Marcel Renault

coureur automobile et industriel français
Marcel Renault
Buste de Marcel Renault au 6e Salon de l'Automobile, Grand-Palais, 10- 25 décembre 1903 (installé ultérieurement à Billancourt).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 31 ans)
PayréVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Père
Alfred Renault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
Sport

Marcel Renault (Boulogne-Billancourt, [1] - Payré, [2]), est un industriel et coureur automobile français, cohéritier d'un important commerce de textile et co-fondateur de l'empire industriel automobile Renault avec ses frères Louis et Fernand. Il est mort à 31 ans, des suites d'un accident, survenu lors de la course Paris-Madrid de 1903.

Biographie modifier

Enfance modifier

Il naît en 1872 à Paris dans une famille bourgeoise parisienne de cinq enfants (deux sœurs et deux frères). Son père, Alfred Renault, a construit une solide fortune dans le commerce de tissus et de boutons, et sa mère Louise est fille de commerçants aisés.

Son frère Louis Renault est un génie de la mécanique. Pionnier de l'automobile, il met au point en 1898 une voiturette dans l'atelier familial de Boulogne-Billancourt.

Fondation de Renault Frères modifier

En 1899, alors qu'il gère la firme de textile paternelle « Renault Fils, tissus en gros » avec son frère Fernand, ils fondent la société Renault Frères au 10 avenue du Cours à Boulogne-Billancourt en apportant la moitié d'un capital de 60 000 francs-or avec Fernand. Tous deux emploient 60 employés pour lancer la voiture conçue par Louis, sans véritablement y croire. Louis n'est pas associé, mais un simple salarié mis à l'épreuve. Marcel se charge de l'administratif, Fernand de la commercialisation, et Louis se consacre complètement à la conception et la construction des voitures. À la fin de la première année, 76 voiturettes sont produites et vendues.

Courses automobiles modifier

Marcel Renault, 3e de Paris-Rambouillet 1899, sur voiturette Renault.

En août 1899, Marcel s'aligne avec Louis au départ de la course Paris-Trouville et obtient sa première victoire voiturettes (dite Coupe des Chauffeurs Amateurs) d'une série de courses disputées de ville à ville[3],[4]. Dans leur catégorie spécifique, les Renault n’ont désormais pas de rival. Les frères Renault gagnent dans la foulée Paris-Ostende (Louis, 9e au général en 1899), Paris-Rambouillet, Paris-Toulouse-Paris (Louis, 10e au général en 1900 *), le second Circuit du Sud-Ouest -ou Grand Prix de Pau- (Louis, 5e au général en 1901), Paris-Bordeaux (Louis, 12e au général, et Marcel, 13e), Paris-Berlin (Louis, 8e au général), ainsi que la première étape du Paris-Arras-Paris (par Louis, en 1902 au général, et Marcel, classé 3e). Leurs succès répétés en courses font la célébrité et le succès de la marque, et des commandes sont même passées à cette époque pour 3 000 francs-or. Marcel -et son mécanicien embarqué René Vauthier- gagnent même, au classement général cette fois, la course Paris-Vienne, en 1902 (Louis 28e).

Marcel et Louis participent à la course Paris-Toulouse-Paris 1900 (de 1 448 km) durant l'année des Jeux olympiques d'été de 1900. Renault domine ainsi la catégorie des voiturettes (- de 400 kg) dans le cadre des Sports de l'Exposition Universelle de 1900 non reconnus officiellement par le comité olympique, et impose de fait ce nouveau concept -1er toutes catégories confondues: Alfred Velghe-[5]. Les deux frères Renault obtiennent alors une Médaille de vermeil Voiturettes et le prix de 4 000 francs allant de pair, ainsi qu'une plaquette d'or en Voiturettes de 250 à 400 kilogrammes.

Accident et mort de Marcel Renault modifier

Course Paris-Madrid 1903. Marcel Renault avec son mécanicien René Vauthier.

Marcel Renault est victime d'un accident mortel le à Payré, près de Poitiers, lors de l'unique édition de la course Paris-Madrid. Alors qu'il double un autre concurrent avec son mécanicien habituel Vauthier, il est aveuglé par un nuage de poussière qui l'empêche de voir à temps un virage qu'il ne peut négocier. Leur voiture, une Renault 40 ch portant le numéro 63, sort de la route à plus de 100 km/h : précipitée dans la saillie d'un fossé, elle effectue un violent tête-à-queue au cours duquel Marcel Renault et Vauthier sont éjectés à plusieurs mètres. Grièvement blessé, le mécanicien s'en sort avec plusieurs fractures, mais Marcel Renault, touché à la moelle épinière et plongé dans le coma, meurt 48 heures plus tard sans avoir repris connaissance, dans la ferme où des spectateurs l'avaient transporté. Louis termine deuxième de cette course qui n'ira pas à son terme, étant stoppée à Bordeaux. Les courses sur route sont alors un temps interdites en France et bannies de façon ouverte de ville en ville. Louis ne recourra plus, et Ferenc Szisz essentiellement prendra le relais avec le modèle AK à partir de 1905.

Un modeste monument en forme d'obélisque a été érigé quelque temps après sur les lieux de l'accident tragique de Marcel Renault (46° 20′ 57″ N, 0° 11′ 07″ E ). Rendu inaccessible par un réaménagement des lieux, il est déplacé en avril 2019 sur la place principale du village des Minières, à 2,5 km au nord-est (46° 21′ 59″ N, 0° 12′ 09″ E )[6],[7].

Il est inhumé à Paris au cimetière de Passy (3e division).

Remarque modifier

Voir aussi modifier

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Notes et références modifier

Bibliographie modifier

  • « Le buste de Marcel Renault », La Vie au Grand Air du 3 décembre 1903, p. 903 ;
  • « Le monument de Marcel Renault », La Vie au Grand Air du 2 juin 1904, p. 446.

Lien externe modifier