Marietta Piccolomini

Marietta Piccolomini
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Marietta Piccolomini en 1860
Cliché photographique de Camille Silvy
Nom de naissance Maria Teresa Violante Piccolomini Clementini
Naissance
Sienne
Décès (à 65 ans)
Florence
Activité principale Artiste lyrique
Soprano
Style
Formation Académie des beaux-arts de Florence
Maîtres Pietro Romani

Répertoire

Le classicisme et le bel canto italien, notamment :

Maria Teresa Violante Piccolomini Clementini, connue comme Marietta Piccolomini (née le à Sienne et morte le (à 65 ans) à Florence[1]), est une soprano italienne du XIXe siècle.

Biographie modifier

Marietta Piccolomini est issue d'une famille noble italienne, celle des Piccolomini. Ses parents étaient opposés à sa décision de devenir une chanteuse professionnelle, mais elle réussit à les persuader d'accepter son désir. Dès l'âge de quatre ans, Marietta aimait chanter en duo avec sa mère, amatrice qualifiée qui la confia à Pietro Romani, compositeur, chef d'orchestre et professeur de chant à l'Académie des beaux-arts de Florence.

Marietta Piccolomini réussit à convaincre son père de l'autoriser à poursuivre cette carrière musicale et à monter sur scène. Elle fit ses débuts à Rome en novembre 1852 dans Poliuto, opera seria en trois actes composé par Gaetano Donizetti sur un livret de Salvatore Cammarano d'après la tragédie Polyeucte de Pierre Corneille. Elle chanta ensuite à Florence dans Lucrezia Borgia, autre opéra de Donizetti.

En 1853, elle se produisit à Pise, où elle chanta Gilda dans Rigoletto, puis à Turin en 1855, dans le rôle de Violetta dans La traviata, rôle avec lequel elle devint célèbre.

Le , elle chante la première britannique de La traviata au Her Majesty's Theatre de Londres[2]. Elle enchaîne successivement avec La Fille du régiment, opéra-comique de Gaetano Donizetti, et Don Pasquale, opéra-bouffe du même compositeur italien.

Le , elle est à Paris et chante dans la première représentation française de l'opéra La traviata de Giuseppe Verdi au Théâtre italien de Paris. L'impératrice Eugénie, n'ayant pu assister à ce spectacle salué par les critiques et le public, ordonna à Toribio Calzado, directeur du théâtre, de donner une représentation supplémentaire pour elle et son mari, Napoléon III[3].

En 1857, elle retourna en Angleterre, où elle chanta notamment dans la Lucia di Lammermoor de Donizetti le [4], et ensuite dans Don Giovanni (Zerlina) et Le nozze di Figaro (Susanna), deux opéras de Mozart. Elle poursuivit par une tournée à travers l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande, puis revint sur le continent et continua à travers la Hollande et l'Allemagne.

En 1858, après ses engagements habituels au Her Majesty's Theatre, elle se rendit en tournée aux États-Unis, où elle demeura jusqu'en 1859. À son retour à Londres, elle apparut dans seize ou dix-sept représentations au théâtre de Drury Lane, y compris sa première interprétation d'Il trovatore de Verdi.

En 1860, au mois d'avril, elle chanta à nouveau et pour la dernière fois au Her Majesty's Theatre dans la première d'Alvina de Fabio Campana (en) (1819–1882)[5], et, au mois de mai, elle se maria à Sienne avec le marquis Francesco Caetani della Fargna (1824-1906). Dès lors, elle arrêta la scène et ne se permit encore que de rares concerts de bienfaisance ou des apparitions de courtoisie. En 1863, quand elle apprit qu'on était en train d'organiser à Londres des représentations au profit de Benjamin Lumley, son ancien imprésario, désormais ruiné, celui qui l'avait lancée sur la scène européenne il y avait sept ans, dans un mouvement de reconnaissance et sans même que personne ne le lui avait demandé, elle s'astreignit à un voyage long et malaisé depuis l'Italie et voulut prendre part aux séances, qui eurent lieu au théâtre de Drury Lane vu la non-disponibilité du Her Majesty's Theatre[6].

Marietta Piccolomini, devenue depuis longtemps la marquise Caetani della Fargna, mourut d'une pneumonie le à Florence. Elle fut enterrée au cimetière des Portes Saintes.

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Notes et références modifier

  1. La date de naissance retenue dans le présent article est celle qui ressort du Registre baptistaire — an 1834 — numéro 215 — de la Paroisse des Saints Cyr et Julitte à Sienne, alors que la date de mort est celle gravée sur la pierre tombale de la Marquise Caetani della Fargna au cimetière des Portes Saintes à Florence (Giampaolo Bianchi, Marietta Piccolomini Clementini - La vicenda artistica di una cantante senese nel Risorgimento, Sienne, Cantagalli, 2011). Par conséquent, les autres dates rapportées par les sources (le 15 mars 1834 pour la naissance ; le 11 février et le 20 ou le 23 décembre 1899 pour la mort) doivent être tenues pour dénuées de tout fondament.
  2. « The Saturday Review of Politics, Literature, Science, and Art », II, 31 mai 1856, pp. 104-105 (accessible sur ligne comme un ebook-gratis de Google).
  3. (en) Ellen Creathorne Clayton, Queens of Song: Being Memoirs of Some of the Most Celebrated Female vocalist, vol. 2, Londres, (lire en ligne), p. 388.
  4. « The Saturday Review of Politics, Literature, Science, and Art », III, 2 et 9 mai 1857, p. 413 et 429 (accessible sur ligne comme un ebook-gratis de Google).
  5. Luigi Arditi, My reminiscences, seconde édition, Londres, Skeffington, 1896, p. 74 (accessible en ligne en Internet Archive).
  6. Lord Ward (William Ward, 1er comte de Dudley, 1817–1885) , propriétaire du Her Majesty's Theatre, en avait refusé la location aux organisateurs par haine de M. Lumley. Arditi, op. cit., p. 123.