Henri Gourarier
Henri Gourarier (né Heinz Leibowitcz[1] ou Hanoch Leibowitch en 1928 à Berlin) est un survivant des camps d'Auschwitz et de Buchenwald qui a raconté son histoire dans un récit autobiographique.
Naissance | |
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Décès |
(à 93 ans) |
Nom de naissance |
Heinz Leibowitcz |
Nationalités | |
Enfant |
Zeev Gourarier , Laurent Gourarier |
Lieu de détention | |
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Distinction |
Biographie
modifierHeinz Leibowitcz est né en 1928 à Berlin. Son père est originaire de Łódź en Pologne et travaille aux usines Siemens & Halske. Sa mère est née à Przemysl, en Pologne.
Ses parents ouvrent un magasin de confection pour hommes à Berlin.
Le père est expulsé à Zbąszyń, à la frontière germano-polonaise.
Heinz Leibowitcz est enfermé dans le village natal de sa mère à Przemysl en Pologne, transformé en ghetto. Sa famille est ensuite déportée au camp de concentration de Szebnie en , puis à Auschwitz[2],[3] la même année. Sa mère et son oncle Oscar sont gazés à leur arrivée à Auschwitz le . Il a le numéro 161397 (son père avait le 161396) tatoué sur son bras. Il est ensuite transféré à Buchenwald puis enfin à l'usine de Spaichingen (Bade-Wurtemberg). Blessé au pied et au bord de l'épuisement, il parvient à s'enfuir seul au cours d'une marche de la mort en 1945.
Il est rapatrié à Nice le . En 1947, il rejoint Israël par la mer[4] dans une petite embarcation, comme sa future épouse Michelle Gourarier, née le , passagère de l'Exodus, bateau sur lequel des milliers de Juifs survivants des camps tentent vainement de rejoindre la Palestine mandataire[5]. Henri et Michelle partagent une vie communautaire au kibboutz de Neve Ilan jusqu'au 2e anniversaire de leur fils, Zeev, né en 1953.
En 1955, il retourne en France et exerce la profession d'ingénieur, son nom est francisé en Henri Gourarier. À sa retraite, il milite dans des organisations défendant les droits de l'homme[6]. Il est membre de la Fédération internationale des droits de l'homme[7].
Il raconte son histoire dans un récit autobiographique, Descelle mes lèvres, et participe à de nombreuses conférences et contributions sur la mémoire de la Shoah, dont un entretien avec Antoine Vitkine publié par l'INA et la Fondation pour la mémoire de la Shoah[8].
Henri Gourarier est le père de Zeev Gourarier (né en 1953 à Jérusalem), ancien directeur du musée de l'Homme[8] et depuis 2011, directeur scientifique et des collections du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée[9] et de Laurent Gourarier (né le à Paris), psychiatre addictologue à Paris.
Distinctions
modifier- Chevalier () puis officier de l'ordre national du Mérite ()[7],
- Chevalier de la Légion d'honneur ().
Bibliographie
modifier- Henri Gourarier, Descelle mes lèvres : zakhor, souviens-toi, Paris, Le préau des Collines, , 125 p. (ISBN 2-914945-78-7, lire en ligne).
- Grands entretiens - Mémoires de la Shoah Hanoch Henri Gourarier sur ina.fr
Notes et références
modifier- (de) Tom Fecht, « Saved Skin - Gerettete Haut », sur Tomfecht.com
- Voir, Mémoires d'Auschwitz. Le Magazine.
- Voir, (en) Henri Gourarier. USC Shoah Foundation Institute testimony of Henri Gourarier. United States Holocaust Memorial Museum.
- « Rencontre avec Michelle Jacoby et Henri Gourarier, passagers de l'Exodus », sur Cercle Bernard Lazare, Grenoble,
- Nous étions l'Exodus film documentaire de Jean-Michel Vecchiet, 2007
- Jean-Paul Soulié, « Les observateurs ne savent plus où donner de la tête », Montréal, La Presse,
- « Décret du 12 mai 1999 portant promotion et nomination », sur Legifrance
- Voir, Entretiens.Ina.fr. Gourarier.
- Le Mucem, « seul musée national sur la Méditerranée »