Marianne d'Alger
La Marianne d'Alger ou Marianne de Fernez est une série de timbres d'usage courant émis à partir de 1944 en Algérie française, puis dans les territoires français libérés, dessinée par Louis Fernez.
Pays | |
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Année d'émission |
1944 |
Année de retrait |
1945 |
Description | |
Impression | |
Dentelure |
12 |
Tirage |
France : 31 105 000 Algérie : - |
Cette série est souvent associée à celle du Coq d'Alger d'Henry Razous qui servit à fournir des valeurs non initialement prévues pour la Marianne.
Histoire
modifierL'émission de ce timbre est décidée en novembre par le Comité français de Libération nationale (CFLN), à Alger. Le dessin est réalisé par Louis Fernez et les gravures nécessaires effectuées par Charles Hervé.
Imprimées en sous-traitance par l'entreprise Typo-Litho Carbonnel d'Alger, les feuilles de timbres sont contrôlées par l'imprimerie algéroise Heintz. Les coins datés portent donc la date de contrôle, et non la date d'impression comme habituellement. Les timbres sont imprimés en lithographie, procédé rarement utilisé pour les émissions françaises[1].
Description
modifierUn des premiers (avec la Marianne de Dulac) timbres français à l'effigie de Marianne, elle représente l'allégorie de la République française : le profil droit d'une femme portant un bonnet phrygien et une branche d'olivier. Sur les côtés, deux rameaux encadrent le portrait.
Image externe | |
1,20 F rouge sur laposte.fr |
Au-dessus figure la mention « REPUBLIQUE FRANÇAISE ». La valeur faciale est signalée dans un carré en bas à droite. En dessous, deux mentions ont existé :
- « POSTES ALGERIE » pour servir dans la colonie française,
- « POSTES » pour servir en métropole au fur et à mesure de la Libération.
Émission
modifierLa version destinée à être utilisée en France métropolitaine, et en particulier la valeur à 1F50 (lettre simple ordinaire), est imprimée en priorité afin de faire face à la pénurie de timbres qui suit le débarquement en Corse, à l'automne 1943. Ce timbre apparaît donc dès le mois de , alors que les dix autres valeurs ne seront émises qu'au cours du printemps, et mises en vente en Corse le .
Lors du débarquement en Provence en , il est envisagé de diffuser la série au fur et à mesure de l'avancée des troupes alliées. Un stock est expédié à Marseille depuis Alger, mais la direction régionale des postes de Marseille se voit interdire début octobre l'utilisation de ce stock, puis reçoit un peu plus tard l'instruction de le diffuser sur l'ensemble du territoire. L'émission générale des deux séries (Coq et Marianne) intervient le .
En , des timbres avec la mention « ALGERIE » sont vendus par erreur en Corse.
Des timbres non émis, dentelés et non dentelés, sont connus.
Ces timbres sont retirés de la vente le alors que certaines valeurs sont déjà épuisées depuis quelques mois[2]. Plus de 31 millions d'exemplaires ont été tirés pour les timbres destinés à la métropole, dont plus de 8 millions pour le 1F50 bleu correspondant à l'usage le plus courant, la lettre simple.
Valeur faciale | Couleur | Émission « officieuse » | Retrait | Tirage |
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60 c | sépia | mars 1944 | 12 mai 1945 | 1 870 000 |
70 c | lilas | avril 1944 | 2 870 000 | |
80 c | vert-jaune | mai 1944 | 1 000 000 | |
1 F | violet | mars 1944 | 2 720 000 | |
1,20 F | rouge | mars 1944 | 1 700 000 | |
1,50 F | bleu | mars 1944 | 8 090 000 | |
2,40 F | vermillon | mars 1944 | 8 000 000 | |
3 F | vert foncé | avril 1944 | 1 920 000 | |
4 F | bleu clair | mai 1944 | 1 600 000 | |
4,50 F | noir | mars 1944 | 2 920 000 | |
5 F | bleu violet | juin 1944 | 700 000 |
Collections
modifierCes timbres sont recherchés s'ils ont servi seuls sur lettre, en particulier en Corse entre janvier et , voire très recherchés si l'affranchissement a été complété par un timbre à l'effigie du maréchal Pétain avant la démonétisation du .
Commémoratifs
modifierÀ l'occasion du soixantième anniversaire de ce timbre, un carnet mixte Marianne du 14 juillet-Marianne d'Alger est émis par la poste française en . Cette dernière a été regravée par Jacky Larrivière.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Marianne de Fernez : les plus belles lettres » », Timbres magazine, no 51, , p. 108-11, article présentant plusieurs exemples de lettres affranchies avec cette série.
- « Le timbre Marianne : une tradition républicaine perpétuée » [PDF], sur le site de l'Assembée nationale (consulté le ).
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Jean-François Brun et Monika Nowacka, « La fabrication des timbres-poste », Nouvelles de l'estampe, no 239, , p. 39 (DOI 10.4000/estampe.1020).
- « Les Mariannes d'Alger », Timbroloisirs, no 93 (Timbrofiche), s.d., p. 2.