Maurice de Guérin

poète français
Maurice de Guérin
Maurice de Guérin.
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AndillacVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fratrie

Georges-Pierre Maurice de Guérin, né à Andillac au château du Cayla dans le Tarn, le , et mort le , est un poète et écrivain français[1]. Sa sœur aînée était Eugénie de Guérin, avec qui il eut une importante correspondance. Selon Paul Bénichou, « le génie de Guérin s’est découvert à mesure que le Dieu chrétien s’absentait de son œuvre »[2].

Éléments biographiques modifier

Contemporain de Lamartine, Victor Hugo, Pétrus Borel, Aloysius Bertrand et de Jules Barbey d'Aurevilly, dont il fut l'ami, Maurice de Guérin est l'auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent dans l'histoire littéraire à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la « modernité poétique » de Baudelaire et Mallarmé[3]. Son journal, Le Cahier Vert[4], traduit notamment ses interrogations sur sa destinée d'homme et d'écrivain.

On sait très peu de choses sur la courte vie de Maurice de Guérin. Le Centaure révèle de lui sa jeunesse inquiète et ardente, sans refuge contre une errance perpétuelle de l'esprit, sans abri contre « le souffle de la nuit ». Il aurait été amoureux éperdu de la baronne Almaury de Maistre[5],[6].

Le , quelques mois avant sa mort, il épouse Caroline de Gervain, une jeune créole de Batavia.

Fort dévote, sa sœur Eugénie (1805-1848) dont il était très proche, écrivit à son intention un Journal qui constitue, avec sa correspondance, un document témoignant de la mentalité et de la vie tarnaises au XIXe siècle.

Vie posthume modifier

L'hommage posthume qui lui fut rendu par des auteurs tels que Rémy de Gourmont, George Sand et Sainte-Beuve atteste la qualité d'une œuvre méconnue, mais qui n'en fut pas moins célébrée pour son romantisme exalté. Marguerite Yourcenar le plaçait dans son panthéon poétique personnel (lettre de Marguerite Yourcenar à Gaston-Louis Marchal du 12 février 1978 : "Lettres à ses amis et quelques autres", Gallimard, 1995).

Rainer Maria Rilke traduit Le Centaure en allemand, tandis que Paul Valéry en fait graver sur sa tombe sétoise une parole.

Un de ses poèmes est cité par François Mauriac en exergue de son roman Le Mystère Frontenac.

L'abbé Arthur Mugnier confie à son journal son admiration pour ce poète.

René Barjavel a placé une citation du poème Glaucus de Maurice de Guérin au début de la quatrième partie (« Le Patriarche ») de son roman Ravage (1943) : « J'étais berger, j'avais plus de mille brebis ».

Hommage modifier

Rue modifier

Œuvres modifier

  • Le Centaure[7] (1840)
  • La Bacchante, poème en prose[8] (1861)
  • Glaucus[9] (1840)
  • Reliquiae, publié par Guillaume-Stanislas Trébutien, avec une étude biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve (2 volumes, 1861)
  • Journal, lettres et poèmes publiés avec l'assentiment de sa famille par G.-S. Trébutien et précédés d'une notice biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve[10] (1862)
  • Le Crucifix (1866)
  • Lettres à J. Barbey-d'Aurévilly précédées d'une notice par Jules Barbey d'Aurevilly (1908)
  • Maurice de Guérin, Collection des plus belles pages, Mercure de France avec un portrait et une notice de Remy de Gourmont (1909)
  • Œuvres choisies de Maurice et Eugénie de Guérin, avec une introduction biographique et critique, des notes bibliographiques, par Ernest Gaubert (1910)
  • Le Cahier vert, journal intime, 1832-1835, édition revue sur les manuscrits de G.-S. Trébutien et publiée avec des notes et des éclaircissements par Adolphe Van Bever (1921)
  • Lettres d'adolescence, introduction de Gilbert Chinard (1929)
  • Méditation sur la mort de Marie (1945)
  • Œuvres complètes, texte établi et présenté par Bernard d'Harcourt (1947)

Généalogie modifier

La famille Guérin en Albigeois est originaire d'Auvergne[11].

