dans le cercle de Saldé, chez Abdou Bitèye. Il finit sa formation coranique chez d'autres maîtres du Fouta, dont Mamadou Top à Podor. À Saint-Louis, Malick Sy rencontre sa première épouse Sokhna Rokhaya Ndiaye.

Il alla à La Mecque pour la première fois en 1888. Il revint de la Mecque avec le titre de calife de la Tidjaniya pour le Sénégal. Dans son travail d'initiation au tidjanisme auprès des Sénégalais, Il fut beaucoup aidé par les groupements omariens, eux-mêmes tidjanes. Malick Sy fit une propagande discrète, surtout centrée sur la diffusion de la confrérie dans les centres urbains, avec la construction de mosquées et de daaras – écoles d'enseignement islamique –, au Waalo, Cayor, Fouta, Djolof, Sine Saloum.

En Afrique subsaharienne, Malick Sy contribue beaucoup à la propagation de l'islam et de la confrérie soufie fondée par Ahmed Tijani. Fin lettré, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Qilâsu thahab, « l'or décanté ». Une fois à Tivaouane, il œuvra pour la célébration du Maouloud parmi les musulmans du pays – où on l'appelle gamou –, à tel point qu'au Sénégal cette fête musulmane célébrant la naissance de Mahomet est surtout associée aux tidjanes.

Malick Sy s'éteignit le à Tivaouane où il fut inhumé. Son mausolée fait l'objet de nombreuses visites, appelées ziar, de la part des nombreux disciples venus s'y ressourcer, surtout en période de Gamou où la ville de Tivaouane connaît une très forte affluence.

Postérité

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La succession de Malick Sy à la tête de la tariqa tidjane est assurée par son deuxième fils Seydi Ababacar Sy pour le khalifat général des tidjanes de 1922 à 1957 plus précisément un lundi . Le khalifat est donc assuré par son frère (El hadj Mansour Sy) mais pour une durée de quatre jours car il fut rappelé à Dieu . Son successeur fut Abdou Aziz Sy, rappelé à Dieu le . C'est son neveu Serigne Mouhamadou Mansour Sy qui prit alors la relève à la tête de la puissante et large confrérie. Il accomplit brillamment sa mission de khalifat jusqu'à son rappel à Dieu le samedi et est remplacé par son frère Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy dit Al Makhtoum, lui aussi rappelé à Dieu le , un très grand savant aux connaissances plurielles et multidimensionnelles. Puis vint Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, également frère des deux précédents. Depuis son rappel à Dieu le , c'est Serigne Babacar Sy ibn Mansour, petit fils de Malick Sy qui assure le califat. Aujourd'hui, les tidjanes constituent la première confrérie soufie du Sénégal.

L'avenue Malick Sy, qui perpétue sa mémoire à Dakar, est une grande artère transversale qui marque la limite entre la Médina et le quartier de Dakar-Plateau situé au sud de la capitale. Un lycée de Thiès porte également son nom.

La zawia de Malick Sy à Tivaouane figure sur la liste des sites et monuments historiques classés[7].

