Marcel Pilet-Golaz

personnalité politique suisse (PRD/VD)

Marcel Pilet-Golaz, né le à Cossonay et mort le à Paris, est une personnalité politique suisse, membre du Parti radical-démocratique (PRD).

Marcel Pilet-Golaz
Illustration.
Marcel Pilet-Golaz.
Fonctions
Conseiller fédéral

(cinq mandats)
Président lui-même en 1934 et 1940
Département DFI (1929)
Postes et chemins de fer (1930-1940)
Politique (1940-1944)
Prédécesseur Ernest Chuard
Successeur Max Petitpierre
Conseiller national
Législature 27e et 28e
Biographie
Nom de naissance Marcel Édouard Ernest Pilet
Date de naissance
Lieu de naissance Cossonay
Origine Canton de Vaud
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité Suisse
Parti politique PRD
Diplômé de Université de Lausanne
Profession Avocat

Signature de Marcel Pilet-Golaz

Il devient président de la Confédération, et son discours ambigu du est très mal perçu en Suisse, évoquant une réforme autoritaire de la démocratie.

Biographie

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Origines et famille

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Marcel Édouard Ernest Pilet naît le à Cossonay, dans le canton de Vaud. Il est originaire d'une vieille famille de notaires, pasteurs et magistrats bourgeois de Château-d'Œx, dans le même canton[1],[2].

Son père, Édouard Pilet, est un juriste et agent d'affaires, président du Conseil communal (législatif) de Lausanne en 1910 et député au Grand Conseil du canton de Vaud. Sa mère est née Ella Schenk[1],[2].

Marcel Pilet épouse en 1915 Mathilde Golaz, fille du conseiller d'État et conseiller aux États Donat Golaz[1],[2].

Études, armée et parcours professionnel

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Après des études secondaires en langues classiques et une maturité gymnasiale en sciences naturelles, il fait des études de droit à l'Université de Lausanne. Il y est membre de la Société de Belles-Lettres et en préside la section lausannoise à deux reprises. Il complète sa formation aux universités de Leipzig et de Paris et obtient un doctorat en droit en 1912. Sa thèse porte sur le droit de superficie dans le code civil[1].

Il obtient par la suite un brevet d'avocat[2].

Il est major à l'armée dans un bataillon de fusiliers[1].

Parcours politique

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Membre du parti radical, il est député au Grand Conseil du canton de Vaud entre 1921 et 1928, puis conseiller national entre 1925 et 1928 où il s'oppose notamment au droit de grève des fonctionnaires en 1926[réf. nécessaire].

Il est élu au Conseil fédéral le (51e conseiller fédéral de l'histoire[1]) et réélu à quatre reprises (, , et ). Il dirige d'abord le département de l'intérieur, puis prend la tête du département des postes et des chemins de fer le . Le , à la suite du décès de Giuseppe Motta, il devient directeur du département politique (département des affaires étrangères) qu'il garde, à l'exception d'un rapide retour au Département des postes et des chemins de fer à la fin de 1940, jusqu'à son départ en 1944. Il est président de la Confédération en 1934 et en 1940 (élections le et le )[réf. nécessaire].

En tant que président de la Confédération, il donne un discours à la nation, alors en pleine crise de confiance à la suite de la capitulation française, le , afin de rassurer la population[3]. Ce discours, approuvé par l'ensemble du Conseil fédéral, est ambigu car il parle d'une réforme autoritaire de la démocratie[4] et est très mal perçu par la population. Outre l'admission tacite que la guerre est alors terminée, ce discours ne parle pas du rôle de l'armée et ne contient pas les termes de démocratie ou de neutralité[5]. L'ambiguïté augmente encore lorsqu'en septembre il reçoit des membres du Mouvement national suisse (pro-hitlérien).

Néanmoins, il applique la politique officielle de neutralité et d'indépendance. En tant que chef de la politique extérieure, Pilet-Golaz doit trouver un équilibre entre les exigences allemandes, les demandes des Alliés et la volonté de rester indépendante de la Suisse. La voie qu’il choisit alors, établissant un relativement bon rapport avec le Troisième Reich, fut très contestée, aussi bien pendant qu’après la guerre. Il crée alors le concept de « neutralité active » qui sera repris dans d'autres circonstances aux débuts du XXIe siècle[6].

Sa tentative d’entrer en contact secret avec l’Union soviétique que le gouvernement n'a jamais officiellement reconnue[7] en 1944 est sèchement refusée par celle-ci qui accuse publiquement le gouvernement suisse de mener une « politique pro-fasciste »[8]. La presse et l'opinion publique rendent Pilet-Golaz responsable de cette politique et le poussent à la démission, ce qu'il fait le [6]. Il se retire alors dans son domaine d'Essertines-sur-Rolle, sans jamais s'expliquer sur son action politique.

Références

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  1. a b c d e et f (de) Urs Altermatt, Das Bundesratslexikon, Bâle, NZZ Libro, , 759 p. (ISBN 978-3-03810-218-2), p. 325
  2. a b c et d Jean-Claude Favez, « Marcel Pilet-Golaz » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Cf. « « Discours radiophonique du Président de la Confédération, M. Pilet-Golaz » », dans la base de données Dodis des Documents diplomatiques suisses, voir aussi Fabienne Regard, Laurent Neury, « Extrait du discours tiré de Mémoire d'une Suisse en guerre » (consulté le )
  4. « Les années de la Seconde Guerre mondiale ont-elles vu naître un «totalitarisme helvétique» ? - Helvetia Historica », Helvetia Historica,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Jean-Jacques Bouquet, « Entre les deux camps » (consulté le )
  6. a et b Ron Hochuli, « Marcel Pilet-Golaz, la souveraineté à tout prix » (consulté le )
  7. Géraldine Savary, « Note de lecture: En 1943, la Suisse et l'URSS » (consulté le )
  8. « Aide-mémoire du 1 novembre 1944: « L'Ambassadeur d'Union Soviétique à Londres à la Légation de Suisse à Londres » », dans la base de données Dodis des Documents diplomatiques suisses

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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