Mathieu Tenant de la Tour

aviateur français (1883-1917)

Antoine Marie Joseph Mathieu Tenant de la Tour (1883-1917) est un aviateur français. As de la Première Guerre mondiale, il faisait partie de l'escadrille des Cigognes.

Mathieu Tenant de la Tour
Biographie
Naissance
Décès
(à 34 ans)
Auchel
Nationalité
Activités
Militaire, aviateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Geoffroy Tenant de La Tour (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Grade
Distinctions

Biographie

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Mathieu Tenant de la Tour naît le à Paris, dans une famille du Limousin. Engagé dans un premier temps dans les chasseurs alpins, au 11e BCA, nommé sergent, une mauvaise blessure l'oblige à changer d'arme. Cavalier accompli, il passe au 5e régiment de hussards, comme maréchal des logis, à Nancy, avant d'être nommé sous-lieutenant au même régiment en août 1914. Il se distingue rapidement dans une reconnaissance sur la Somme pendant la Course à la mer. À l'occasion d'une rencontre avec des uhlans, il engage un combat au sabre et blesse l'un d'eux - il sera cité à l'ordre du régiment pour cette action et recevra la croix de guerre avec étoile de bronze. Il se porte rapidement volontaire pour l'aviation d'abord comme observateur, puis finalement comme pilote à l'École Voisin au camp d'Avord. il est toujours sous-lieutenant au 5e régiment de hussards lorsqu'il obtient son brevet de pilote civil le (ACF no 1919 sur Blériot) et son brevet militaire le .

Il est d'abord affecté à l'escadrille MS 15 en , puis à la N 67 à partir du mois d'août. Blessé dans un accident en , il rejoint pourtant le front dès le mois de décembre, affecté à la N 57. Il était doué d'un sens extraordinaire de l'équilibre et était capable de marcher sur une corde tendue[réf. nécessaire]. Il abat son premier ballon en , avec l'aide de son observateur, le capitaine François, action pour laquelle il reçoit la Légion d'honneur[1].

Dirigé sur le front de Verdun, il obtient une nouvelle victoire officielle le , en abattant son premier avion, mais est blessé 4 jours plus tard pendant un bombardement aérien. De retour au front avant sa guérison complète, il est affecté à l'escadrille N3 où il fait la connaissance de Heurtaux, Dorme, Deullin et Guynemer : il devient rapidement un des meilleurs amis de Guynemer et forme avec Deullin et Heurtaux la « bande noire ».

Sur la Somme, il se distingue rapidement en abattant un avion le , près de Péronne (citation à l'ordre de l'armée), puis il obtient une 3e victoire homologuée le , suivie par 3 victoires probables entre le 27 et le . Le , il abat son 2e ballon (Drachen) à Manoncourt (citation à l'ordre de l'armée).

le , il abat un 4e avion à Flacourt (citation à l'ordre de l'armée), obtient une victoire probable le , et une nouvelle victoire aérienne homologuée sur un biplace, le à Pertain (citation à l'ordre de l'armée). En , il obtient deux victoires probables, avant d'abattre le , son 6e avion (sa 8e victoire homologuée). Sa nouvelle citation à l'ordre de l'armée indique « a abattu un des plus redoutables pilotes ennemis » : il s'agit peut-être du lieutenant Gustav Leffers, titulaire de 9 victoires.

Nommé lieutenant en , puis de nouveau blessé en , il retourne au front pour prendre le commandement de la N26, une autre escadrille du Groupe de Combat des Cigognes. Le , il abat un biplace du côté de Berry-au-Bac. Il abat 3 nouveaux avions entre le et le , mais qui tombent trop loin dans les lignes allemandes pour être homologuées. le , il abat un nouvel avion entre Boesinghe et Bixchoote, victoire qui ne sera encore une fois pas homologuée. Son ami Deullin est quant à lui grièvement blessé le même jour. Le , c'est au tour d'Heurtaux d'être grièvement blessé et le , Guynemer disparaît en mission.

Promu capitaine le , Mathieu Tenant de La Tour se tue dans un accident d'avion le sur le terrain d'aviation britannique d'Auchel (Pas-de-Calais), pendant une démonstration d'acrobatie aérienne.

Palmarès, décorations et citations

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  • 2 ballons homologués
  • 7 avions homologués
  • 11 victoires probables
  • Citation du à l’ordre du 5e Hussards pour sa reconnaissance et sa blessure en ) : : « sous-lieutenant au 5e Hussards, le , à Herbecourt s’est engagé crânement pour exécuter dans des conditions périlleuses, la reconnaissance des lignes ennemis et blessé a tenu à rendre compte lui-même de sa mission ».
  • Chevalier de la Légion d’honneur et croix de guerre avec palme (J.O du ) sous-lieutenant à l’escadrille no 57 : « Le , pendant une chasse par une mer de brouillard, se décide à attaquer un Drachen allemand qui émergeait, l’approche et dans un duel à la mitrailleuse avec le passager de la nacelle, réussit à éteindre le feu de celui-ci. Continue le tir dans le ballon jusqu’à être lui-même à cent cinquante mètres du sol. Complètement perdu et son moteur ne donnant presque plus, parvient grâce à son sang-froid et à son énergie à atterrir dans les lignes anglaises ».
  • Citation à l’ordre de la VIe Armée (ordre général no 373, du ) sous lieutenant à l’escadrille no 3 : « Blessé à Verdun au cours d’un combat aérien, est revenu sur le front avant sa guérison complète. Le a abattu son deuxième avion allemand près de Péronne ».
  • Citation à l’ordre de la VIe Armée (ordre général no 394, du ) sous lieutenant à l’escadrille no 3 : « Brillant pilote de chasse. Le , a abattu un avion (troisième) et le un Drachen ennemis ».
  • Citation à l’ordre de la VIe Armée (ordre général no 387, du ) sous lieutenant à l’escadrille no 3 : « Brillant pilote de chasse. Le , a abattu son quatrième avion ennemi ».
  • Citation à l’ordre de la VIe Armée (ordre général no 388, du ) sous lieutenant à l’escadrille no 3 : « Pilote de chasse de premier ordre. Le , a abattu son cinquième avion ennemi, qui s’est écrasé dans les lignes allemandes ».
  • Citation à l’ordre de la VIIIe Armée (ordre général no 140, du ) lieutenant à l’escadrille no 3 : « Brillant pilote de chasse. Le , a abattu un des plus redoutables pilotes ennemis. 8e appareil abattu par ce pilote ». [Lieutenant Gustav Leffers]
  • Citation à l’ordre de la Xe Armée (ordre général no 275, du ) lieutenant commandant l’escadrille no 26 : « Excellent chef d’escadrille. Brillant pilote de chasse. Le a abattu un avion ennemi qu s’est écrasé dans nos lignes ».
  • chevalier de l'ordre de Léopold (Belgique)
  • croix de guerre (Belgique)
  • chevalier de l'ordre de Sainte Anne (Russie)
  1. Journal officiel du 21 février 1916

Annexes

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Sources et bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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