Massacres de l'État de Plateau

série d'attaques armées survenues dans l'État de Plateau, au Nigeria

Massacres de l'État de Plateau
Image illustrative de l’article Massacres de l'État de Plateau
Carte de localisation de l'État de Plateau au Nigeria.

Date Du au
Lieu Bokkos et Barkin Ladi, État de Plateau, Drapeau du Nigeria Nigeria
Victimes Civils biroms
Type Fusillade, incendie criminel
Morts ≈ 200
Blessés ≈ 500
Auteurs Probablement des milices de bergers peuls et haoussas
Guerre Conflit des bandits nigérians (en)

Les massacres de l'État de Plateau, également appelés les attaques du « Noël noir », ont lieu du au dans l'État de Plateau, au centre du Nigeria. Elles visent au moins 17 communautés rurales chrétiennes[1] dans les zones de gouvernement local de Bokkos et Barkin Ladi, faisant près de 200 morts et 500 blessés, ainsi que d'importants dégâts matériels[2]. Aucun groupe n'a revendiqué ces attaques, mais il est probable qu'elles aient été commises par des milices de bergers peuls et haoussas[3].

Contexte modifier

Carte du conflit des bandits nigérians en décembre 2023.

L'État de Plateau se trouve au centre du Nigeria et a connu des conflits ethniques et religieux, principalement entre les éleveurs Peuls musulmans et les agriculteurs chrétiens. Le conflit des bandits nigérians (en) éclate en 2011 à la suite de désaccords sur la propriété des terres et les droits de pâturage entre les éleveurs et les agriculteurs[4]. Le banditisme et l'insécurité sont exacerbés par le taux de fécondité élevé du Nigeria (5,3 en 2023), avec une importante population de jeunes souffrant du chômage et du sous-emploi, ce qui les rend vulnérables au radicalisme et au banditisme[5]. Le changement climatique et l'expansion de l'agriculture entraînent également une augmentation des conflits[6]. De précédentes attaques ont eu lieu dans la région en avril 2022 et en mai 2023[7].

Miyetti Allah (MACBAN), un groupe de défense des intérêts des Peuls, a accusé le personnel de sécurité de l'État d'être de connivence avec les agriculteurs pour attaquer les bergers peuls. Le président de l'association pour l'État, Muhammed Nuru Abdullahi, a affirmé que les violences avaient commencé par un acte manqué de « vol de bétail » contre les Peuls le 23 décembre, au cours duquel trois éleveurs ont été tués et 181 vaches ont été volées, et que 130 maisons avaient été brûlées dans plusieurs villages peuls le 24 décembre. Il a recommandé que « pour mettre fin aux affrontements incessants entre agriculteurs et éleveurs, le gouvernement fédéral établisse des ranchs dans l'État de Plateau et dans d'autres États de la Fédération pour l'élevage »[8].

Déroulement modifier

Au moins 17 communautés rurales des régions de Bokkos et de Barkin Ladi ont été attaquées les 23 et 24 décembre, faisant au moins 200 morts et plus de 500 blessés[9],[10]. Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de ces attaques, mais on pense qu'elles ont été commises par des milices de bergers peuls[11].

Réactions nationales modifier

L'armée nigériane lance des « opérations de nettoyage » pour traquer les suspects. Certaines victimes indiquent que les forces de sécurité avaient mis plus de douze heures à réagir après les attaques[12]. Les attaques suscitent l'indignation des habitants, qui réclament justice et protection de la part du gouvernement. Le gouverneur Caleb Mutfwang a condamné les violences, mais sa réponse a été critiquée[13].

Réactions internationales modifier

Amnesty International demande une enquête indépendante[14]. La communauté internationale, dont les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et les États-Unis, exprime sa condamnation et a offert son soutien[15].

Désinformation modifier

Après les tueries, des photos de l'attentat de l'église d'Owo circulent sur les réseaux sociaux, mal légendées pour suggérer qu'elles provenaient des massacres de l'État de Plateau[16].

Notes et références modifier

  1. « Le Noël sanglant des chrétiens au Nigeria », sur Aleteia, (consulté le )
  2. « Attaques du "Noël noir" au Nigeria : près de 200 morts, des victimes "abattues comme des animaux"... ce que l'on sait de ces massacres », sur La Dépêche du Midi,
  3. « Après les massacres du « Noël noir », le centre du Nigeria en deuil réclame justice », sur Radio France internationale, (consulté le ).
  4. (en-US) Imrana Buba, « Bandits in Nigeria: how protection payments to militias escalate conflict in the north-west », sur The Conversation, (consulté le )
  5. (en-US) Lara Adejoro, « How Nigeria’s high fertility rate promotes insecurity – Experts », sur Punch Newspapers, (consulté le )
  6. (en) Reuters et Xiaofei Xu, « At least 113 killed in attacks in central Nigeria, local officials say », sur CNN, (consulté le )
  7. (en) « Plateau State governor: How ova 115 pipo die for Plateau attacks, 64 communities displaced », sur BBC News Pidgin, (consulté le )
  8. (en-US) Fadehan Oyeyemi, « 'Killings must end in Plateau State' - Femi Falana demands », sur Daily Post Nigeria, (consulté le )
  9. (en-GB) Agence France-Presse, « At least 160 dead and 300 wounded after attacks by armed gangs in Nigeria », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) A. B. C. News, « At least 140 killed by suspected herders in dayslong attacks in north-central Nigeria », sur ABC News (consulté le )
  11. (en) « At least 140 villagers killed by suspected herders in weekend attacks in north-central Nigeria », sur AP News, (consulté le )
  12. (en) « Gunmen Kill at Least 140 Nigerian Villagers », sur Voice of America, (consulté le )
  13. (en) « Plateau State Governor, Mutfwang Laments How Terrorists Had Occupied Schools In Barkin Ladi For Five Years Before Attacks », sur Sahara Reporters (consulté le )
  14. (en-US) Solomon Odeniyi, « Probe Plateau attack, Amnesty Int'l urges FG », sur Punch Newspapers, (consulté le )
  15. (ha) « Tinubu ya yi tir da harin Filato wanda aka kashe 'fiye da mutum 140' », sur BBC News Hausa, (consulté le )
  16. (en) « Fact Check: No, these images ARE NOT from recent bandit attack in Nigeria that killed more than 100 », sur India Today (consulté le )