Une marée rouge est un type d'efflorescence algale ayant pour origine une prolifération relativement rapide de la concentration de dinoflagellés, des micro-organismes souvent assimilées aux microalgues et regroupées dans le phytoplancton, dans une étendue d'eau quelconque. Cette pullulation se traduit généralement par une coloration de l'eau en rouge ou en brun et elle est due aux pigments photosynthétiques dominants des cellules algales concernées (notamment la péridinine). La principale différence avec une marée verte est que pour cette dernière le bloom est dû aux ulves et à des espèces proches, des macroalgues vertes dotées d'un nématothalle (les dinoflagellés ont eux un archéthalle)[1].

Ce phénomène est complètement naturel et se produit lorsque la température, les périodes d'ensoleillement et les courants marins sont propices[2]. Plus de 300 espèces sont à l'origine des marées rouges et au moins 80 sont toxiques[3] : Karenia brevis[2], Noctiluca scintillans[3] ou encore Alexandrium excavatum[4]. Les biotoxines concernées sont les dinotoxines et peuvent être absorbées par des mollusques filtreurs qui risquent d'intoxiquer d'autres organismes. Karenia brevis par exemple sécrète des brévétoxines responsables de la NSP (en), pouvant provoquer une importante mortalité des Lamantins des Caraïbes (Trichechus manatus) dans le golfe du Mexique[2]. Un bloom semble à l'origine de la première des dix plaies d'Égypte : « Toutes les eaux du Fleuve se changèrent en sang. Les poissons du Fleuve crevèrent ; et le Fleuve s'empuantit, et les Égyptiens ne purent plus boire l'eau du Fleuve. » (Exode 7, 20–21)[5].

Eaux du fleuve changées en sang, gouache de James Tissot, vers 1895-1900.

Références

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  1. (en) Ming-Xia He, Junpeng Liu, Feng Yu, Daqiu Li et Chuanmin Hu, « Monitoring Green Tides in Chinese Marginal Seas », Handbook of Satellite Remote Sensing Image Interpretation: Marine Applications,‎ , p. 111-124 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. a b et c Delphine Bossy, « Une marée rouge décime les lamantins de Floride », sur Futura-Sciences, (consulté le ).
  3. a et b Unesco - Planète Science, « Les marées rouges », sur Futura-Sciences, (consulté le ).
  4. (en) Brigitte Robineau, Jacques A. Gagné, Louis Fortier et Allan D. Cembella, « Potential impact of a toxic dinoflagellate (Alexandrium excavatum) bloom on survival of fish and crustacean larvae », Marine Biology, Springer-Verlag, vol. 108, no 2,‎ , p. 293-301 (ISSN 0025-3162 et 1432-1793, DOI 10.1007/BF01344344, lire en ligne, consulté le ).
  5. Unesco - Planète Science, « Un fléau déjà signalé aux temps bibliques », sur Futura-Sciences, (consulté le ).

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