Marie-Fortunée d'Este

princesse italienne

Marie-Fortunée d'Este, née au palais ducal de Modène le puis morte à Venise le , est une princesse italienne membre de la maison d'Este. Fille de François III de Modène et de Charlotte-Aglaé d'Orléans, fille du Régent, elle fut princesse de Conti par son mariage avec Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti. Elle émigrera en Italie durant la Grande Peur.

Marie-Fortunée d'Este
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Portrait de la princesse de Conti, de profil à gauche par Dominique Vivant Denon, entre 1763 et 1780.

Titre

Princesse de Conti


(44 ans, 7 mois et 4 jours)

Prédécesseur Louise d'Orléans
Successeur Disparition du titre
Biographie
Titulature Princesse de Modène
Princesse de Conti
Dynastie Maison d'Este
Nom de naissance Maria Fortunata d'Este
Naissance
Palais ducal de Modène (Modène)
Décès (à 71 ans)
Venise (Italie)
Sépulture Couvent de la Visitation
Père François III de Modène
Mère Charlotte-Aglaé d'Orléans
Conjoint Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti
Enfants Aucun
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Marie-Fortunée d'Este

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Biographie

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Enfance

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Marie-Fortunée d'Este est née le au palais ducal de Modène. Elle est la fille de François III de Modène, duc de Modène, et de Charlotte-Aglaé d'Orléans, fille du Régent. Elle avait une sœur jumelle, Béatrice, décédée en bas âge. Marie-Fortunée était connue pour être très pieuse et plutôt timide. Sa mère quitta son père et son duché dans les années 1740 après la découverte de son aventure avec le duc de Richelieu, venu en visite à Modène. De retour en France, Charlotte-Aglaé parvient tout de même à prévoir les mariages de ses filles.

Sa sœur aînée, Marie-Thérèsa-Félicité, épousa le duc de Penthièvre, plus grande fortune du royaume. Quant à Marie-Fortunée, elle épousa Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti, son cousin et comte de la Marche. Elle a des liens de parenté avec Louis XV, roi de France, et François Ier, empereur du Saint-Empire.

Mariage

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Le duc de Modène ayant été nommé par Marie-Thérèse d'Autriche, impératrice du Saint-Empire, gouverneur de Lombardie, le contrat est signé à Milan le 3 janvier 1759 par l'ambassadeur de France à la cour de Turin. Le duc assure à sa fille une dot d'un million de livres. Le mariage est célébré par procuration à Milan le 7 février puis en personne à Nangis-en-Brie le 27 février. La princesse est présentée à la cour le 5 février, elle est présenté à Louis XV, Marie Leszczynska et la famille royale par la princesse douairière de Conti, grand-mère de son époux.

Les deux époux ne tardent pas à se brouiller car le comte de la Marche, qui ne s'est marié que par obéissance filiale, n'a partagé la couche nuptiale que le temps de consommer son union puis a délaissé ostensiblement son épouse. Des années plus tard, le prince prétend imposer à sa femme la présence d'un fils naturel qu'il a eu en 1761 de Marie-Anne Véronèse, dite Mademoiselle Coraline, une artiste du Théâtre-Italien. Le comte de la Marche a un second enfant naturel avec sa maîtresse en 1767. Cette nouvelle naissance porte alors un coup fatal au ménage.

Le deux époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775. La séparation est définitive le . Entre-temps, en 1776, le prince de Conti meurt et « leurs Altesses sérénissimes le comte et la comtesse de la Marche » sont devenus « leurs Altesses Sérénissimes le prince et la princesse de Conti ».

Sous l'Ancien Régime

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Portrait de Marie-Fortunée d'Este, comtesse de la Marche par Carmontelle, 1768.

En 1770, dans le cadre de la réconciliation des maisons de France et d'Autriche, le dauphin Louis-Auguste épousa l'archiduchesse Marie-Antoinette qui fut aussi une cousine issue de germain de la princesse. L'année suivante, le frère de la jeune dauphine épousa Marie-Béatrice d'Este, nièce de la princesse de Conti et héritière des duchés de Modène, Massa et Carrare. Ils seront les fondateurs de la maison de Habsbourg-Este dont la comtesse de Chambord sera la dernière représentante.

