La miguelroméroïte est un minéral de formule chimique Mn5(AsO3OH)2(AsO4)2(H2O)4 ou MnMn2Mn2(AsO4)2(HAsO4)2· 4H2O, nommé en l'honneur de Miguel Romero Sanchez, chimiste, leader de l'agro-industrie, homme politique et philanthrope mexicain, par Anthony Robert Kampf. Le minéral, décrit pour la première fois en 2008[3] a été nommé en 2009, la même année où il a été approuvé par l'IMA[4].

Miguelroméroïte
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Miguelroméroïte
Général
Symbole IMA Mig
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique MnMn2Mn2(AsO4)2(HAsO4)2 · 4H2O
Identification
Couleur orange-rose
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m - prismatique

B2/b

Clivage distinct/bon
Cassure conchoïdale
Habitus Les cristaux sont allongés sur [001] et présentent les formes {100}, {110} et {101}
Jumelage aucun observé
Échelle de Mohs 4
Trait rose très pâle
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,713(2), nβ = 1,723(2), nγ = 1,729(2)

2V = 70° (5) (mesuré), 75° (calculé)

Biréfringence δ = 0,016 - biaxiale (-)
Pléochroïsme visible, nuances de rose pâle.
Dispersion optique aucune observée
Spectre d'absorption X = b, Z ∧ c = 40° en β obtus. Notons que Z >> X > Y.
Transparence oui
Propriétés chimiques
Densité 3,69(3) g/cm3 (mesurée), 3,714 g/cm3 (calculée)[2]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La miguelroméroïte fait partie du groupe de l'hureaulite et se trouve être un analogue de la sainfeldite. Les échantillons type de la mine Veta Negra, au Chili, découverts en 1997, étaient à l'origine étiquetés « villyaellenite ».

Propriétés modifier

La miguelroméroïte, dérivé de la hureaulite, représente la variation manganèse de la sainfeldite. Initialement identifiée de manière erronée sous le nom de villyaellenite en raison de la présence rare de microcristaux d'arséniate complexes[4], cette espèce est reconnue comme un composé synthétique[5]. La miguelroméroïte présente des caractéristiques pléochroïques, un phénomène optique qui confère aux gemmes des teintes différentes selon l'axe d'observation. Vue selon l'axe Z, le minéral montre une nuance de rose pâle. Sa redéfinition en tant qu'espèce intermédiaire de la série en fait le représentant entièrement du manganèse de celle-ci. Les cristaux, atteignant une longueur de 4 cm, adoptent une forme allongée sur [001] avec des faces {100}, {110} et {101̅}[3].

Structure modifier

La structure du minéral est définie par un arrangement de pentamères octaédriques à bords partagés. Ces pentamères sont liés dans une structure lâche en partageant des coins avec les octaèdres des pentamères adjacents, et ils sont également liés par des tétraèdres AsO4 et AsO3OH. Trois sites octaédriques distincts sont présents, désignés comme M1, M2 et M3. Dans la structure de la miguelroméroïte, tous les sites octaédriques sont occupés par du manganèse, avec des longueurs moyennes de liaison se situant dans une plage relativement étroite. Cependant, des différences entre les sites suggèrent la présence de petites quantités de zinc et de calcium aux sites M2 et M3[5].

Gisements modifier

Échantillon de la mine de Veta Negra, Province de Copiapó, région d'Atacama, au Chili.

Les échantillons provenaient de la mine Veta Negra au Chili, la localité type. Les autres mines comprennent la mine Gozaisho sur l'île de Honshu, au Japon, et la mine Ojuela à Mapimi, dans le Durango, au Mexique. De la miguelroméroïte a été trouvée aussi dans la mine Jote, voisine de celle de Veta Negra, et dans la mine Sterling, à Ogdensburg, dans le New Jersey, aux États-Unis[4].

Groupe de l'huréaulite modifier

  • Huréaulite : Mn2+5(PO3OH)2(PO4)2,4(H2O), C 2/c; 2/m
  • Miguelroméroïte : Mn2+5(AsO3OH)2(AsO4)2,4(H2O), C 2/c; 2/m
  • Nyholmite : Cd3Zn2(AsO3OH)2(AsO4)2,4(H2O), C 2/c; 2/m
  • Sainfeldite : Ca5(AsO3OH)2(AsO4)2,4(H2O), C 2/c; 2/m
  • Villyaellenite : Mn2Ca2(AsO3OH)2(AsO4)2,4(H2O), C 2/c; 2/m

Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Mesuré avec une balance Berman. La valeur calculée est basée sur une formule empirique.
  3. a et b (en) « Miguelromeroite mineral information and data », sur Dakota Matrix Minerals (consulté le )
  4. a b et c (en) « Migueromeroite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. a et b (en) Anthony R. Kampf, « Miguelromeroite, the Mn analogue of sainfeldite, and redefinition of villyaellenite as an ordered intermediate in the sainfeldite-miguelromeroite series », American Mineralogist, vol. 94, nos 11–12,‎ , p. 1535–1540 (DOI 10.2138/am.2009.3278, Bibcode 2009AmMin..94.1535K, S2CID 97734557, lire en ligne [PDF])