Michel Bureau est un religieux français du XVe siècle et XVIe siècle, abbé de La Couture, né à Champgenéteux, mort le .

Michel Bureau
Fonction
Abbé
Église Notre-Dame de la Couture
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Religieux ou religieuse orthodoxeVoir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Il prend l'habit monastique dans l'abbaye de La Couture au Mans, le . Ses supérieurs l'envoient bientôt à Paris achever ses études, dont il revient docteur en théologie. Après avoir occupé quelques années, dans l'abbaye de La Couture, la chaire d’Écriture sainte, il est élu prieur. L'abbé Guillaume Herbelin, âgé et infirme, le choisit pour son vicaire.

À la mort de l'abbé Herbelin le , Michel Bureau lui succède. Son élection est marquée par un incident : à la nouvelle de la mort de Guillaume Herbelin, Alexandre VI avait accordé l'abbaye de La Couture à Jean Bilhères de Lagraulas, cardinal de Sainte-Sabine, déjà pourvu de l'évêché de Lombez et de l'abbaye Saint-Denis. Le pape céda néanmoins devant le mandataire des religieux qui fit valoir en cour de Rome leurs droits et les siens.

Michel Bureau est le dernier abbé régulier de l'abbaye de La Couture qu'il dirige de 1497 à 1518. Les actes de son administration ont été consignés sommairement dans un manuscrit de la bibliothèque du Mans, qui porte ce titre: Compendium historice regalis abbatiœ sancti Petri de Cultura Cenoman[1].

Michel Bureau a assisté, en 1508, à l'assemblée des États du Maine, dans laquelle sont promulguées la Coutume du Maine dont il a signé au procès-verbal. La Croix du Maine indique que l'année de sa mort, il eut procès avec le cardinal Philippe de Luxembourg, au sujet de leurs juridictions. Bureau gagne son procès, il peut dire à son adversaire: Bureau est aussi fin qu'écarlate.[2]. Michel Bureau meurt le , et est enseveli dans l'église de son monastère, près de l'escalier du dortoir.

Abbé de La Couture, il obtient le titre d'évêque d'Hiéraple. Ses armes[3] étaient trois levrettes ou trois loups.

Au temps où Michel Bureau administrait l'abbaye de La Couture, un certain Gilles d'Auzeville ou d'Auzonville [4] fut chargé par lui de faire l'état des revenus de l'abbaye. Cet état se trouve manuscrit à la bibliothèque du Mans. Au frontispice l'auteur a représenté le père abbé en robe noire, assis sur un fauteuil de bois sculpté, et recevant ce volumineux registre des mains de l'auteur.

Bibliographie modifier

La Croix du Maine parle de plusieurs harangues prononcées par Michel Bureau devant les rois de France, et de plusieurs mémoires rédigés par lui sur la police et l'administration de la justice. Ces pièces ne sont pas parvenues jusqu'à nous.

On lui doit attribuer avec plus de confiance un traité dont La Croix du Maine possédait, dit-il, un manuscrit sous ce titre: De libertate ecclesiastica. Guillaume Le Rouillé, qui était parent de Michel Bureau, cite, en effet, ce traité dans son Grand Coutumier: Vide etiam cognatum meum Michaelem Bureau, m tractatu suo de Libertate ecclesiastica, quem in brevi tempore habebitis impressum, Deo permittente[5]. L'impression du traité de Michel Bureau, annoncée comme prochaine en 1509, n'a jamais eu lieu. Cet ouvrage est perdu.

On trouve, à la bibliothèque du Mans, un manuscrit de Michel Bureau qui n'a été connu ni de La Croix du Maine, ni d'Ansart, ni des autres bibliographes. Cet ouvrage, inscrit au catalogue sous le titre de : Liber Evangeliorum dierum dominicalium, se compose d'extraits des Évangiles, disposés avec méthode pour tous les dimanches de l'année. Après la signature de Robert Gaucher, chantre de La Couture[6].

