Manuel González Prada

homme politique péruvien
Manuel González Prada
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
LimaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Presbitero Maestro (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Real Convictorio de San Carlos (en)
Université nationale principale de San MarcosVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Francisco González de Prada (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Adriana de Verneuil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Alfredo González Prada (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
National Union (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Manuel González Prada, né à Lima le et mort dans la même ville le , est un philosophe et poète péruvien, auteur d'essais, théoricien radical puis idéologue anarchiste.

Son influence est majeure dans les domaines de la littérature et de la politique du Pérou à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. À la fin de sa vie, il exerce la fonction de Directeur de la Bibliothèque Nationale du Pérou

Sur le plan littéraire, Gonzalez Prada est considéré comme le précurseur du modernisme latino-américain du fait de ses innovations en poésie. Ses essais rassemblés en partie dans Pájinas libres (es) (Pages Libres 1894) et dans Horas de lucha[1] (Heures de lutte 1908) manifestent une contestation de l'ordre établi et un questionnement permanent. Il défend toutes les libertés, en particulier la liberté de culte et la liberté d'expression ainsi qu'une éducation laïque.

Biographie modifier

José Manuel de los Reyes González de Prada y Álvarez de Ulloa choisit de signer ses écrits Manuel G. Prada, en effaçant la particule  et les prétentions nobiliaires de sa famille. La guerre du Pacifique qui ruine le Pérou (1879-1883) entraîne son engagement public contre le système politique hérité de l'indépendance et marqué par une succession de présidents-généraux à l'exception du président Manuel Pardo y Lavalle (1872-1876).

Gonzalez Prada renonce à publier des poèmes pour se consacrer à écrire des conférences, des discours et des articles dans la presse radicale (La Luz eléctrica, El Radical) textes qu'il rassemble ensuite sous le titre de Pages Libres, en simplifiant l'orthographe héritée de la tradition hispanique. Pájinas Libres (es) paraît à Paris en 1894, alors que Manuel Gonzalez Prada et sa femme Adriana de Verneuil (es) sont installés en France depuis 1891.

Après un séjour en Espagne, les Gonzalez Prada retournent au Pérou en 1898 et Manuel Gonzalez Prada est invité à présenter des conférences au sein du parti qu'il a créé, l'Union Nationale, puis devant des assemblées de libres-penseurs et d'ouvriers mutualistes. Il collabore à la presse anarchiste, en particulier au mensuel Los Parias (1904-1909). En 1908, il publie un second livre d'essais, qui se veut une sociologie du Pérou présentant les différents groupes et l'idéologie dominante, sous le titre de Heures de Lutte.

L'homme de lettres modifier

L'œuvre poétique de Prada est discrètement révélée en 1901, lors de la parution à Lima d'un recueil de poésies intitulé Minusculas[2] qui inaugure le modernisme au Pérou. Puis en 1911, après un recueil anonyme anticlérical, Presbiterianas, paraît Exoticas[3], inspirateur de la nouvelle génération de poètes et d'écrivains, à la recherche d'une poésie dédiée au rythme et à l'image.

En 1912, Manuel Gonzalez Prada est nommé Directeur de la Bibliothèque nationale du Pérou, à la place de Ricardo Palma, écrivain qu'il a longtemps combattu pour des raisons idéologiques et esthétiques, contraire à la « tradition péruvienne (es) », dont Palma fut l'inventeur.

En 1914, Prada démissionne pour ne pas obéir aux ordres du commandant Oscar Benavides qui a pris le pouvoir. Une fois que l'ordre démocratique est rétabli en 1916, Manuel Gonzalez Prada est réintégré à son poste de Directeur de la Bibliothèque Nationale où il joue un rôle très actif dans l'acquisition, les échanges d'ouvrages tout comme en recevant les jeunes écrivains comme César Vallejo et José Carlos Mariategui à l'écoute de celui qui s'avère leur maître à penser.

Manuel Gonzalez Prada meurt le , en laissant une œuvre éparse dans la presse d'opinion. La plupart des articles seront réunis par son fils Alfredo Gonzalez Prada et édités à Paris (Bellenand) à partir de 1933, ainsi qu'à Santiago du Chili et à Buenos Aires.

