Melothria scabra
Melothria scabra, ou « concombre à confire » ou « cucamelon », est une espèce de plante à fleurs de la famille des Cucurbitacées originaire du Mexique et d'Amérique centrale.
Règne | Plantae |
---|---|
Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Dilleniidae |
Ordre | Violales |
Famille | Cucurbitaceae |
Genre | Melothria |
Clade | Angiospermes |
---|---|
Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Rosidées |
Clade | Fabidées |
Ordre | Cucurbitales |
Famille | Cucurbitaceae |
Tribu | Benincaseae |
C'est une plante grimpante très facile à cultiver. Elle produit de petits fruits comestibles à l'épiderme tigré de la taille d'une grosse olive.
Le goût des fruits rappelle celui du concombre avec une pointe d'amertume due à l'épiderme. Ils peuvent se consommer crus (salade de crudités) mais sont le plus souvent mis à confire dans du vinaigre et sont alors utilisés comme condiment à la manière des cornichons, par exemple en accompagnement de la charcuterie[1]. Ils sont très prisés en Russie.
Autres dénominations
modifierMélothrie pendante, cucamelon, melon de souris, pastèque miniature, concombre du Mexique, cornichon aigre mexicain, et pepquinos ou sandita (petite pastèque) au Mexique.
On pense qu'il s'agissait d'une culture domestiquée avant le début de la colonisation occidentale des Amériques.
Description
modifierMelothria scabra est une liane similaire en morphologie à Melothria pendula[2]. Il est grimpant, et monte généralement jusqu'à 2,5-3 m de haut[3]. Il pousse rapidement[3]. La germination dans des conditions favorables prend environ 10 jours, et les plantes atteignent la maturité en 60-75 jours environ[4],[5]. Il s'agit d'une espèce pérenne, mais comme elle n'est pas résistante au gel, elle est souvent cultivée comme plante annuelle[3]. Ses Feuilles ont trois ou cinq lobes et mesurent 3-7 cm en longueur et en largeur[6]. Les marges des feuilles sont ondulées ou dentées, l'apex est caudé et la base de la feuille est cordée[6]. La surface de la feuille est scabre ; la surface supérieure est couverte de petits poils appelés trichomes[6]. Comme celle du concombre[7],ces plantes sont monoïques, produisant des fleurs mâles (staminées) et femelles (pistillées) sur la même plante[6],[8]. Les fleurs sont petites et jaunes, et ont un diamètre d'environ 4 mm[3]. Fait inhabituel pour les cucurbitacées, les fleurs femelles apparaissent avant les fleurs mâles[4]. Ces plantes peuvent polliniser elles-mêmes, mais les fleurs individuelles sont pas auto-fertiles. Chaque plante peut produire des centaines de fruits[5], qui se développent à la base des fleurs femelles (les ovaires sont inférieurs)[9]. Les fruits ont la forme d'une olive[3], mesurent 2,5-4 cm en longueur et 1,5-2,5 cm en largeur, et sont vertes avec des rayures vertes foncées[2]. Contrairement aux fruits de la plupart des autres espèces sauvages de la famille des cucurbitacées, le fruit de Melothria scabra a une chair douce plutôt qu'amère[10]. Les plantes sont résistantes à la sécheresse et aux parasites par rapport aux autres concombres[11].
Nom binomial
modifierLe nom de genre Melothria vient du grec ancien μηλοθρων : mēlothrōn « sorte de raisin blanc » en référence aux petits fruits de vigne nés par le genre. L'épithète spécifique scabra est latin pour rugueux, galeux.
Noms communs
modifierLe nom commun anglais « cucamelon » est apparu dans les années 1980 ; il s'agit d'un mot valise formé de « cucumber » et de melon[12]. Le nom commun en langue espagnole « sandita » se traduit par « petite pastèque »[11],son étymologie est « sandía » : "pastèque" + « ita, » un suffixe utilisé pour indiquer que quelque chose est petit[13],[14].
Distribution et habitat
modifierMelothria scabra est indigène en Colombie, El Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique[15], Nicaragua, Panama et Venezuela[15],où il pousse dans les forêts et les fourrés[2].
Maladies
modifierMelothria scabra est sensible à l'infection par Pseudoperonospora cubensis[16],[17],[18], un agent pathogène des plantes qui provoque le mildiou des cucurbitacées[19]. Il est également sensible à l'infection par un autre pathogène végétal, Podosphaera xanthii, qui provoque l'oïdium[20]. Les plantes sont signalées comme étant sensibles à l'infection par le virus de la mosaïque du concombre[21].
