Michel de Bourbon-Parme

militaire, coureur automobile et homme d’affaires français

Michel de Bourbon, prince de Parme, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], petit-fils de Robert Ier, duc de Parme, est un militaire, un coureur automobile et un homme d’affaires français.

Michel de Bourbon
Description de cette image, également commentée ci-après
Michel de Bourbon-Parme en 2012.
Biographie
Titulature Prince de Parme
Dynastie Maison de Bourbon-Parme
Nom de naissance Michel Marie Xavier Waldemar Georg Robert Karl Eymar de Bourbon
Naissance
Paris (France)
Décès (à 92 ans)
Neuilly-sur-Seine (France)
Père René de Bourbon-Parme
Mère Marguerite de Danemark
Conjoints Yolande de Broglie (1951-1999)
Maria-Pia de Savoie (2003-2018)
Enfants Issus de Yolande de Broglie :
Inès de Bourbon
Éric de Bourbon
Sybil de Bourbon
Victoire de Bourbon
Charles-Emmanuel de Bourbon
Issue de Laure Le Bourgeois :
Amélie de Bourbon
Description de l'image Blason fr Bourbon-Parme (petites armes).svg.

Biographie

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Ascendance

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Michel de Bourbon-Parme est le fils du prince René de Bourbon-Parme (1894-1962) et de son épouse la princesse Marguerite de Danemark (1895-1992). Par son père, il est donc le petit-fils de Robert Ier (1848-1907), duc de Parme, tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils de Christian IX (1818-1906), roi de Danemark.

Le prince Michel est, par ailleurs, le frère cadet de la reine Anne de Roumanie (1923-2016).

Carrière

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En 1940, le prince Michel fuit l’Europe avec sa famille et trouve refuge aux États-Unis, à New York. Il étudie au Collège Jean-de-Brébeuf de Montréal avec ses frères Jacques et André de même que son cousin Charles de Luxembourg[2]. Trois ans plus tard, à l'âge de 17 ans, il s’engage dans l’armée américaine, est admis à l'école d'officiers de Fort Benning, puis, sous-lieutenant, intègre l'Office of Strategic Services (OSS) le 20 novembre 1943, recruté par William Casey. Intégré à l'opération Jedburgh le 15 décembre 1943, sous le pseudonyme « Aristide », avec pour identité fictive « Maurice Bourdon », il est immédiatement transféré en Grande-Bretagne, formé à Peterborough. Son parachutage en France, dans le Massif central, au sein de la team Quinine, devait avoir lieu le 6 juin 1944 mais, arrivé au dessus de la zone, la présence non attendue d'un autre avion sous celui de la team a occasionné l'annulation du largage. Il a eu lieu dans la nuit du 8 au 9 mai[3].

Le lieutenant Michel de Bourbon est décoré de la Military Cross avec la citation suivante :

« Cet officier français appartenant à un équipage parachuté devait rejoindre les groupes de résistance du Lot en 1944. Peu de jours après leur arrivée, ils armèrent un petit groupe de maquisards qui menèrent des opérations de guérilla contre la Panzerdivision Das Reich montant vers le nord et la Corrèze. Ils détruisirent d'abord un petit pont, retardant la progression ennemie de plusieurs heures, puis ils se retranchèrent devant le pont de Bicteroux où ils tinrent en respect les forces allemandes très supérieures en nombre durant six jours. Pendant l'action, le lieutenant de Bourbon était toujours au point le plus périlleux, donnant un splendide exemple. Des vingt-sept hommes qui prirent part à cette expédition, vingt furent tués. Puis ils remplirent leur tâche principale : sabotage de la route nationale no 20 et de la ligne de chemin de fer Montantau-Brive. Au , ils avaient rendu impossible tout trafic ferroviaire entre Cahors et Souillac. En juillet, le lieutenant de Bourbon organisa des embuscades de convois ennemis et, après l'avance des Alliés venant du sud, il coordonna l'action des groupes de résistance sur une plus vaste échelle et réussit de remarquables opérations de guérilla. Il prit une part active à ces attaques et se distingua particulièrement dans la défense de l'important centre F.F.I. d'Entraygues, le , contre une violente attaque allemande. Il fit sauter des voies sous le nez des Allemands, arrêta l'avance de l'ennemi et sauva la vie à son collègue, le major Macpherson. Par sa tenue dans l'action, par son énergie et son mépris de la mort, il a gagné la confiance et le respect de tous ceux qui l'ont approché. »

Dans son livre Un prince dans la tourmente[4], Michel de Bourbon Parme tient à révéler que la première partie de cette citation est due à des erreurs du rédacteur. Le pont de Bicteroux n’existe pas. Ce combat a eu lieu au pont de Bretenoux et la team Quinine n’y a pas participé : « Je me dois cependant de souligner que le scribe qui rédigea ce texte fit une malheureuse confusion [] nous n’étions pas sur le pont de Bretenoux le 9 juin au matin, mais sur cette même route Figeac-Tulle ». L’équipe posait une série de pièges qui ont endommagé ou détruit des véhicules blindés et provoqué un gros retard. Il ajoute que les tactiques enseignées dans la formation des Jedburghs ne consistaient pas à se lancer dans un combat frontal et durable face à des unités allemandes nombreuses et mieux équipées. « Cette manière de faire des Jedburghs fut tout aussi efficace et le prix à payer fut bien moins élevé en termes de vies humaines ».

