Marzouka Oummou Hani

romancière camerounaise

Marzouka Oummou Hani, née le à Ngaoundéré, est une écrivaine camerounaise. Elle publie son premier livre Mon père ou mon destin en 2023 à l'âge de 17 ans. Le roman crée la polémique et elle est poursuivie en justice par le chef du village Idool et une partie de l’élite du village pour diffamation.

Marzouka Oummou Hani
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Biographie
Naissance
Nationalité
camerounaise
Activité
Œuvres principales
Mon destin ou mon père (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Marzouka Oummou Hani est née à Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l'Adamaoua[1], le . Elle est musulmane et appartient au groupe ethnique peul du Cameroun. Elle grandit dans l’Adamaoua[2]. Orpheline, elle est élevée par sa mère fonctionnaire depuis le décès de son père, survenu alors qu'elle est âgée de 9 ans[3].

Elle fait ses études primaires et secondaires dans la ville de Ngaoundéré. À la sortie de son livre en mai 2023, elle est élève en classe de terminale D à l'Institut polyvalent bilingue les Pintades (IPB les Pintades)[4]. Elle obtient son baccalauréat en juillet 2023[5].

Mon père ou mon destin

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Marzouka Oummou Hani se fait connaître en 2023 après la sortie de son premier livre intitulé Mon père ou mon destin. Le roman retrace le parcours de la jeune Astawabi qui se bat pour accomplir son rêve de devenir écrivaine, face à son père et à son entourage qui la destine à un avenir de femme au foyer[6]. Marzouka Oumma Hani y dénonce différentes oppressions dont sont victimes les jeunes filles, les violences conjugales, les superstitions, les mariages forcés, et aborde la question de la sous-scolarisation des jeunes filles dans sa communauté[7].

Procès pour diffamation

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En août 2023, Mohaman Ahman, le chef du village Idool et certains habitants du village critiquent publiquement l'œuvre de Marzouka Oummou Hani. Elle est accusée de ternir l'image du village Idool et la réputation de ses élites dans son roman. On lui reproche de citer nommément le village Idool et de le décrire « de façon malsaine et blasphématoire »[2]. Elle y dénonce divers abus qui compromettent le destin de nombreuses jeunes femmes[8]. Il lui est reproché d’avoir présenté le fondateur du village Idool comme responsable de nombreuses violences et crimes odieux : esclavage sexuel, viol et lapidation[9]. Les autorités et les élites de la région interviennent et demandent que le livre soit retiré du marché et réécrit[2]. Elle est poursuivie devant la justice pour diffamation et les plaignants réclament environ 150 millions de francs CFA de dommages[10].

Traduite en justice devant le tribunal de première instance de Ngaoundéré, elle est soutenue par un groupe d'avocats bénévoles qui ont pris en charge sa défense pro bono[9],[7]. La première audience a lieu le 20 juillet 2023 avec une foule nombreuse venue soutenir la jeune écrivaine, puis renvoyée au 17 août 2023 pour la suite des débats[11]. Cette seconde audience n'aura finalement pas lieu car à la suite d'une réunion de médiation organisée par le gouvernement et des autorités publiques le à la délégation régionale du Ministère de la Culture de l'Adamaoua, Marzouka Oummou Hani fait une lettre officielle d'excuse aux populations du village Idool, et la procédure judiciaire est avortée[2].

Marzouka Oummou Hani reçoit de nombreux soutiens sur le plan national et international, dont celui du réseau international des femmes avocates[12] et de l'autrice Djiali Amadou Amal qui dans une publication sur sa page officielle la présente comme « une jeune fille courageuse et pleine d’avenir dont je suis fière » et dit être disposée à l'assister pour la réécriture de son roman[13].

Publications

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  • Mon père ou mon destin, Editions MD, mai 2023

Notes et références

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  1. « Le procès de la jeune écrivaine Marzouka Oummou Hani s'est ouvert aujourd'hui à Ngaoundéré. », sur www.cameroun24.net (consulté le )
  2. a b c et d Josiane Kouagheu, « Au Cameroun, une écrivaine de 17 ans en guerre avec son village », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Chanelle Ndengbe, « Une élève poursuivie pour représentation péjorative du village Idool dans son roman: le plaignant réclame 150 000 000 fcfa », sur Griote TV, (consulté le )
  4. « "Mon Père Ou Mon Destin" | La voix des Jeunes », sur LavoixdesJeunes (consulté le )
  5. Yves Plumey Bobo, « Au Cameroun, Marzouka Oummou Hani, la jeune écrivaine qui sème la discorde » Accès limité, sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  6. « Cameroun > Polémique: Le livre d’une auteure de 17 ans attise la colère d’une communauté villageoise dans la région de l’Adamaoua - Panorama papers », (consulté le )
  7. a et b Adorlac Lamissia, « Pourquoi Marzouka Oummou Hani, l’auteure de 17 ans a été trainée en justice », (consulté le )
  8. « Affaire Marzouka : la page judiciaire close », sur www.cameroon-tribune.cm (consulté le )
  9. a et b Une jeune auteure devant le tribunal au Cameroun [Production de télévision], Emmanuel Jules Ntap (), VOA Afrique, consulté le
  10. Damien Glez, « Machisme et traditionalisme au Cameroun : une autrice provoque la colère d’un chef de village », sur www.jeuneafrique.com, (consulté le )
  11. Erel Djene, « Marzouka Oummou Hani : l’audience de la jeune écrivaine de 17 ans renvoyée au 17 août », sur actucameroun.com, (consulté le )
  12. Erel Djene, « Oummou Hani, la jeune écrivaine de 17 ans, reçoit un soutient (sic) international de poids », sur actucameroun.com, (consulté le )
  13. Christian Happi, « Djaïli Amadou Amal apporte son soutien à Oummou Marzouka accusée de « diffamation » », sur actucameroun.com,

Annexes

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Bibliographie

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  • Marzouka Oummou Hani, Mon destin ou mon père, ngaoudéré,

Articles connexes

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Liens externes

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