Son œuvre

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*iChat al munkiru jaani (« réduction au silence du dénégateur ») : une défense de la Tijaniyya et de quelques points vue jurisprudentiels (traduit en français par Rawane Mbaye)
  • Khilaçu ez -Zahab  : une biographie rimée très complète sur le prophète de l'islam, Mahomet, et ses proches compagnons (notamment ceux issus de sa famille), régulièrement récitée lors des célébrations religieuses au Sénégal, particulièrement durant le mawlid (ouvrage traduit en français par Rawane Mbaye).
  • Sharh Khilaçu ez-Zahab : commentaire de cette biographie par l'auteur lui-même.
  • Zajr Ul Qulûb : un poème d'exhortations pieuses et ascétiques traitant de divers sujets.
  • Adâb Ul Masjîd : un poème traitant des convenances à respecter lorsque le fidèle se rend à la mosquée et y fait ses adorations.
  • Al Hidâyat Ul Wildân : un traité de théologie islamique (basé sur l'école ash'arite).
  • Faakihatul Tullab : un précis sur la Tijaniyya, ses enseignements et ses pratiques (traduit en français par Rawane Mbaye)
  • Diwan : un recueil de poésie sur Seydina Mouhamad (PSL), Ahmad Tijani, 'Umar Ibn Sa'îd Tall Al Futi, et contenant d'autres connaissances islamiques comme l'héritage, la rhétorique et des conseils aux musulmans en général et aux fidèles tijanes en particulier.
  • Khutbatul Jumu'a : un prêche de la prière du vendredi
  • Khutbatul 'I'd : un prône (prêche, sermon) de la fête (tabaski et/ou korité)
  • Kifayat ar-raghibîn (« ce qu'il faut aux bons croyants ») : une série de textes à caractères jurisprudentiels et spirituels traitant de sujets variés (traduit en français par le professeur Rawane Mbaye).

Il est nécessaire de noter que cette liste est loin d'être exhaustive puisque les écrits de Al Hajj Malick Sy sont très nombreux et son œuvre, tant au plan de la taille que de la richesse linguistique et rythmique, est à bien des égards incommensurable.[réf. souhaitée]

Notes et références

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  1. Ash Shaykh Al Islâm EL Hâjj Mâlik Ibn 'Uthmân Sy
  2. Cette date pas sûr car certaines sources disent qu'il est né en 1847.
  3. Rawane Mbaye, Pensée et action : le grand savant El Hadji Malick Sy, tome 1, Vie et œuvre, Albouraq, Ozoir-la-Ferrière, 2003, p. 63 (ISBN 9782841612109)
  4. Article: EL HADJI MALICK SY Vérités sur les circonstances de son départ de Ndiarndé pour Tivaouane [1]
  5. These de Doctorat Rawane Mbaye : «L’Islam au Sénégal»
  6. La Tijâniyya: une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique publié par Jean-Louis Triaud,David Robinson
  7. Arrêté du 27 mars 2003 portant publication de la liste des sites et monuments historiques classés [2]

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Michael A. Gomez, Malik Sy, Bokar Saada and the Almaamate of Bundu, Chicago, University of Chicago, 1985, VIII-484 p. (Thèse)
  • (en + fr) David Robinson, « Malick Sy, Teacher in the New Colonial Order », in Jean-Louis Triaud et David Robinson (dir.), La Tijâniyya : une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique, Kartahala, Paris, 2000, p. 201-218 (ISBN 2-8458-6086-2)
  • Saïd Bousbina, Un siècle de savoir islamique en Afrique de l'Ouest : analyse et commentaire de la littérature de la confrérie Tijaniyya à travers les œuvres d'Al-Hajj ʿUmar, ʿUbayda Ben Anbuja, Yirkoy Talfi et Al-Hajj Malik Sy, Université de Paris 1, 1996 (Thèse de doctorat d'Histoire)
  • Cheikh Tidiane Fall, El Hadji Malick Sy à Tivaouane de 1902 à 1922, Dakar, Université de Dakar, 1986, 92 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Rawane Mbaye, La pensée et l'action d'El Hadji Malick Sy : Un pôle d'attraction entre la Shari'a et la Tariqa. Vie et œuvre de El Hadji Malick Sy, Université de la Sorbonne nouvelle, Paris III, 1993 (une version remaniée de cette thèse de doctorat a été publiée chez Albouraq en 2003)
  • Alassane Thiam, Contribution à l'étude des rapports entre El Hadji Malick Sy et l'administration coloniale, Tandian, 1999, 92 p.
  • Pape Amadou Sall, Ëtu Maodo la cour religieuse du Cheikh, Jangal presse, 2010.

Articles connexes

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Liens externes

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