Immédiatement après la capitulation allemande, le prince Michel est envoyé aux Indes pour se former à la guerre de jungle au camp de Mount Lavinia, dans la perspective d'opérations contre les Japonais. Finalement parachuté près de Hué, en Indochine, le , par le Service Action, afin de prendre contact avec l'empereur Bảo Đại, il est fait prisonnier le jour même par le Viet-Minh, qui va le garder en captivité durant huit mois. Parvenu à s’évader le 8 mars 1946, le prince tente de gagner, avec cinq camarades, le Laos à pied. Quatre de ceux-ci sont tués avant que les deux survivants ne soient repris, le 28 mars. Les pourparlers franco-vietnamiens, entamés dès le , lui permettent d'être libéré le 16 juin, extrêmement affaibli, et il rentre en France le 14 juillet 1946.

Bientôt démobilisé, à l’âge de 20 ans, chevalier de la Légion d'Honneur et décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec trois palmes, le prince Michel assiste l'année suivante, à Londres, au mariage de son cousin Philip Mountbatten avec la future reine Élisabeth II.

Mettant à profit son expérience des forces spéciales, Michel de Bourbon-Parme travaille pour la société Zodiac, contribuant à mettre au point son premier canot pneumatique, qui connaît bientôt un grand succès commercial.

En 1960, Michel de Bourbon-Parme achète le Grand hôtel de Sautour à Crespières dans les Yvelines, il y vit jusqu'en 1989[5].

Coureur automobile, il participe, notamment, aux 24 Heures du Mans en 1964, au volant d'une René Bonnet Aérodjet, et en 1966, au volant d'une Ferrari 275 GTB ; en 1964, il arrive également second au Tour de France auto. Lors du Grand Prix de Monaco en 1967, le prince Michel intervient au moment du terrible accident de Lorenzo Bandini : avec l'aide d'un commissaire de piste, il parvient à extraire le pilote de la carcasse en feu de sa Ferrari. Il participe par ailleurs au Rallye de Monte-Carlo en 1959, 1961, 1962 et 1965, ainsi qu'au Tour de Corse en 1967.

Devenu homme d’affaires, le prince joue fréquemment le rôle d’intermédiaire entre le gouvernement du shah d’Iran et les entrepreneurs français, de la fin des années 1960 à la révolution de 1979. Il est par la suite promu officier de la Légion d'Honneur.

De 1968 à 2000, un certain Michel Ipanema de Moreira s'est fait appeler « prince Michel de Bourbon », à des fins commerciales et par mythomanie, jusqu'à ce que la justice française lui interdise cette usurpation d'identité (arrêt de la cour d’appel de Paris du , confirmé par la Cour de cassation le ).

Mort et obsèques

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Michel de Bourbon-Parme meurt à 92 ans le [6]. Ses obsèques sont célébrées le en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, sous la présidence de Mgr Antoine de Romanet, évêque aux armées[7].

Famille et descendance

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Le , il épouse à Paris la princesse Yolande de Broglie-Revel ( à Paris VIIIe - à Paris), fille du prince Joseph de Broglie-Revel (1892-1953) et de son épouse Marguerite de La Cour de Balleroy (1901-1976). De ce mariage, qui se termine par un divorce le , naissent 5 enfants :

