Le massacre de Vinkt est un crime de guerre commis par les troupes allemandes lors de la Campagne des 18 jours en Belgique, et plus précisément lors de la bataille de la Lys du 25 au .

Massacre de Vinkt
Date 25 -
Lieu Vinkt, Drapeau de la Belgique Belgique
Victimes Civils belges
Morts 113
Auteurs Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Participants 225e Division d'Infanterie
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 50° 59′ 12″ nord, 3° 31′ 17″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Massacre de Vinkt

Les circonstances

modifier

Le , les troupes de la Wehrmacht attaquèrent Vinkt, un village situé à proximité de Gand en Flandre-Orientale et encore tenu par les Chasseurs Ardennais, régiment belge d'élite dont le recrutement se faisait presque uniquement au sein des appelés d'origine ardennaise.

Au cours du duel d’artillerie qui précéda l’attaque allemande, un premier drame survint lorsqu’un obus tomba en plein milieu d’une colonne de réfugiés, faisant 38 morts.

Le 26, les Allemands avancèrent. Les Chasseurs ardennais repoussèrent plusieurs attaques, notamment de la 225e Division d'Infanterie de la Wehrmacht qui subit des pertes énormes (1 500 morts ou blessés). Les soldats allemands avaient en effet adopté la tactique de l'infiltration (en tactique, l'infiltration désigne la pénétration des lignes ennemies), mais les soldats du 1er Régiment de chasseurs ardennais avaient répliqué par la même méthode. Il en résulta que les Allemands subirent des tirs venus de flanc et même de l'arrière de leur première ligne, ce qui ne correspondait pas à la méthode de combat adoptée jusque-là par l'armée belge, agissant en ligne avec le souci d'éviter d'être tournée, comme, d'ailleurs, les armées française et anglaise. Or, une partie des régiments allemands venaient d'être lancés dans la bataille et leurs soldats ne comprenaient pas qu'on leur opposait leur propre tactique. Aussi, crurent-ils être attaqués par des franc-tireurs, des civils combattant en guérilla, et ils se livrèrent à des représailles sur des civils belges qui furent massacrés. C'était la répétition des massacres de civils belges commis en août-, lors de l'invasion allemande de la Première Guerre mondiale.

Les massacres

modifier

Dans le village voisin de Meigem, les Allemands enfermèrent les habitants dans l’église comme otages. Le , alors que des dizaines de personnes y étaient encore retenues, un obus y tomba et tua 27 personnes. C'était un obus tiré trop court par l’artillerie belge, atteignant la nef latérale droite de l'église. Pour masquer cette erreur militaire, on prétendit que les Allemands y avaient jeté des grenades à main.

Lorsque le 377e Régiment d’Infanterie allemand entra dans Vinkt, les Allemands commencèrent à piller les maisons et à sortir les habitants, en séparant les hommes des femmes et enfants. Les hommes furent conduits dans un pré et fusillés ; il y eut quatre survivants parmi les 38 victimes.

À un autre endroit, au lieu-dit « het Zwarte Huizeke » 12 personnes furent exécutées ; à la ferme des Van der Vennet, trois hommes furent fusillés, le père et le fils Vermeulent furent enlevés et fusillés au lieu-dit « Steenkiste » avec Aloïs Coene, Emiel Galle et Petrus Mestdagh.

Le , jour de la capitulation de la Belgique, des habitants furent fait prisonniers et parqués dans un pré. Neuf hommes furent fusillés, mais furent contraints de creuser leurs tombes avant l’exécution.

Durant ces journées 27 personnes périrent à cause des bombardements et 86 furent exécutées.

Il y a des preuves des crimes de guerre, notamment des photos des prises d'otages et des nombreuses victimes d'exécutions[1],[2],[3].

Après la guerre deux officiers allemands furent jugés (major Erwin Kühner et leutnant Franz Lohmann) et condamnés à 20 ans de travaux forcés. Après 5 ans, ils furent remis aux autorités allemandes.

Le complexe du franc-tireur

modifier

Cette hantise allemande d'être attaqués par des civils explique notamment les atrocités allemandes d' au cours desquelles, rien qu'en Wallonie (notamment au sac de Dinant où tombèrent 674 hommes femmes et enfants), plus de 15 000 maisons furent détruites et plus de 5 000 civils furent massacrés sur tout le territoire belge (particulièrement wallon du fait de l'axe de l'invasion).

Des historiens, notamment allemands[4], ont noté l'apparition de ce complexe du franc-tireur, notamment au combat de Wielsbeke, mais il n'entraîna en ce lieu que des tirs qu'on appelle amis (des soldats allemands se tirèrent dessus sur la rive est de la Lys).

Notes et références

modifier
  1. (nl) Pieter, « 27 mei 1940: Bloedbaden van Vinkt en Meigem », sur Pieter Serrien, (consulté le )
  2. (nl) Auteur: Jos V et ervelden, « Bloedbad van Vinkt en Meigem (1940) », sur Historiek (consulté le )
  3. (nl) Luc Bauters, Jozef Verheye en Tony Vanhee, « Meidagen 1940 in Vinkt, Meigem & Deinze » [PDF], sur Deputatie Oost-Vlaanderen, (consulté le )
  4. Cités par le Colonel BEM, Alexandre Massart, Historique du 13e de ligne 1918-1980 et des unités issues en 1939-1940, Centre de Documentation Histor. des Forces Armées Belges,

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier
  • « Mei 1940 », sur vinkt.be (consulté le )