  • Noble Pierre de Guérin, seigneur de Senthies et de Rhinodes, s'établit en Albigeois vers 1540. Il fit son testament en faveur de Jean, son fils, le et mourut dans son château de Laval la même année. Il avait épousé le Isabeau de Lisle, fille de Raimond de Lisle, seigneur de la Valette, dont il eut entre autres :
  • Jean de Guérin, seigneur de Senties, capitaine d'une compagnie de gens à pied qu'il commanda avec succès contre les ennemis du roi, défendit aussi le bourg de Loubers suivant une attestation des jurats de cette ville du . Il commanda à Andillac qui étaient ordonnées dès le , fit son testament le et mourut dans son château du Cayla. Il avait épousé par contrat le Jeanne de la Peyre, fille d'Antoine de la Peyre, gouverneur du Puy Cely, dont il eut :
  • Georges de Guérin, seigneur de Senties et du Cayla. Il fit son testament le , après avoir été marié par son père le à Fleurette de Verdun. Il eut au moins trois enfants :
  1. Guillaume de Guérin, seigneur du Cayla et de Senties, maintenu dans la noblesse, avec ses frères, par M. de Bezons, intendant du Languedoc, le  ;
  2. Jean de Guérin ;
  3. Georges de Guérin.

Maurice de Guérin est descendant de cette famille dont la généalogie reste à compléter.

Le père de Maurice de Guérin s'appelait Joseph de Guérin, marié à Victoire Gertrude Fontanilles.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Jean-Louis Dega, « À propos du prénom Eugénie chez les Guérin du Cayla, les Lacombe de Saint-Michel et Honoré de Balzac », L'Amitié guérinienne, no 167,‎ , p. 7-12 (ISSN 0517-6247)[12].
  • Emile Henriot, « Au pays du centaure et de Maurice Guérin [sic] », Bretagne,‎ .
  • Marie-Catherine Huet-Brichard, Maurice de Guérin, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, , 289 p. (EAN 9782363712547).
  • Eric Lugin, Le Périlleux Amour de Maurice de Guérin, Genève, Editions du Milieu du monde, , 248 p.
  • Revue du Tarn no 121, printemps 2011, Maurice de Guérin revisité, colloque organisé par l'association Les amis des Guérin les 16-17- au château-musée du Cayla à Andillac
  • Poèmes (contient Le Centaure, La Bacchante) avec la traduction roumaine de Ion Pillat en regard[13] ; avant-propos de Basil Munteanu, sans date.
  • Nicolas Waquet, « L’Ode fluviale chez Friedrich Hölderlin et Maurice de Guérin », Revue de Littérature Comparée, no 328,‎ , p. 417-428 (ISSN 0035-1466, Lire en ligne).
  • Ernest Zyromski, Maurice de Guérin, Paris, Armand Colin, 1921, 288 p.
  • Delphine Bouit, « Le Centaure, la bacchante et le serpent », Sigila, vol. 32, no 2,‎ , p. 95-105 (lire en ligne)
  • Marc Fumaroli, « Préface », dans Maurice de Guérin, Poésie, Paris, Gallimard, , p. 9-72

Notes et références modifier

  1. Abel Lefranc - Maurice de Guérin d'après des documents inédits, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1910
  2. Paul Bénichou, Le Temps des prophètes. Doctrines de l’âge romantique, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2004 [1977], p. 646
  3. Marc Fumaroli, « Préface », dans Maurice de Guérin, Poésie, Paris, Gallimard, , p. 9-72
  4. Fiche consacrée à l'ouvrage sur le site de l'association des conservateurs des musées de Midi-Pyrénées.
  5. L'Aurore, 12 janvier 1912, consultable en ligne.
  6. Oeuvres d'Eugénie et de Maurice de Guérin, consultable en ligne.
  7. Texte en ligne
  8. Texte en ligne
  9. Texte en ligne
  10. Texte en ligne
  11. Tableau généalogique historique de la noblesse - Tome 4 par le comte de Waroquier de Combles (1787)
  12. Fabienne Bercegol, « Marie-Catherine Huet-Brichard, Maurice de Guérin », Littératures, n°79, 2018, mis en ligne le 1er octobre 2020, consulté le 21 mai 2022. URL : Lire en ligne.
  13. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).

Liens externes modifier