Maurice Lauré
Maurice Lauré, né le à Marrakech (Maroc) et mort le à Mougins[1],[2], est un haut fonctionnaire français, fiscaliste connu pour la création de la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée, en 1954. Il est président de la Société générale de 1973 à 1982 et termine sa carrière en tant que président des Nouvelles Galeries.
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Biographie
modifierJeunesse et études
modifierMaurice Lauré naît à Marrakech où son père était officier[2] ; il vit ensuite son enfance et sa jeunesse lycéenne à Rabat puis à Saïgon.
Il intègre l'École polytechnique en 1936[3],[2],[4]. Il entre dans le corps des ingénieurs des PTT à sa sortie de l'École[5].
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 : il occupe son séjour obligé à quelques tentatives d'évasion[6].
Il fait des études de droit et obtient un doctorat après la Seconde Guerre mondiale.
Parcours professionnel
modifierIl intègre divers cabinets ministériels à la Libération.
Il entre en 1945 à l'Inspection des finances, entamant une carrière administrative au ministère des Finances. En 1952, il est nommé directeur adjoint de la direction générale des Impôts qui avait été créée avec son assistance[2]. Il crée des brigades chargées des contrôles fiscaux[6].
En 1954, il propose et théorise un impôt indirect sur la consommation, la taxe sur la valeur ajoutée, la TVA[2]. Très appuyée par le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Pierre Mendès France, la mesure est votée le 10 avril par les députés malgré le peu d’enthousiasme du ministre des Finances Edgar Faure[7]. Acceptée par Pierre Henri Allix, son directeur général, l'idée est adoptée par les dirigeants politiques mais à échéance imprécise. Maurice Lauré propose de liquider et d'encaisser la taxe à chaque stade du processus de production et de commercialisation avec un système de déduction de la taxe précédemment perçue. Le procédé est aujourd'hui largement repris et utilisé par nombre d'administrations fiscales dans le monde.
Sa carrière se poursuit au ministère des Armées à la direction des Services financiers. En 1960, il est nommé directeur du Crédit National. Dans le même temps, en tant que président de deux sociétés d'économie mixte, il contribue au développement agricole et touristique de la Corse.
En 1967, devenu administrateur-directeur général de la Société générale, il en est nommé président en 1973, et le reste jusqu'en 1982. Il crée par ailleurs la Sogébail (banque de crédit-bail à long terme) ainsi que la SG2 avec Pierre Lhermitte et Jean-Louis Moineau ; il doit quitter ses fonctions pour être nommé président des Nouvelles Galeries, poste qu'il occupe jusqu'en 1991.
Par ailleurs, il est à l'origine de l'idée de la taxe Lauré reprise par certains altermondialistes.
Maurice Lauré s'éteint le à Neuilly-sur-Seine à l'âge de 83 ans. Ses obsèques sont célébrées à l'église Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine[8].
Notes et références
modifier- « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX → Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Maurice Lauré », résultat obtenu : « Lauré, Maurice Fernand (X 1936 ; 1917-2001) ».
- De la promotion X1936, cf. « Fiche de Maurice Lauré », sur le site de l’Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (l’AX), Paris (consulté le ) ; y est notamment indiqué le grade de Maurice Lauré dans la fonction publique : « ingénieur des télécommunications ».
- Article dans La Jaune et La Rouge, le mensuel de l'Association des anciens élèves de l’École polytechnique.
- Ce corps devient ultérieurement le corps des télécommunications.
- « Le « père » de la TVA, Maurice Lauré, est décédé vendredi dernier », sur Les Echos, (consulté le )
- « 10 avril 1954 Création de la TVA », herodote.net, (consulté le )
- LaJauneEtLaRouge.com, Maurice Lauré (36) 1917 - 2001, Magazine No 566, Juin/Juillet 2001
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Collectif, Les impôts gaspilleurs, éd. Quadrige, 2001.
- La fonction cachée de la monnaie face aux charges assises sur l'activité des entreprises, éd. PUF, 1997.
- La fin de l'avantage comparatif de la révolution industrielle Magazine La Jaune et la Rouge No 521 , Libres Propos.
- Science fiscale, 1993.
- Au secours de la TVA, 1957.
- Traité de politique fiscale, 1955.
- Révolution, dernière chance de la France, 1954.
- La taxe sur la valeur ajoutée, Sirey, 1953
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :