Marie Le Masson Le Golft

Marie Le Masson Le Golft
Marie Le Masson Le Golft, par l'abbé Jacques-François Dicquemare (1733-1789), portrait de 1788.
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Marie Le Masson Le Golft, née le au Havre et morte le à Rouen, est une femme de lettres, naturaliste et dessinatrice française.

Biographie modifier

Marie Le Masson Le Golft est la fille du capitaine de navire Jean Le Masson (1711 Dieppe-1765 Le Havre)[1] et de Anne Le Golft.

Elle seconda l’abbé Dicquemare, naturaliste ami de son père, dans ses travaux scientifiques et combattit la traite négrière[2], puis effectua ses propres recherches[3]. Légataire de ce mentor, elle tente de faire publier le grand travail qu’il a entrepris sur les mollusques, mais les frais nécessaires font reculer les autorités successives. Les nombreuses démarches qu’elle entreprend à cette fin la mettent en relation avec les hommes de science de la fin du XVIIIe siècle tels que Condorcet, Louis Daubenton, Georges Cuvier ou Bernard Lacépède[4].

Institutrice, elle publie en 1788 des Lettres sur l’éducation, puis se livre à divers travaux littéraires qui ne sont pas publiés mais deux de ses ouvrages sont toujours cités avec curiosité : sa Balance de la nature (1784), où, sur des critères de morphologie, d'éthologie et d'utilité pour l'Homme, elle attribue des notes sur 20 à des centaines d’animaux, de végétaux et de minéraux, et son Esquisse d’un Tableau général du genre humain (1787), planisphère ethnographique sur lequel tous les peuples alors connus, ainsi que leurs caractéristiques, sont représentés par des symboles.

À Rouen où elle a été professeur de géographie et de dessin, Marie Le Masson vit les dernières années de sa vie modestement et à peu près oubliée.

À sa mort, elle lègue à la ville de Rouen sa bibliothèque dans laquelle est comprise la collection de dessins, gravures et planches en cuivre qui devaient servir à la publication de l’ouvrage de l’abbé Dicquemare.

Elle était membre de plusieurs académies provinciales ainsi que de l’Académie royale d’Éducation de Madrid, du cercle des Philadelphes du Cap français, de la Société royale de Bilbao et d'autres[5].

Œuvres modifier

  • Entretien sur Le Havre, Le Havre, chez les libraires, 1781.
  • Balance de la nature, Paris, chez Barois l’aîné, 1784.
    Réédité par Marc Décimo, préface : « La femme qui notait la Nature », Les Presses du réel, 2005).
  • Esquisse d’un tableau général du genre humain, planisphère imprimé par Maurille-Antoine Moithey, ingénieur-géographe du roi, 1787.
  • Le Havre au jour le jour de 1778 à 1790, Philippe Manneville (éd.), Rouen, Société de l’histoire de Normandie, 1999.
    Procure les Annales de la ville du Havre rédigées par Marie Le Masson Le Golft entre 1778 et 1790, ainsi que des extraits de l'Entretien sur Le Havre.
  • Lettres relatives à l’éducation, Paris, Buisson, 1788.

Bibliographie modifier

  • (en) Bridgette Byrd O’Connor, Marie Le Masson Le Golft, 1749-1826 : Eighteenth-Century Educator, Historian, and Natural Philosopher, Thèse de doctorat de l’Université d’Oxford, 2005.
  • Hervé Chabannes, Les passeurs de la mémoire Havraise : histoire, mémoire et identité au havre du XVIème au XIXème siècle, thèse sous la direction d'Éric Wauters, Le Havre, 2013, p. 214-231, etc. En ligne sur archivesouvertes.
  • George Kish, Une mappemonde anthropologique du XVIIIe siècle, « Esquisse d’un tableau général du genre humain », Florence, Società di studi geografici, 1982.
  • (en) Josef Konvitz, The Enlightened Taste of Marie Le Masson Le Golft, Petits propos culinaires.
  • Cyril Le Meur, Notice dans le Dictionnaire en ligne des Femmes de l’Ancienne France, sur le site de la Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime.
  • Cyril Le Meur, « Marie Le Masson Le Golft dans sa petite Ithaque, ou le parcours intellectuel d’une Havraise au tournant des Lumières », Dix-huitième siècle, La femme des Lumières, no 36, 2004, p. 345-360. Numérisé sur Persée.
  • Cyril Le Meur, Épigones provinciaux de l’écriture apologétique de la nature : l’abbé Dicquemare et Marie Le Masson Le Golft, Actes du colloque Écrire la nature au XVIIIe siècle. Autour de l’abbé Pluche, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006.
  • Aline Lemonnier-Mercier, « L’abbé Dicquemare (1733-1789), Melle Le Masson Le Golft (1749-1826) ; deux 'intellectuels' du Havre au xviiie siècle », Cahiers Havrais de recherche historique, no 62, 2004, p.153-171.
  • Aline Lemonnier-Mercier, « Mademoiselle Marie Le Masson Le Golft, une intellectuelle pédagogue au Havre au XVIIIe siècle », dans Isabelle Brouard-Arends et Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval (dir.), Femmes éducatrices au siècle des Lumières, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007 en ligne sur openedition.

Sources modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Hervé Chabannes, Les passeurs de la mémoire Havraise : histoire, mémoire et identité au havre du XVIème au XIXème siècle, thèse sous la direction d'Éric Wauters, Le Havre, 2013, p. 229. En ligne sur archivesouvertes.
  2. « Esclavage - La traite négrière dans les ports normands - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
  3. Éric Buffetaut, « La savante demoiselle » dans Espèces no 51, (ISSN 2256-6384), pp. 78-83.
  4. Noémi Noire-Oursel, Une Havraise oubliée, Marie Le Masson Le Golft, Évreux, Imprimerie de l’Eure, 1908.
  5. Cyril Le Meur, « Marie Le Masson Le Golft dans sa petite Ithaque : parcours intellectuel d'une Havraise au tournant des Lumières », dans Dix-Huitième siècle n° 36, pp. 345-360.