Manaf Tlass

militaire syrien

Manaf Tlass est un ancien général de brigade de la Garde républicaine syrienne et un ancien confident de Bachar el-Assad[1],[2],[3], né en 1964. Il était aussi membre du comité central du parti Baas depuis 2000[4]. Il fait défection en 2012 lors du soulèvement syrien puis s'exile.

Manaf Tlass
Manaf Tlass

Naissance
Rastane, Syrie
Origine Syrie
Allégeance Drapeau de la Syrie Syrie
Arme Garde républicaine (Syrie)
Grade Général de brigade
Années de service ? – 3 juillet 2012
Commandement 105e brigade
Conflits Guerre civile syrienne

Biographie

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Manaf Tlass est né à Rastane en 1964[5]. Il est le fils de l'ancien Ministre de la défense Moustapha Tlass. Sa famille était une famille sunnite riche et célèbre de Syrie, connue pour avoir soutenu le régime dominé par les Alaouites[6]. Il est marié à Tala Kheir Tlass[7],[8], qui provient selon certaines sources de la classe moyenne supérieure de Damas[9], mais qui selon d'autres sources serait d'une famille aristocratique de Damas, la fille d'un intellectuel de Damas, et la petite-fille du marchand nationaliste Adib Kheir[10].

Manaf Tlass était auparavant un proche ami de Bassel el-Assad, le fils ainé de Hafez el-Assad et héritier présumé du pouvoir jusqu'à sa mort en 1994 dans un accident de voiture[9]. Il est ensuite devenu un proche de Bachar el-Assad, ayant fréquenté l'école militaire avec lui[11]. Après la mort de Hafez el-Assad en 2000, Tlass est devenu le bras droit de Bachar el-Assad[10]. Il était également considéré comme un candidat potentiel pour l'accession au pouvoir dans le futur[10].

Manaf Tlass a tenté d'aider Bachar el-Assad à augmenter ses appuis en le présentant à des membres de la classe marchande sunnite. Il a également défendu des réformes dès 2005, tout en insistant sur le fait que Assad était le meilleur espoir de réforme. Il aurait aussi tenu selon certains des négociations sans qu'elles n'aboutissent avec l'opposition syrienne pendant la guerre civile depuis 2011[12].

Manaf Tlass a été promu général une étoile dans la Garde républicaine qui a été une des principales unités utilisées pour réprimer le soulèvement[13]. Il a commandé la 105e brigade de cette garde républicaine, qui était sous les ordres de Bachar el-Assad avant qu'il ne devienne président de la Syrie, et par Bassel el-Assad jusqu'à sa mort en 1994[14].

Défection

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Manaf Tlass aurait été de plus en plus contrarié par la répression violente des forces de sécurité exercée sur les manifestants[11]. Il a été le premier représentant officiel du gouvernement à rencontrer l'opposition en pour essayer d'ouvrir un dialogue et de trouver une solution politique[15]. Il a également été impliqué dans des efforts de réconciliation dans les environs ruraux de Damas, y compris à Douma, Daraa, Al-Tall, Homs et sa ville natale de Rastane[15]. Ses efforts de réconciliation auraient conduit à son assignation à résidence à partir de jusqu'à sa défection en [11].

Il y a plusieurs témoignages d'activistes sur le rôle de Manaf Tlass dans le soulèvement. Certains ont prétendu qu'il était assigné à résidence et exempté de son devoir militaire depuis 2011. Rastane est devenue une base pour les déserteurs de l'armée à la même période. Certains activistes ont également affirmé que la famille était sous étroite surveillance depuis un moment à cause de leur sympathie suspectée pour le soulèvement[14]. Rastane aurait été attaquée sans relâche par les forces gouvernementales. Par ailleurs, un grand nombre de Syriens fuyant en Turquie seraient originaires de Rastane[14].

Manaf Tlass aurait fait défection vers la Turquie au début avec 23 autres officiers[16] après que les services secrets syriens ont découvert qu'il était un membre de l'opposition[17]. Bashar al Heraki, un membre du Conseil national syrien, affirme que Manaf était l'un des personnages les plus importants du régime et que sa défection est un signe de la perte de pouvoir de Bachar el-Assad[13]. Son cas est signalé comme l'un des premiers cas impliquant un officier de haut rang[18]. Le , le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré que Manaf Tlass était en route vers Paris[19],[20] pour rejoindre sa famille sur place[21]. En , Manaf Tlass déclare avoir été exfiltré de Syrie par les services secrets français et appelle la « communauté internationale » à armer le « peuple syrien »[22].

Prises de position

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Le , Manaf Tlass signe une déclaration transmise à l'Agence France Presse. Dans cette déclaration, il « souhaite vivement que le sang cesse de couler et que le pays sorte de la crise au travers d’une phase de transition constructive qui garantisse à la Syrie son unité, sa stabilité et sa sécurité ainsi que les aspirations légitimes de son peuple »[23].

Le , Le Monde publie un entretien avec Manaf Tlass, où il indique chercher une solution consensuelle, qu'il préfère à une victoire des insurgés, qui selon lui amènerait le chaos[24].

Notes et références

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  1. (en) « Top Syrian general 'defects to Turkey' », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Jeremy M. Sharp, « Unrest in Syria and U.S. Sanctions Against the Asad Regime », Congressional Research Service, (consulté le )
  3. (en) « Syria: Defection Rumors Rife; Annan Diplomacy Founders », Eurasia Review,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « President Hafez al Assad with Manaf Tlass, a young officer in the Syrian Army and son of his long-time friend Mustapha Tlass Next Previous », Syrian History (consulté le )
  5. Hamit Bozarslan, Révolutions et états de violence. Moyen-Orient 2011-2015: Moyen-Orient 2011-2015, CNRS Editions, (ISBN 978-2-271-08634-1, lire en ligne)
  6. (en) Josef Olmert, « With Tlass Defection Bashar Assad's Troubles Are Mounting », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « President Hafez al-Assad with the family of his long-time friend, Defense Minister Mustapha Tlass in 2000 », Syrian History (consulté le )
  8. (en) Khaled Yacoub Oweis, « Newsmaker: Syrian general breaks from Assad's inner circle », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b (en) Sammy Ketz, « Manaf Tlass: from golden boy to dissident », AFP,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a b et c (en) « Lt. Gen. Mustafa Tlass », Middle East Intelligence Bulletin, vol. 2, no 6,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c (en) « Profile: Manaf Tlas », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Bashar al-Assad's inner circle », BBC News,‎ (lire en ligne)
  13. a et b (en) Neil MacFarquhar, « Military Confidante of Syria’s Assad Is Reported to Have Defected », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a b et c (en) Nour Malas, « Defected Syrian General Heads to Paris as Diplomats Meet », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a et b (en) « Manaf Tlas: Syrian regime 'taking country to Hell' », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Syria death toll up as high-ranking army supporter of Assad defects to Turkey », Al Arabiya,‎ (lire en ligne).
  17. (en) « Report: Top Syrian officer, a close friend of Assad, defects and flees to Turkey », Haaretz,‎ (lire en ligne).
  18. (en) « Senior Assad ally defects to Turkey », Sky News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) « 'Top Syrian defector' Manaf Tlas heads for Paris », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. La défection du général Tlass frappe la Syrie au sommet, Le Figaro, 6 juillet 2012.
  21. Liz Sly, « Senior Syrian military officer defects », The Washington Post, (consulté le ).
  22. « Manaf Tlass affirme avoir été exfiltré par les services français », Agence France-Presse, .
  23. Le général Manaf Tlass, à Paris, appelle à la « transition » en Syrie, Libération, 18 juillet 2012
  24. Benjamin Barthe, Manaf Tlass : "Si le chaos fait tomber Bachar, le chaos régnera", Le Monde, 25 janvier 2013