Marc Chabry
Marc Chabry, né en et mort à Lyon le , est un peintre et sculpteur français.
Il obtient les titres de sculpteur de la Ville de Lyon et sculpteur du roi[1] ; beaucoup de ses œuvres sont détruites à la Révolution[2].
Son fils Marc II Chabry est également sculpteur[3],[2].
Biographie
modifierLes premières années de l’artiste sont restées méconnues de la plupart des historiens anciens, qui le font naître à Arles[4], Barbentane[5] ou Lyon[6], et l’ont cru apprenti auprès de Pierre Puget à l'atelier de l'arsenal de Toulon, où il aurait eu comme condisciples J. Matias, Robert Le Lorrain et Bernard Turreau[7].
Il revenait à l’érudit avignonnais Adrien Marcel de démontrer que Marc Chabry, fils du maître-maçon Richard Chabry (ou Chabrier), naquit à Avignon le , paroisse Sainte-Madeleine, et qu’il entra en apprentissage le chez le sculpteur Jean Péru, qui fut également à la même époque le maître de Bernard Turreau[8].
Il est représentatif du mouvement baroque[9].
Il se marie à Lyon en 1684 à Marie-Andrée Blampignon[1], dit Pariset, avec laquelle il a quatre enfants : Jean-Baptiste, Marc II, Madeleine (morte à un an le ) et Élisabeth.
En 1687, il apparaît dans les travaux de l'abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains de Lyon et réalise deux statues — Minerve et La Concorde — et quatre piédestaux pour le jardin intérieur. On lui attribue aussi les dessins des boiseries de la chapelle et un cartouche dans le réfectoire[10].
Le , il se présente à Paris pour être agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture en tant qu'académicien. Il lui est demandé de faire un modèle en terre de Loth et ses filles et de « faire connaître de ses bonnes mœurs ou par un certificat de L. Blanchet à Lyon, ou par le témoignage de personnes d'honneur à Paris ». Pour résultat, il est seulement associé à l'Académie[11].
En 1690, il reçoit une commande de six tableaux illustrant des épisodes de la vie de saint Antoine pour orner le chœur de l'abbaye de Saint-Antoine-en-Viennois[12], achevés en 1696. Ces œuvres sont protégées au titre des monuments historiques en 1911[12]. Il réalise un retable et un autel en marbre pour les Antonins de Lyon, détruits avant la Révolution.
En 1704, Marc Chabry se rend en Allemagne, attiré par les chantiers ouverts par l'empereur Léopold Ier et le prince Eugène. Il revient à Lyon après la mort de l'empereur en 1705[13]. Lors de son voyage, il exécute le portrait de l'électeur à Mayence[14]. De plus, deux groupes en marbre — Hercule et l'Hydre de Lerne et Hercule et le Lion de Némée —, conservés au château de Schönbrunn à Vienne lui sont aussi attribués.
Le , il s’engage à sculpter pour la chapelle de M. de Joannis de Verclos à la Métropole d’Avignon, deux statues : Saint Pierre et Saint Charles Borromée, qui sont toujours conservées [15].
Il travaille aussi à la décoration de la chapelle du château de Versailles : en 1709 pour l'exécution des médaillons de l'attique de la voûte de la chapelle avec Guillaume Coustou le Jeune, Robert Le Lorrain, Philippe Bertrand, Pierre Lepautre et Martin Fréminet ; et en 1711 pour celle des trophées des piliers avec les mêmes ainsi que Defer, Jean Raon et Jean-Baptiste Tuby[13].
Il est de retour à Lyon en 1713 : le Consulat le charge d'exécuter le piédestal du Monument à Louis XIV pour la place Royale, désormais place Bellecour. En tant qu'architecte de la Ville[13], il se charge de la direction des travaux et du choix des marbres à Gènes en 1714[16]. Il réalise les trophées décorant le piédestal, détruit avec la statue pendant la Révolution[1].
En 1720, il réalise un autel pour la chapelle des Grands Artisans du collège de la Trinité à Lyon[17].
Il meurt le à Lyon et est inhumé à Saint-Laurent le [18], laissant des enfants dont deux deviennent sculpteurs : Marc II Chabry et Jean-Baptiste Chabry.
Œuvres
modifierŒuvres dans les collections publiques
modifier- Vienne, château de Schönbrunn :
- Hercule et l'Hydre de Lerne, 1704, marbre ;
- Hercule et le Lyon de Némée, 1704, marbre.
- Lyon :
- abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains :
- Concorde portant un rameau d'olivier, 1687, localisation actuelle inconnue ;
- Vertu invincible sous forme de Minerve, 1687, localisation actuelle inconnue ;
- Boiseries des stalles de la salle du Chapitre.
- Préceptorie de Saint-Antoine dite commanderie d'Antonins : retable et autel en marbre, entre 1696 et 1706, détruits avant la Révolution.
- église Saint-Bruno :
- deux consoles sous les statues de Saint Bruno et Saint Jean-Baptiste réalisées par Jacques Sarrazin[19] ;
- cadre du tableau Saint André conduit au supplice[20] ;
- cadre des deux tableaux L'Ascension et L'Assomption peints par Pierre-Charles Trémolières[21].