  1. Inès Marie Joseph Margrethe Yolande Tatiana de Bourbon, princesse de Parme ( à Boulogne-Billancourt - à Londres), dont postérité ;
  2. Éric Marie Joseph René Michael Pierre de Bourbon, prince de Parme ( - à Copenhague), épouse en 1980 la comtesse Lydia af Holstein-Ledreborg (née le ), fille de Knut, comte af Holstein-Ledreborg (1919-2001) et de la princesse Marie-Gabrielle de Luxembourg (1925-2023) ; divorcés en 1999, postérité dont Henri (né le 14 octobre 1991) épouse en 2020 l'archiduchesse Marie-Gabrielle d'Autriche, fille de l'archiduc Charles-Christian d'Autriche et de la princesse Marie-Astrid de Luxembourg d'où trois filles : Victoria (née en 2017), légitimée par mariage, Anastasia (née en 2021) et Philippine (née en 2023)[8] ;
  3. Sybil Marie Joseph Anne Victoire de Bourbon, princesse de Parme (née le à Boulogne-Billancourt), épouse en 1997 Craig Richards (né en 1962) ;
  4. Victoire Maria-Pia Joseph Isaure de Bourbon, princesse de Parme ( à Boulogne-Billancourt - à Neuilly-sur-Seine), épouse 1° en 1974 le baron Alexis Gečmen-Waldek[9] (né le ) ; divorcés en 1988, dont postérité ; épouse 2° en 1993 Carlos Rodríguez (né en 1956) ;
  5. Charles-Emmanuel Marie Joseph Jacques Hely, prince de Parme (né le à Boulogne-Billancourt), épouse en 1991 la baronne[10],[11] Constance de Ravinel (née le à Boulogne-Billancourt), dont postérité.

De 1974 au début des années 1990, le prince Michel a entretenu une relation amoureuse avec Laure Le Bourgeois (née le à Stockholm), rencontrée à Téhéran, dont il a eu une fille naturelle :

  1. Amélie de Bourbon-Parme[12] (née le à Paris), écrivain[13], épouse le Igor Bogdanoff (1949-2022), dont postérité.

Le , le prince Michel se remarie à Manalapan, en Floride, à la princesse Maria Pia de Savoie (née le à Naples), fille d'Humbert II (1904-1983), roi d'Italie, et de la reine d'Italie, née princesse Marie-José de Belgique (1906-2001).

Distinctions

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Ouvrages

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  • En parachute, Presses de la Cité, 1949 (ASIN B0000DPIAZ)
  • (da) Faldskaermsjaeger : Fra den franske maquis til Indo-Kinas jungle, Hasselbalch, 1949
  • Michel de Bourbon (en réalité Michel Ipanema de Moreira), Trafiquant sur commande, Plon, 1978 (ASIN B0000DSHJY)
  • Michel de Bourbon-Parme et Jean-Louis Tremblais, Un prince dans la tourmente, Nimrod, 2010 (ISBN 291524328X)

Notes et références

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  1. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 16 janvier 2020)
  2. Philippe Bernier Arcand, « Les Bourbon-Parme dans les institutions d’enseignement du Québec », Histoire Québec, vol. 28, no 1,‎ , p. 24-28 (lire en ligne)
  3. Prince Michel de Bourbon-Parme avec Jean-Louis Tremblais, Un prince dans la tourmente, Paris, NIMROD, , 224 p. (ISBN 978-2915243284), p. 51 et 52
  4. Prince Michel de Bourbon-Parme avec Jean-Louis Tremblais, Un prince dans la tourmente, Paris, NIMROD, , 224 p. (ISBN 978-2915243284), p. 76
  5. Alexandre Maral, « « L’Amour tirant à l’arc » de Lerambert », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, no 15,‎ , p. 163-172 (DOI 10.3406/versa.2012.1155, lire en ligne, consulté le )
  6. « Revuedepresseroyale 2 », (consulté le )
  7. « Michel de Bourbon, prince de Parme », sur carnetdujour.lefigaro.fr, (consulté le ).
  8. (en) Hein Bruins, « Descendants of King Christian IX of Denmark », sur heinbruins.nl, (consulté le )
  9. Fils du baron Alfons Gečmen-Waldek et de son épouse Elisabeth Marischka et petit-fils de Vincenz Gečmen (1864-1918), titré baron von Gečmen-Waldek, et de son épouse la baronne Margherita von Waldek (1873-1945).
  10. La famille de Ravinel a en effet reçu le 26 octobre 1755 un titre de baron du Saint-Empire, transmissible à tous les descendants des deux sexes.
  11. Yves-Marie des Hauts de Bellevue, À propos de la translation du cœur de Louis XVII et du mariage de Louis XX, Paris, Éditions généalogiques de la Voûte, , 73 p. (ISBN 2-84766-200-3 (édité erroné), BNF 39300730), p. 18.
  12. Enfant naturelle, elle ne porte pas le titre de princesse.
  13. Elle est l'auteur de deux romans, Le Sacre de Louis XVII, Paris, Gallimard, collection « L’infini », 2001, et Le Secret de l’empereur, Paris, Gallimard, 2015, traduit en espagnol, El secreto del Emperador, Cordoba, Almuzara, 2017.

Annexes

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Bibliographie

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  • Hervé Pinoteau, Fabien Gandrille, Christian Papet-Vauban, État présent de la Maison de Bourbon, Paris, Le Léopard d'or, 1983
  • Patrick Van Kerrebrouck, Christophe Brun, La Maison de Bourbon, 1256-2004, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, 2004

Liens externes

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