Manifeste des Femmes pour le Ghana

Le Manifeste des Femmes pour le Ghana (en anglais Women's Manifesto for Ghana) est une déclaration politique des femmes ghanéennes exigeant des droits et l'égalité. La déclaration a été proclamée en 2004 et continue à influencer dans le mouvement féministe du Ghana.

Précédents modifier

Le Manifeste a surgi à l'initiative des organisations de femmes au Ghana, spécialement de celles qui travaillaient pour un projet de loi contre la violence domestique et pour les élections de 2000. Il a coïncidé aussi avec une série d'assassinats de femmes en Acra, qui ont déchaîné les protestations au Fort Christiansborg. Les activistes aussi s'opposaient à la création d'un Ministère des Affaires de la Femme, pensant qu'il isolerait les problèmes des femmes[1].

La campagne de mobilisation a été soutenue par NETRIGHT, le Réseau pour les Droits de la Femme au Ghana, et par ABANTU for Development, une ONG fondée par des femmes africaines en Europe[2],[3]. Les organisatrices ont rejeté le soutien des donneurs qui voulaient faire changer les paramètres de la campagne[1].

Une réunion a été réalisée pour inviter les femmes des 110 arrondissements du Ghana afin d'identifier des similitudes et des différences dans les problèmes des femmes dans tout le pays. Le résultat de cette réunion est une longue liste de pratiques culturelles, tant l'inégalité dans le mariage et l'éducation, que le groupe voulait changer. Trois organisatrices ont dit dans un entretien qu'elles étaient surprises par la capacité du groupe pour atteindre un consensus sur les objectifs du mouvement des femmes à rédiger le document[1].

Contenu modifier

Le Manifeste demande une participation féminine égalitaire dans le gouvernement du Ghana, en exigeant que la législature contienne au moins 30 % de femmes en 2008 et au moins 50 % de femmes en 2012[4]. Il stipule également la participation féminine égalitaire dans le leadership des partis politiques[5].

Le document décrit aussi les conditions quotidiennes pour les femmes au Ghana, et exige que le gouvernement prenne des mesures pour garantir les droits humains des femmes dans l'objectif de 2010. Il exige que le gouvernement garantisse l'accès des femmes à un programme de santé sexuelle sûr et effectif, dont l'avortement[5],[4].

Le Manifeste reconnaît le rôle de l'inégalité économique dans le maintien de l'oppression des femmes et des personnes pauvres, et exige un investissement minimal pour tous les ghanéens[6],[7].

Le Manifeste décrit les besoins et les défis spéciaux des femmes avec handicap : difficulté pour accéder aux ressources nécessaires et la plus grand part d'abus sexuels[8].

Lancement modifier

Le Manifeste des Femmes pour le Ghana a été proposé au Centre International des Conférences d'Acra le 2 septembre 2004. Le document a reçu un important écho malgré la publication par le gouvernement de la proposition d'une nouvelle politique du genre la veille. Le manifeste cherchait à connaître et résoudre les problèmes affectant les femmes[1].

Effets modifier

Le groupe qui a élaboré le manifeste a formé la Coalition du Manifeste des Femmes, un groupe qui continue d'être actif dans la promotion des droits des femmes au Ghana[9]. Depuis l'élaboration du Manifeste en 2004, le gouvernement du Ghana a approuvé la Loi contre la violence domestique, la Loi sur la traite des êtres humains et la Loi sur le handicap, et il a interdit la mutilation génitale féminine[10]. La Coalition, avec NETRIGHT, a réalisé des manifestations en 2007 pour protester contre l'exclusion des femmes de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance du Ghana[11].

Références modifier

  1. a b c et d Interview with Manifesto organizers Dzodzi Tsikata, Rose Mensah-Kutin, and Hamida Harrison, conducted by Amina Mama: "In Conversation: The Ghanaian Women's Manifesto Movement erreur modèle {{Lien archive}} : renseignez un paramètre « |titre= » ou « |description= »", published in Feminist Africa 4, 2005.
  2. "Gender and Governance", ABANTU for Development, accessed 27 October 2012.
  3. "Women's Leadership: Abantu For Development erreur modèle {{Lien archive}} : renseignez un paramètre « |titre= » ou « |description= »", Global Fund for Women, accessed 27 October 2012.
  4. a et b Tamara Winfrey Harris, "What American Women Can Learn from Ghanaian Feminists erreur modèle {{Lien archive}} : renseignez un paramètre « |titre= » ou « |description= »", Clutch, 28 September 2012.
  5. a et b GNA, "Women's Manifesto document launched", Modern Ghana, 2 September 2004.
  6. Ghana Social Watch Coalition, "No Hope for the Poor", Social Watch, 2007.
  7. Manifesto (2004), p. 23: "Other elements of social development include food security, social security (such as pensions), housing and economic services such as transport infrastructure. In any case, a more comprehensive approach to social policy and social development must also include access to a minimum level of income for all citizens of working age and all families. In Ghana and elsewhere, the ability to earn an income is the defining feature of each individual. Those who are unable to do so find themselves at an enormous disadvantage and have some of the lowest status in society. As the majority of people in this situation are women, no comprehensive, progressive social programme can exclude the provision of minimum levels of income for all citizens and for women in particular."
  8. Denise M. Nepveux, "Reclaiming Agency, Ensuring Survival: Disabled Urban Ghanaian Women's Negotiations of Church and Family Belonging", Disability Studies Quarterly 26(4), 2006.
  9. "Women's Manifesto celebrates one year in Ghana", GhanaWeb, 4 September 2005.
  10. Rebecca Quaicoe-Duho, "Five years after ‘Women’s Manifesto’", Daily Graphic, 1 September 2009, p. 11, accessed at Pathways of Women's Empowerment on 27 October 2012.
  11. Emmanuel Akyeampong and Ama de-Graft Aikins, "Ghana at Fifty: reflections on independence and after", Transitions 98, 2008, accessed via Project Muse on 27 October 2012.

Liens externes modifier