Max von Laue

physicien allemand
Max von Laue
Biographie
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Conjoint
Magda von Laue (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Theodore Von Laue (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maître
Directeur de thèse
Lieu de détention
Farm Hall (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Nobel de physique ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Prix Nobel de physique ()
Médaille Matteucci ()
Médaille Adolf von Baeyer (d) ()
Médaille Max-Planck ()
Membre étranger de la Royal Society ()
Médaille Röntgen (d) ()
Médaille Helmholtz ()
Médaille Ernst-Reuter ()
Membre de la Société américaine de physique
Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d)
Grand officier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
Ordre Pour le Mérite
Ehrenmitglied der Deutsche Mineralogische Gesellschaft (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 179)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Renommé pour
la découverte de la diffraction des rayons X

Max Theodor Felix von Laue, né le à Pfaffendorf près de Coblence et mort le à Berlin, est un physicien allemand. Il obtient le prix Nobel de physique en 1914 « pour sa découverte de la diffraction des rayons X par des cristaux[2] ».

Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Max Laue est né le à Pfaffendorf, aujourd'hui un quartier de Coblence. Il est le fils de Julius Laue (1848 -1927), un fonctionnaire dans l'administration militaire à qui on autorisera à ajouter une particule à son nom en 1913, et de Minna Zerrenner.

Du fait de la profession du père, la famille déménage beaucoup : successivement à Brandebourg, Altona et Posen. En 1891, ils vivent à Berlin, où Max Laue est élève au lycée royal Guillaume de Berlin. Il visite le musée scientifique Urania (de), où il découvre pour la première fois des expériences de physique, qui font forte impression sur le jeune homme. À Strasbourg, il fréquente le gymnase Jean-Sturm et obtient son abitur en mars 1898. À cette époque, il lit avec avidité les livres de Hermann von Helmholtz et d'Adolf Wüllner (de). En 1896, il découvre les travaux de Wilhelm Röntgen sur la découverte des rayons X, et tente, avec deux camarades de Strasbourg, de créer des circuits électriques pour les détecter, sans succès. Il fait ensuite son service militaire. En 1899, il commence ses études de mathématiques, physique et chimie à l'université de Strasbourg, où il reçoit les cours de Ferdinand Braun, puis à l'université de Göttingen, où les cours de David Hilbert et de Woldemar Voigt le poussent à se spécialiser en physique théorique. En 1901/1902, il est à l'université Louis-et-Maximilien de Munich où il a comme professeurs Alfred Pringsheim et Röntgen. En 1902, il suit des cours à l'université Frédéric-Guillaume de Berlin avec comme professeurs Max Planck (qui enseigne sa toute récente théorie des quanta) et Otto Lummer. Il reçoit son doctorat en juillet 1903, avec une thèse, suggérée par Planck, portant sur la spectroscopie interférentielle[3]. Il retourne ensuite à Göttingen, de 1903 à 1905, où il continue ses études avec Max Abraham et Karl Schwarzschild. Il obtient son habilitation en 1906 à Munich sous la direction d'Arnold Sommerfeld.

Carrière scientifique modifier

De 1905 à 1909, il est l'assistant de Planck à Berlin. Il fréquente Albert Einstein et s'intéresse à ses travaux sur la relativité restreinte.

De 1909 à 1912, Laue est Privatdozent à Munich. En janvier 1912, une discussion avec Paul Peter Ewald l'incite à examiner la diffraction de rayonnement à courte longueur d'onde sur des cristaux. En juin de la même année, Sommerfeld annonce la réalisation de la diffraction de rayons X par Laue, Paul Knipping et Walter Friedrich. Laue développe une théorie capable d'expliquer ce phénomène, ce qui lui vaudra le prix Nobel de physique 1914.

Laue épouse Magdalene Degen (1891-1961), avec laquelle il a deux enfants : Theodor Hermann von Laue (1916-2000), qui sera historien aux États-Unis, et une fille.

Il travaille ensuite dans différentes universités : à Zurich (1912-1914), de nouveau à Berlin (1914), à Francfort (1914-1919) et à Wurtzbourg (1916), où il travaille avec Wilhelm Wien sur la télégraphie sans fil.

En 1919, il obtient une chaire de physique théorique à l'université de Berlin, où il restera jusqu'à sa retraite en 1943[4]. À Berlin, il côtoie Walther Nernst et Albert Einstein et accueille des étudiants très doués comme Leó Szilárd ou Fritz London. Consultant à la Physikalisch-Technische Bundesanstalt, il y rencontre Walther Meissner et commence à s'intéresser à la supraconductivité.