L'anarchiste modifier

Le philosophe et le poète était aussi un théoricien anarchiste. Dans ses articles, il défend toutes les libertés notamment celles de culte et d’expression. Il prône le bien-être de l’individu, la suppression de l'État et de la propriété privée.

Œuvres modifier

Essais modifier

  • Pájinas libres (París, 1894)
  • Horas de lucha (Lima, 1908)
  • Bajo el oprobio (póstumo, París, 1933)
  • Anarquía (póstumo, Santiago de Chile, 1936)
  • Nuevas páginas libres (póstumo, París, 1936)
  • Figuras y figurones (póstumo, París, 1938)
  • Propaganda y ataque (póstumo, Buenos Aires, 1938)
  • Prosa menuda (póstumo, Buenos Aires, 1941)
  • El tonel de Diógenes (póstumo, México, 1945)

En français modifier

Poésies modifier

  • Minúsculas (Lima, 1901)
  • Presbiterianas (Lima, 1909 [anónimo] y 1928)
  • Exóticas (Lima, 1911)
  • Trozos de vida (póstumo, París, 1933)
  • Baladas peruanas (póstumo, Santiago de Chile, 1935)
  • Grafitos (póstumo, París, 1937)
  • Libertarias (póstumo, París, 1938)
  • Baladas (póstumo, París, 1939)
  • Adoración (póstumo, Lima, 1946)
  • Poemas desconocidos (póstuma, Lima, 1973)
  • Letrillas (póstumo, Lima, 1975)

Notes et références modifier

  1. (es) Horas de lucha, [lire en ligne].
  2. (es) Minusculas, [lire en ligne].
  3. (es) Exoticas, [lire en ligne].

Bibliographie modifier

  • Chang-Rodríguez, Eugenio. "El ensayo de Manuel González Prada". Revista Iberoamericana 95, Vol. 42 (1976): 239-249.
  • González Prada, Adriana de. Mi Manuel. Lima: Cultura Antártica, 1947.
  • Mariátegui, José Carlos. Siete ensayos de interpretación de la realidad peruana. México: Serie Popular, ERA, 1988: 227-238.
  • Muratta Bunsen, Eduardo. "El pensamiento filosófico de don Manuel González Prada". En Filosofía y sociedad en el Perú. Ed. Augusto Castro. Primera edición. Lima: PUCP/IEP/Universidad del Pacífico, 2003: 129-143.
  • Podestá A., Bruno. "Ricardo Palma y Manuel González Prada: Historia de una enemistad". Revista Iberoamericana 78, Vol. 38 (1972): 127-132.
  • Sacoto, Antonio. "González Prada y el indigenismo peruano". En Del ensayo hispanoamericano del siglo XIX. Quito: Casa de la Cultura Ecuatoriana, 1988.
  • Sánchez, Luis Alberto. Escritores representativos de América. Tres volúmenes. Madrid: Editorial Gredos, 1963; véase "Manuel González Prada", vol II: pp 155-175.
  • Sánchez, Luis Alberto. Manuel González Prada Obras. Tomo II Vol 3, Ediciones COPÉ, Lima, 1986.
  • Tamayo Vargas, Augusto. Literatura Peruana. Tres Volúmenes. Lima: PEISA, 1992
  • Tauzin Castellanos, Isabelle, ed. Manuel González Prada: escritor entre dos mundos. Lima: Instituto Francés de Estudios Andinos, 2006.
  • Tauzin Castellanos, Isabelle, ed. "Manuel González Prada: ensayos, 1885-1916", Lima: Universidad Ricardo Palma, 2009.
  • Ward, Thomas. La anarquía inmanentista de Manuel González Prada. Lima: Universidad Ricardo Palma/Editorial Horizonte, 2001.
  • Ward, Thomas. La resistencia cultural: la nación en el ensayo de las Américas. Lima: Universidad Ricardo Palma, 2004: 160-177.
  • Ward, Thomas, ed. "El porvenir nos debe una victoria". La insólita modernidad de Manuel González Prada. Lima: Red para el Desarrollo de las Ciencias Sociales en el Perú, 2010.

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