Mami (folklore du Japon)
Le Mami (猯、魔魅 ) ou Mi-danuki (猯、猯狸 ) est une espèce animale issue du folklore japonais.
Autres noms | mi-danuki (猯狸、猯), mamedanuki (猯) |
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Groupe | Folklore populaire |
Sous-groupe | Métamorphe |
Caractéristiques | Animal sauvage, Chien viverrin, blaireau, métamorphe |
Habitat | montagnes, forêts, cavernes, zones rurales |
Proches | bake-danuki, mujina |
Origines | Folklore japonais |
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Région | Japon |
Le terme mami est un ancien terme japonais utilisé pour désigner des mammifères carnivores de taille moyenne, comme le chien viverrin[1], le blaireau japonais ou encore d'autres animaux comme le cerf ou le sanglier[2]. Source de confusions, ce terme sera progressivement relégué au domaine du folklore populaire. Dans le Japon contemporain, mami désigne un yôkai.
Description
modifierLe mami se caractérise comme un animal carnivore de taille moyenne, dont l’aspect général évoque le tanuki, du mujina ou du chien. Son pelage est généralement d’une couleur brune claire, devenant plus foncé, voir noir sur le bout des pattes. Ses membres sont assez courts, il possède une petite queue, de courtes pattes, terminés par cinq doigts. Il se caractérise par un museau effilé, mais plus obtus que celui du tanuki et du mujina, se terminant par un museau semblable au groin d’un porc. Il s’agit d’un animal ayant une démarche lente, sourd et craignant l’homme. Il vit avec ses congénères dans les terriers qu’il creuse lui même et peut parfois grimper aux arbres pour aller chercher sa nourriture. Sa chair est dite bonne à manger et les campagnards lui font régulièrement la chasse.
Mentions dans la littérature
modifierL'identité du mami
modifierDurant une très longue période en Chine, le caractère chinois 猯 a été utilisé pour désigner des animaux ressemblant à des porcs, comme le sanglier, mais surtout le blaireau, en particulier les blaireau-cochon (arctonyx), mais, au Japon, le terme subit quelques modifications et désigne un très grand nombre d'animaux sauvages, le sanglier, mais aussi le cerf ou encore la martre. Le Nippon yōkai henge goi (日本妖怪変化語彙, « Glossaire Japonais des yōkai et métamorphes ») du folkloriste Iwao Hino, parle du mami comme étant une sorte de tanuki (狸) désigné sous le nom de mi-danuki (猯)[1]. Cette classification de l'animal était déjà reprise vers la moitié du XIXe siècle par le naturaliste Phillipe von Siebold dans fauna japonica, évoquant quelques traits physiques et comportementaux comme le museau obtus, ou encore sa capacité à creuser des terriers et grimper aux arbres pour se nourrir [3].
Cette dénomination particulière entraîne un certain nombre de confusions : d'autres sources parlent juste d'une manière différente de désigner le chien viverrin, comme c’était le cas dans certaines localités faisant partie de l'actuelle préfecture de Tokyo[4]. Toutefois, dans de nombreuses encyclopédies japonaises, inspirées d'encyclopédies chinoises parues aux alentours du XVIIIe siècle comme le Yamato Honzo (大和本草) écrit en 1709 ou encore le Wakan sanzai zue (和漢三才図会) en 1713, le mami est décrit comme un animal effectivement semblable à un tanuki avec cinq doigts sur chaque patte, d’aspect corpulent et dont la chair grasse est bonne à manger[5]. Une autre édition de l'encyclopédie, le kinmō zui, en parle comme un animal semblable à un chien, au pelage brun clair, a la queue et aux courtes pattes, sourd et craignant l'homme [6].
Folklore autour du mami
modifierJusqu’à la fin de la période Edo, dans des localités de l’ouest du Japon, le caractère 猯 désignait également les chiens viverrins capables de métamorphoses (bake-danuki ; 化け狸), sous le nom de mamedanuki [4]. Cette proximité avec le monde du paranormal se retrouve également dans d’autres recueils datant de la même période : dans le troisième volume du Ehon hyaku monogatari (絵本百物語, le livre illustré aux cent récits), le mami est dépeint comme un yōkai qui se transforme en noteppō, un yōkai écureuil-volant aux facultés de vampirisme[7]. Ce même manuscrit nommait également sous ce caractère 猯, un monstre apparu à Bancho à Edo. Il ressemblait à un sanglier au corps gris, aux yeux étincelants comme des astres et son dos évoquait celui d’un crapaud lorsqu’on le frappait avec un bâton.
Dans la culture populaire
modifier- Dans la franchise cross-média Pokémon, Zigzaton, désigné comme le pokémon mamedanuki, se transformant en une créature semblable à un blaireau, évoque l'image du mami.
Notes et références
modifier- 日野他 1926, p. 300.
- 田中優生, « 阿波藍商人が伝えた狸文化 : 大阪・木更津への伝播をめぐって », 史泉, 関西大学史学・地理学会, vol. 118, , A16-A35 (ISSN 0386-9407, hdl 10112/00023652, lire en ligne).
- Siebold, Philipp Franz von,1796-1866; Haan, W. de(Willem),1801-1855; Temminck, C. J.(Coenraad Jacob),1778-1858; Schlegel, H.(Hermann),1804-1884, Fauna japonica, sive, Descriptio animalium, quae in itinere per Japoniam, jussu et auspiciis, superiorum, qui summum in India Batava imperium tenent, suscepto, annis 1823-1830 volume 5 mamalia, 1842 page 40 (Consulter en ligne)
- 笹間 1994, p. 122
- (ja)『江戸時代の本草書に垣間見える、たぬき・むじな事件の源流』
- 浅原正和(京都大学霊長類研究所), http://www.toothedplatypus.com/Asahara_Tanuki2014.
- Encyclopédie japonaise : le chapitre des quadrupèdes avec la première partie de celui des oiseaux, Serrurier, L. (Lindor), Publication info: Leyde Netherlands, Brill 1875, PAGE XIX, https://www.biodiversitylibrary.org/item/125679#page/39/mode/1up
- 多田編 1997, p. 90.