Directeur adjoint de l'Institut Guillaume II de physique dès 1922, il prend la place d'Einstein à sa direction en 1933 après l'émigration de celui-ci devant la menace nazie. Il en restera le directeur jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale (sauf entre 1935 et 1939 où ce rôle échut à Peter Debye).

Opposé au régime nazi, il dénonce publiquement l'idéologie raciste de la Deutsche Physik dans un discours à la Société allemande de physique à Wurtzbourg le . Il prend également la défense du juif Fritz Haber après l'exil forcé hors d'Allemagne de celui-ci.

Seconde Guerre mondiale modifier

Suite aux bombardements de Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Institut de physique et son directeur déménagent à Hechingen.

Le , les troupes françaises prennent Hechingen sans violences. Ils sont accompagnés par un contingent de l'opération Alsos, une mission visant à enquêter sur l'effort nucléaire allemand, à saisir du matériel et à empêcher que des scientifiques allemands ne soient capturés par les Soviétiques. Le conseiller scientifique de l'opération était le physicien Samuel Goudsmit, qui arrête Laue à son domicile et l'emmène en Angleterre pour l'interner avec d'autres scientifiques soupçonnés d'être impliqués dans le développement de technologies nucléaires (voir opération Epsilon)[5]. Après des mois de détention, dans de bonnes conditions mais sans pouvoir communiquer avec leurs familles, les scientifiques sont libérés en 1946.

Fin de vie modifier

Max von Laue participe à la reconstruction de la vie scientifique en Allemagne après la guerre. De 1946 à 1951, il travaille à l'université de Göttingen. Il prend ensuite la direction de l'Institut de chimie physique et d'électrochimie à Dahlem, un quartier de Berlin-Ouest, où il restera jusqu'en 1959.

Le il a un grave accident de voiture. Il meurt des séquelles de l'accident le 24 avril à Berlin.

Travaux modifier

Il invente une méthode de mesure des longueurs d'onde des rayons X, dans laquelle un cristal (par exemple du sel) est utilisé pour produire une diffraction. Pour ce travail, qui a aussi permis une étude fine de la structure des cristaux (méthode de Laue), il reçoit le prix Nobel de physique en 1914.

Sa découverte est à l'origine de toutes les méthodes d'analyse par diffraction, à l'aide de neutrons, des rayons X, d'électrons ou de la lumière synchrotron.

Œuvres modifier

  • La Théorie de la relativité, I-Le principe de relativité de la transformation de Lorentz, Gauthier-Villars, 1924 [trad. de la 4e édition allemande] [rééd. Jacques Gabay 2003
  • La Théorie de la relativité, II-La relativité générale et la théorie de la gravitation d'Einstein, Gauthier-Villars, 1926 [trad. de la 4e édition allemande] [rééd. Jacques Gabay 2003

Anecdote modifier

À Lindau, lors de la rencontre des lauréats du prix Nobel en 1959.

Lors de l'invasion du Danemark par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, le chimiste hongrois George de Hevesy dissout avec de l'eau régale les médailles en or du prix Nobel de von Laue et de James Franck afin d'éviter leur vol par les Nazis. Il garde la solution obtenue sur une étagère de son laboratoire à l'institut Niels Bohr et la récupère après la guerre. Il provoque la précipitation de l'or et la Fondation Nobel peut refondre la médaille à partir de l'or original[6].


Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/4035063df01b40cab2e77ad3a88cf19b » (consulté le )
  2. (en) « for his discovery of the diffraction of X-rays by crystals » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1914 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 14 juin 2010
  3. (de) M. Laue, « Über die Interferenzerscheinungen an planparallelen Platten », Annalen der Physik, vol. 318, no 1,‎ , p. 163–181 (DOI 10.1002/andp.18943180107, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) P. P. Ewald, « Max von Laue, 1879-1960 », Acta Crystallographica, vol. 13, no 7,‎ , p. 513–515 (DOI 10.1107/S0365110X6000128X, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Max von Laue, « My Development as a Physicist: An Autobiography », sur www.iucr.org (consulté le )
  6. Hevesy, George (1962), Adventures in radioisotope research, 1, New York: Pergamon press, p. 27

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
  • L’entraînement de la lumière par les corps en mouvement, selon le principe de relativité, article de Laue (1907), en ligne et commenté sur le site BibNum