Mihaly Fadlallah el Hedad
Mihaly Fadlallah el Hedad (ou Mihály Fadlallah Hedad) est un hippologue et éleveur de chevaux, fils du sheik d'une tribu nomade syrienne, qui a émigré en cachette en accompagnant le général de cavalerie austro-hongrois Brudermann en 1852. Il suit ensuite des études à l'école militaire du haras de Bábolna, dont il finit par prendre la tête en 1893. Mihaly Fadlallah el Hedad a rédigé plusieurs comptes rendus de ses voyages d'achat de chevaux en Syrie.
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Histoire
modifierMihaly Fadlallah el Hedad naît vraisemblablement à Betshabab, en Syrie (Liban actuel), en 1843[1]. Il rencontre le général de cavalerie Brudermann lors de son expédition d'achat de chevaux en Syrie, en 1852[2]. Ce dernier a acquis des animaux auprès d'une tribu nomade, mais constate au moment d'embarquer ces chevaux qu'un des entiers est accompagné d'un jeune garçon syrien qui refuse de s'en séparer[2]. Il s'agit du fils du sheikh de la tribu auprès de laquelle Brudermann vient de conclure un achat[2].
Mihaly Fadlallah el Hedad embarque sur le bateau avec les militaires austro-hongrois[2]. Il est alors commis palefrenier, pour s'occuper des animaux[1]. Les responsables de Bábolna constatant que ce garçon est brillant et intelligent[1], il est baptisé et suit des études à l'école militaire[2].
Commissionné par l'Armée en 1865[1], il gravit progressivement les échelons de la hiérarchie[2] et travaille dans différents haras austro hongrois, dont celui de Mezőhegyes[1], jusqu'à être nommé Commandant du haras de Bábolna en 1893[2]. Il y reste en service militaire jusqu'en 1913[2]. Au moment de sa retraite, il a le grade de général divisionnaire[2]. Il continue d'habiter au haras jusqu'à sa mort, survenue en 1924[2].
Voyages d'achat
modifierMihaly Fadlallah el Hedad a mené plusieurs expéditions d'achat de chevaux en Syrie et plus largement au Proche-Orient, au cours de sa carrière militaire[2],[3].
En 1885, il choisit un étalon arabe de robe noire pour l'élevage, O'Bajan[1],[3],[4],[5]. Le cheval est acquis auprès de la tribu bédouine Denedzik[6]. D'après l'explorateur Guillaume Capus, son prix d'achat est de 40 000 florins[7]. Erika Schiele considère O'Bajan comme l'un des meilleurs étalons jamais importés vers la Hongrie[8].
Durant ce même voyage d'achat, il acquiert l'étalon Koheilan Ajuze, qui deviendra lui aussi un chef de lignée[8].
Hommages
modifierMihaly Fadlallah est considéré comme le plus important éleveur de toute l'histoire de la race du Shagya[3]. Il est réputé pour son exceptionnelle habilité d'hippologue, et pour la fiabilité de son jugement dans les choix de chevaux reproducteurs[1]. Il a hissé l'exigence de sélection des chevaux à un niveau exceptionnel[9].
Notes et références
modifier- Ryder 1984, p. 31.
- Alapfy et Török 1971, p. 10.
- Mohammed-Ziegler et Gornic 2010, p. 2.
- Touchstone 1901, p. 147.
- Foäche 1898, p. 108.
- Tunklová 2008, p. 15.
- Guillaume Capus, A travers la Bosnie et l'Herzégovine: études et impressions de voyage, Librairie Hachette, (lire en ligne [PDF]), p. 222.
- (en) Eva Michaelis, Analysis of Arabian stallion lines with Y chromosomal markers, Université de Vienne, département de médecine vétérinaire, (lire en ligne [PDF]), p. 8.
- (en) The Hungarian Observer, N. Siklósi, (lire en ligne), p. 32.
Bibliographie
modifier- [Alapfy et Török 1971] Attila Alapfy et Imre Török (trad. du hongrois par Péter Komoly), Du cheval arabe au cheval hongrois, Librairie des Champs Elysées et imprimerie Kossuth, .
- [Foäche 1898] Maurice Adrien Foäche, Notes sur l'élevage des chevaux en Autriche-Hongrie, Paris, H. Charles-Lavauzelle, (lire en ligne [PDF])
- [Mohammed-Ziegler et Gornic 2010] (en) Ildikó Mohammed-Ziegler et Shasa Gornic (trad. du hongrois), The majestic black stallion - A one hundred year legacy, American Shagya Arabian Verband, , 15 p. (lire en ligne )
- [Tunklová 2008] (cs) Eva Tunklová, Uplatnění Shagya-araba v České republice [« Application d'élevage du Shagya-arabe en République tchèque »], České Budějovice, Université de République tchèque du sud à Česky Budějovice, faculté d'agriculture, (lire en ligne [PDF]).
- [Ryder 1984] (en) Thomas Ryder, « Babolna... home of the Arabian Horse in Hungary », The Carriage Journal, vol. 22, no 1, , p. 30-32
- [Touchstone 1901] S. F. Touchstone, L'Élevage officiel en Autriche-Hongrie, Paris, Adolphe Legoupy, , 213 p. (BNF 43552612, lire en ligne [PDF]), p. 142-149.