Dotée d'un visage disgracieux[réf. nécessaire], la princesse est une femme cultivée, discrète et austère qui se tient au courant des nouvelles de son temps mais vit retirée de la cour, rebutée par la frivolité de l'entourage de la jeune reine, coquette, qui n'a guère d'attention que pour les gens de sa génération et peu d'égards pour ses aînées. La princesse de Conti ne se présente à Versailles que pour accomplir ses devoirs familiaux.

Nonobstant, elle entretient des relations affectueuses avec son beau-frère, le très pieux duc de Penthièvre, ainsi qu'avec la fille et la belle-fille de celui-ci, Marie-Adélaïde, la plus riche héritière du royaume, mariée en 1769 au duc d'Orléans, et Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe. En 1780, elle acquiert le château de Triel qui devient rapidement son lieu de villégiature préféré. En , elle assiste avec la famille royale à l'ouverture des États généraux mais émigre après la « Grande Peur » du mois d'août sous le pseudonyme de « comtesse de Triel », à la suite de son mari, devenu impopulaire, et du comte d'Artois.

Exil et décès

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Tandis que son mari se réfugie à Bruxelles, Marie-Fortunée retourne vers sa terre natale, l'Italie, et s'installe à Chambéry dans les États du roi de Sardaigne, proche parent de la maison de France. En 1791, elle se retire à Fribourg, ville suisse qui accueille un grand nombre d'émigrés, notamment des religieux. C'est là qu'elle apprend la chute de la monarchie, l'emprisonnement de la famille royale, la séparation du couple Orléans, la fin atroce de la princesse de Lamballe et la condamnation à mort (notamment le vote « pour » du duc d'Orléans) puis l'exécution du roi, mais aussi la mort paisible du duc de Penthièvre, resté populaire en ces temps troublés grâce à sa profonde générosité. Elle apprend également bientôt la désertion du duc de Chartres, fils aîné du duc d'Orléans, l'incarcération de la famille d'Orléans et de son mari qui était rentré en France dès 1790, l'exécution de la reine et du duc d'Orléans.

Marie-Fortunée d'Este, princesse de Conti par Hortense Haudebourt-Lescot, 1836.

À partir de 1794, elle héberge sa petite-nièce Adélaïde d'Orléans qui, à 17 ans, erre dans une Europe en guerre, rejetée tant par la France révolutionnaire que par les émigrés qui refusent leur sollicitude à la fille d'un régicide, fût-elle de sang royal. Adélaïde et ses dix-sept ans seront l'objet involontaire d'une lutte aigre-douce entre la solitaire princesse sexagénaire et sa dame de compagnie, la comtesse des Roches qui, toutes deux, souhaitaient capter l'affection de la jeune fille. Peu à peu, la comtesse prendra un ascendant regrettable sur la jeune princesse fragilisée par les épreuves.

En 1797, sommé par le Directoire d'expulser les émigrés, le gouvernement suisse interdit de séjour ces hôtes encombrants. La princesse de Conti, Adélaïde et leur petite suite s'installent à Landshut en Bavière. Au , les deux princesses fuyant les troupes françaises de Napoléon Bonaparte, s'installent à Presbourg où elles reçoivent la visite d'une autre parente, l'archiduchesse Marie-Béatrice, héritière du duché de Modène qui, elle aussi, avait dû fuir devant les troupes révolutionnaires.

En 1801, Adélaïde rejoint sa mère qui, après sa libération, s'est réfugiée à Barcelone, tandis que l'acte d'amnistie du premier consul envers les émigrés, sauf pour les membres de la famille royale, restreint peu à peu le cercle familier de la princesse qui atteint les soixante-dix ans. En 1802, elle fait part à l'archiduc Ferdinand d'Autriche-Este, mari de sa nièce Marie-Béatrice, de son désir de se retirer au couvent de la Visitation de Venise. Elle s'y installe le avec trois femmes de chambre tandis que sa dame de compagnie, la comtesse des Roches, s'installe chez sa fille à Offenburg dans le pays de Bade.

Atteinte d'une pleurésie au mois d', la dernière princesse de Conti meurt le et est inhumée dans la chapelle du couvent, suivie de peu par son frère, le duc Hercule III de Modène, et sa sœur Mathilde d'Este, puis la comtesse des Roches, le 1803.

Ascendance

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Titulature

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Bibliographie

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Liens externes

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