Notes et références
modifier- (en) How to grow and eat cucamelons outdoors in the UK
- Robert E. Woodson, Robert W. Schery et Richard P. Wunderlin, « Flora of Panama. Part IX. Family 182. Cucurbitaceae », Annals of the Missouri Botanical Garden, vol. 65, no 1, , p. 285–366 (ISSN 0026-6493, DOI 10.2307/2395357, JSTOR 2395357, lire en ligne)
- « Melothria scabra | cucamelon », sur rhs.org.uk, Royal Horticultural Society (consulté le )
- Susan Mahr, « Mouse Melon or Mexican Sour Cucumber, Melothria scabra », sur Wisconsin Horticulture, University of Wisconsin-Madison (consulté le )
- (en-GB) Emily Rice, Kynda Cutis, « Drought-Tolerant Options for Southwest Agriculture: Edible Produce »,
- « Melothria scabra Naudin », sur worldfloraonline.org (consulté le )
- (en) Magdalena Ewa Pawełkowicz, Agnieszka Skarzyńska, Wojciech Pląder et Zbigniew Przybecki, « Genetic and molecular bases of cucumber (Cucumis sativus L.) sex determination », Molecular Breeding, vol. 39, no 3, , p. 50 (ISSN 1572-9788, DOI 10.1007/s11032-019-0959-6 )
- « Melothria L. », sur Plants of the World Online, Kew Science (consulté le )
- « Melothria scabra », sur Kwantlen Polytechnic University School of Horticulture Plant Database (consulté le )
- (en) Guillaume Chomicki, Hanno Schaefer et Susanne S. Renner, « Origin and domestication of Cucurbitaceae crops: insights from phylogenies, genomics and archaeology », New Phytologist, vol. 226, no 5, , p. 1240–1255 (ISSN 1469-8137, PMID 31230355, DOI 10.1111/nph.16015 )
- Jeff Spurrier, « Mouse melon, a.k.a. Mexican gherkin: Tiny fruit is big on cute », LA Times, (lire en ligne)
- « Definition of cucamelon » [archive du ], sur Lexico.com, Oxford University Press, (consulté le )
- « English Translation of "sandía" », sur Collins Spanish-English Dictionary, HarperCollins Publishers (consulté le )
- « Translation of "-ito" into English » [archive du ], sur Lexico.com, Oxford University Press, (consulté le )
- (en) « Melothria scabra », sur Plant of the Worc Online (consulté le )
- Guy West Wilson, « Studies in North American Peronosporales-IV. Host Index », Bulletin of the Torrey Botanical Club, vol. 35, no 11, , p. 543–554 (ISSN 0040-9618, DOI 10.2307/2479110, JSTOR 2479110, lire en ligne)
- (en-GB) C. Wayne Ellett, « Annotated List of the Personosporales of Ohio (I. Albuginaceae and Peronosporaceae) »,
- (en-GB) C. Wayne Ellett, « Ohio plant disease index »,
- (en) Elizabeth A. Savory, Leah L. Granke, Lina M. Quesada-Ocampo, Marina Varbanova, Mary K. Hausbeck et Brad Day, « The cucurbit downy mildew pathogen Pseudoperonospora cubensis », Molecular Plant Pathology, vol. 12, no 3, , p. 217–226 (ISSN 1364-3703, PMID 21355994, PMCID 6640371, DOI 10.1111/j.1364-3703.2010.00670.x)
- G. Rennberger, C. S. Kousik et A. P. Keinath, « First Report of Powdery Mildew on Cucumis zambianus, Cucurbita digitata, and Melothria scabra Caused by Podosphaera xanthii in the United States », Plant Disease, vol. 102, no 1, , p. 246 (ISSN 0191-2917, DOI 10.1094/PDIS-06-17-0916-PDN )
- W. C. Price, « Comparative Host Ranges of Six Plant Viruses », American Journal of Botany, vol. 27, no 7, , p. 530–541 (ISSN 0002-9122, DOI 10.2307/2437088, JSTOR 2437088, lire en ligne)
Liens externes
modifier- (en) Référence NCBI : Melothria scabra (taxons inclus)
- (en) Référence IPNI : Melothria scabra Naudin
- (fr) Référence Prota (Ressources végétales de l'Afrique Tropicale) : Melothria scabra