Meinrad Hebga

les phénomènes paranormaux

Meinrad Hebga
Naissance
Édéa, Cameroun français
Décès (à 79 ans)
Château-Thierry Drapeau de la France France
Nationalité camerounaise
Pays de résidence Cameroun
Profession
Activité principale
Ethnologue, théologien, écrivain
Formation
Anthropologie, philosophie et théologie

Compléments

Hebga est un spécialiste de l'ethno-théologie africaine

Meinrad Pierre Hebga, né le à Édéa au Cameroun et mort le à Château-Thierry (France)[1], est un prêtre et anthropologue camerounais.

Formation modifier

De parents catéchistes, il dédicace à sa mère Ngo Nka une de ses œuvres en ces termes : « missionnaires autochtones auxquels je dois ma première vocation missionnaire »[2].

Initié très tôt à la vie chrétienne, il suit des études secondaires aux petits séminaires d’Edéa et d’Akono. Par la suite, il étudie la théologie à l’Université pontificale grégorienne de Rome. Parti à Paris, il est inscrit aux cours du Pr. Lagache en psychopathologie à la Sorbonne. Parallèlement, il réalise des travaux pratiques à la Salpêtrière sous la direction du Pr. Michaux[réf. nécessaire] et à Sainte-Anne, avec le Dr. Lamperière[réf. nécessaire]. Il poursuit également des études en sciences sociales à l’Institut catholique de Paris[3].

Meinrad Pierre Hebga est ordonné prêtre le à Rome. Le lendemain, il célèbre ses prémices sacerdotales dans la chapelle de la crèche (Cappella del Presepio), dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Rentré dans son pays d'origine, il est affecté à la Paroisse de Bot-Makak, dans le Nyong-et-Kellé dans l'Archidiocèse de Douala, au Cameroun. Le , il est admis au noviciat de la Compagnie de Jésus à La Baume Sainte-Marie (France). Après son Troisième An à Cleveland, dans l'Ohio, il prononce ses derniers vœux le . La même année, il soutient à l'Université de Rennes une thèse de 3e Cycle en Philosophie intitulée : Le Concept de métamorphose d'hommes en animaux chez les Basaa, Duala, Ewondo, Bantu du Sud Cameroun.

En 1986, il soutient sa thèse d’État en philosophie à la Sorbonne, intitulée Rationalité d'un discours africain sur les phénomènes paranormaux (Harmattan, 1998). Celle-ci aborde des phénomènes tels que la lévitation ou la connaissance paranormale par une approche pluridisciplinaire.

Le , il est hospitalisé à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Il meurt le au centre hospitalier de Château-Thierry, à l'aube de ses 80 ans. Il est enterré au Caveau des pères Jésuites du cimetière de Mvolye, à Yaoundé[3].

Activités modifier

Hebga est connu comme l’anthropologue, l’ethnologue et le philosophe qui se bat depuis plus de trente ans pour faire admettre l’existence de la sorcellerie ainsi que la rationalité de la pensée africaine sur les phénomènes paranormaux. Une lutte similaire à celle d’un autre savant africain, l’égyptologue Cheikh Anta Diop qui se battait pour faire admettre l’évidence de l’antériorité de la civilisation noire. Son combat prend corps dans l’enseignement de l’anthropologie philosophique africaine dans plusieurs universités à travers le monde comme :

Publications modifier

Meinrad Hebga écrit une centaine d’articles et plusieurs livres. Les plus significatifs sont:

  • Christianisme et négritude, dans Des prêtres noirs s'interrogent, Cerf, Paris, 1956, pp.189-203.
  • Personnalité africaine et catholicisme, Paris, Présence africaine, 1963.
  • Les étapes des regroupements africains, Dakar, 1968.
  • Croyance et guérison (dir.), Yaoundé, Clé, 1973.
  • Émancipation d'Églises sous tutelle : essai sur l'ère post-missionnaire, Paris, Présence africaine, 1976.
  • Dépassements, Paris, Présence africaine, 1978.
  • Sorcellerie, chimère dangereuse …? Abidjan, INADES, 1979.
  • Sorcellerie et prière de délivrance : réflexion sur une expérience, Présence africaine/INADES, 1982
  • Afrique de la raison, Afrique de la foi, Karthala en 1995
  • La rationalité d'un discours africain sur les phénomènes paranormaux, Paris, L'Harmattan, 1998

Rayonnement modifier

Prêtre jésuite et exorciste, il découvre aux États-Unis le mouvement naissant appelé le « renouveau charismatique ». Il en deviendra l'un des plus grands leaders. Notamment, il fonde le à Yaoundé un groupe dénommé Fraternité Ephphata (ce qui signifie « ouvre-toi ») au Cameroun, dans le village de Manguen, près de Yaoundé.

Pendant que le Père Meinrad Hebga est Professeur à l'Université John Carroll, à Cleveland en 1972, il prend part à des rencontres avec le Renouveau charismatique. De là commencera une intense activité pastorale féconde.

Le  : Effusion du Saint Esprit, qui eut lieu dans l'Église des Assemblées de Dieu d'Adjamé (Abidjan), et qui marqua un tournant décisif dans sa vie spirituelle et l'orientation de son ministère.

 : Jeudi après les Cendres, il prend part à une rencontre à l'Église Saint Jean et Paul, sur le mont Cælius (Rome) au couvent des Passionistes.

Pentecôte 1978 : Explosion du groupe de prière fondé à Yaoundé (Cameroun).

Il passe les dernières moments de sa vie active dans la communauté jésuite Saint François Xavier de Yaoundé, au Cameroun.

Notes et références modifier

  1. « HEBGA Meinrad », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Émancipation des Églises sous tutelle, Paris, Présence africaine, 1976
  3. a et b Ouvre-toi Bethanie, « Bibliographie du Père Pierre Meinrad Hebga S.J., inspirateur de la fraternité Ouvre-toi Bethanie », sur cdn.website-editor.net (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Ludovic Lado, Meinrad Hebga et le mouvement Ephphata : le renouveau charismatique à l'épreuve de l'africanisation, Presses de l'UCAC, Yaoundé, 2015, 256 p. (ISBN 978-2-84849-157-8)
  • Ndebi Biya et Émile Kenmogne, Pierre Meinrad Hebga : philosophie et anthropologie : actes du colloque international, 9-, Université de Yaoundé, L'Harmattan, 2010, 303 p. (ISBN 9782296125865)
  • Fabien Eboussi Boulaga (dir), La dialectique de la foi et de la raison. Hommage à Pierre Meinrad Hebga, Yaoundé, Editions Terroirs, 2007, 322 p. (ISBN 9956-464-10-4)
  • René Luneau, « Hebga (Meinrad), La Rationalité d’un discours africain sur les phénomènes paranormaux », Archives de sciences sociales des religions, 112, octobre-décembre 2000, document 112.75

Liens externes modifier