Ansart inscrit en outre au catalogue des œuvres laissées par Michel Bureau un recueil de statuts auquel il donne ce titre : Statuts, ou Décrets sur l'observance régulière des religieux de l'abbaye de La Couture au Mans ; il ajoute que ces statuts sont conservés manuscrits dans la bibliothèque du monastère. Hauréau pense qu'Ansart a voulu désigner un recueil de règlements qui se trouve dans plusieurs manuscrits provenant du fonds de La Couture, et qui a pour véritable titre : Ordinarium vilœ religiosœ prout in monasterio B. Petri Cultura, Cenom. diœcesis, observatur. Il est probable, pour lui, que ce règlement est l'œuvre de Michel Bureau; cependant il n'y a pas d'autre témoignage à l'appui de cette opinion que les lignes suivantes, ajoutées par un copiste de la fin du XVIe siècle au texte des statuts : Hoc Ordinarium vitte religiosœ ac observantiœ regularis ad unguem tempore Michaelis Bureau... observatum est. .

Ansart a désigné, d'après un manuscrit de l'abbaye de La Couture, un traité de Bureau qu'il intitule exactement usu carnium. Le manuscrit de La Couture, mentionné par Ansart, n'a pas été transmis à la bibliothèque du Mans; mais l'ouvrage a été imprimé à Paris, in-4°, chez Guyot Marchant, sans date, à la fin du XVe siècle. Vers le même tem,ps le même libraire publiait, dans le même format, un autre petit traité de Bureau, sous ce titre : Tractatus novus super reformatione status monastici. Ce dernier ouvrage avait été composé à la prière de Julien Quimon, religieux de l'Abbaye de Marmoutier, un des amis de Bureau, qui, comme lui, se plaignait beaucoup de la corruption des mœurs monastiques.

Notes et références modifier

  1. On peut y lire qu'en 1500, la ville du Mans fut dévastée tout à la fois par la famine et par la peste, et que les moines de La Couture cherchèrent un refuge contre la contagion dans leur prieuré de Pezé, près Sillé, où ils demeurèrent depuis le mois d'août jusqu'au milieu du mois de décembre. En 1515, la peste exerçant de nouveaux ravages dans la ville, les moines se divisèrent en trois compagnies : dix prêtres et trois novices restèrent à La Couture; six prêtres et trois diacres se retirèrent au manoir abbatial de Moulins; cinq prêtres et cinq novices au manoir de Volnay. On trouve dans ce manuscrit deux petits poèmes en distiques sur la mort de Michel Bureau. Le premier de ces poèmes contient l'éloge du vénérable abbé: Plus ejus cunctos quam verbera verba monebant; Grata fuit facies sermoque gratus erat; Aspeclu lœtus, ridens, vultuque decorus, Incessuque gravis, subtilis ingenio; Consilio prudens, cunctis in rebus agendis Providus, aut deses, nec piger arguilur. Impavidus, constans, humilis fortisque, benignus, Concors, pacificus, dulcis eteloquio, Nullum laedebat, cunctis prodesse volebat Pauperibusque fuit semper aperta inanus...
  2. Ce jeu d'espriteut, il paraît eu un grand succès dans la ville du Mans; souvent répété, il devint une sorte de proverbe, alors même qu'on en eut oublié l'origine.
  3. Sculptées sur son tombeau, sur le siége abbatial placé dans le chœur, dans le chapitre, dans le réfectoire et dans plusieurs autres endroits de l'abbaye.
  4. Jrgidius de Audaci Villa.
  5. Grand Coutumier, art. 36, gloss. 1.
  6. Qui paraît avoir écrit ce volume, et qui s'est lui-même recommandé aux bénédictions des lecteurs dans ce vers léonin: Dextera scriptoris benedicta sit omnibus horis. On lit : Actus fuit liber iste anno Domini millesimo quingentesimo duodecimo, et sur le revers du feuillet: Reverendissimus in Chrislo pater, Dominus Michael, abbas hujus monasterii beati Petri de Culturel atque sacrœ theologiœ professor; quiquidem hujus voluminis Evangeliorum auctor fuit. Il ne peut y avoir aucun doute sur l'authenticité de cette annotation finale, qui a été écrite, ainsi que l'ouvrage, sous les yeux mêmes de Michel Bureau. Ce manuscrit porte le numéro 27. Il est in-4°, sur vélin, d'une écriture très-lisible. Les titres sont en rouge; les lettres initiales en rouge ou en bleu, avec des ornements.

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