- musée des Beaux-Arts : Buste du peintre Cossiau, 1711, terre cuite[22].
- Piédestal du Monument à Louis XIV, 1715-1717, place Bellecour, détruit à la Révolution[23].
- Collège de la Trinité : autel de la chapelle.
- hôtel de ville : Louis XIV à cheval, bas-relief de l'attique avec les thermes et statues qui le surmontaient, détruits à la Révolution.
- abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains :
- Saint-Antoine-l'Abbaye, abbaye de Saint-Antoine : Vie de saint Antoine en six tableaux, 1690-1696[24] :
- La sœur de saint Antoine redistribuant les richesses qu'il lui a léguées
- Saint Antoine recevant la vision du Christ et de l'ange portant le Tau
- Saint Antoine exhortant les martyrs d'Alexandrie
- Saint Antoine prêchant devant sa grotte et prononçant l'anathème contre les ariens
- Saint Antoine guérissant les possédés en présence de deux philosophes
- Saint Antoine guérissant la fille possédée sur la foi de sa mère
- Versailles, chapelle du château :
- médaillons de l'attique de la voûte de la chapelle, 1709 ;
- trophées des piliers de la chapelle, 1711.
- Villefranche-sur-Saône, académie de Villefranche : Buste de Louis XIV, localisation actuelle inconnue.
- Avignon, Cathédrale Notre-Dame-des-Doms : Statues de Saint Pierre et de Saint Charles Borromée, 1710.
Œuvres non localisées
modifier- Figures en marbre d'Arles, avant 1684.
- Christ en buis, pour M. de Bargues.
- Statue de l'Hiver, pour le cardinal de Villeroy.
- Buste de Louis XIV.
- Portrait de l'électeur de Mayence.
- Hercule et une Vierge, sculptures avec lesquelles il obtient le titre de sculpteur du roi.
Notes et références
modifier- Audin et Vial, Le Dictionnaire des artistes et œuvres d'art, , p. 160
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, entre 1866 et 1876, p.829.
- Il suivra une carrière similaire à celle de son père et exécutera plusieurs travaux pour la Ville de Lyon qui connaitront le même destin que la plupart des œuvres de son père.
- Procès avec les Antonins, archives départementales du Rhône, 49, H, 757.
- Jacques Pernetti, Recherches pour servir à l’histoire de Lyon, ou les Lyonnais dignes de mémoire, t. 2, Lyon, Frères Duplain, (lire en ligne), p. 135-137.
- Antoine-Nicolas Dezallier d'Argenville, Vies des fameux architectes depuis la renaissance des arts : avec la description de leurs ouvrages, t. 2, Paris, Debure aîné, (lire en ligne), p. 200.
- Marie-Félicie Perez, « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence Historique, , p. 125 (ISSN 2557-2105, lire en ligne).
- Adrien Marcel, Les Péru, sculpteurs et architectes d'Avignon, Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1928, 2e série, tome XXVIII, p. 1-157 lire en ligne), complété par ses notes manuscrites conservées à la Bibliothèque municipale d’Avignon.
- Marie-Félicie Perez, « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence Historique, , p. 135 (ISSN 2557-2105, lire en ligne).
- Léon Charvet, Biographies d'architectes, Les De Royers de la Valfenière, , p. 31 P. 36.
- Marie-Félicie Perez, « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence Historique, , p. 126 (ISSN 2557-2105, lire en ligne).
- « Protéfer - Restaurer : la restauration des peintures de Marc Chabry », Journal (Isère), .
- Marie-Félicie Perez, « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence Historique, , p. 128 (ISSN 2557-2105, lire en ligne).
- Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'école française sous le règne de Louis XIV, Paris, , p. 82.
- Chanoine André Reyne, Abbé Daniel Brehier, La basilique métropolitaine N.-D. des Doms, Éd. Beaulieu, Art et Tradition, Lyon, 2002. La statue de Saint Pierre a été déplacée après la Révolution dans la chapelle de la Résurrection.
- F. de Nobele, Nouvelles Archives de l'Art Français, , p.313.
- « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence historique, .
- Audin et Vial, Le Dictionnaire des artistes et œuvres d'art, , p. 160.
- Notice no PM69000323, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM69000319, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM69000318, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no 000SC025200, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Gravure de Jean Audran, [Monument à la gloire de Louis le Grand], », sur numelyo.bm-lyon.fr (consulté le )
- Notice no PM38000236, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Victor Advielle, Marc Chabry, sculpteur lyonnais, et ses relations avec l'abbaye de Saint-Antoine de Viennois, dans Réunion des sociétés des beaux-arts des départements à la Sorbonne du 15 au , typographie E. Plon, Paris, 1884, p. 236-246 (lire en ligne).
- Marie-Félicie Pérez, « Marc Chabry, sculpteur lyonnais (1660-1727) », Provence historique, , p. 125-135 (ISSN 2557-2105, lire en ligne).
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :