Le cheikh Miloud El Mehadji (en arabe الشيخ الميلود المهاجي), de son nom complet Miloud Mohamed Brahim[1], né le à Oran, à M'dina Djedida (quartier d'Oran), et mort le dans la même ville, est un ouléma issu de la famille El Mehadja (Al Mahaja) originaire d'El-Gaada, se disant Cheurfa par Idriss I[2],[3][réf. à confirmer].

Miloud El Mehadji
Miloud el Mehadji.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
OranVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
الميلود زدور محمد إبراهيم بن مولود بن مصطفى المهاجي الجزائريVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (jusqu'au )
algérienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Biographie

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Cheikh Miloud El Mehadji.

Mohamed Brahim Miloud est issu de la famille El Mehadja, originaire d'El Gaada et installée à Oran à la fin du XVIIIe siècle[2][réf. à confirmer] et donna de nombreux oulémas à la ville, notamment Sidi Mohamed Es-Senni, Sidi Abdelkader et Cheikh Tayeb El-Mehadji. Ces oulémas enseignèrent le Coran, son exégèse, les hadiths et la jurisprudence islamique (fiqh)[1].

Il apprit le Coran à Oran puis à Kristel en 1921, et enfin dans la région de Nedroma. Encore jeune il assiste pendant les années 1920 à de multiples meetings anticoloniaux[1][réf. à confirmer]. Il intégra les cycles des cours du Cheikh Tayeb El-Mehadji son père adoptif qui n'est autre que son oncle paternel, qui était dispensés à la mosquée Ben Youssef d’Oran[4][réf. à confirmer]. En 1932, le Cheikh Abdelhamid Ben Badis vint en visite à Oran[1] ce qui marque le raffermissement de la vocation de Mohamed Brahim Miloud[4][réf. à confirmer].

Il rejoint alors Constantine pour continuer ses études auprès du Cheikh Ben Badis[1]. Il fut le premier des élèves de Ben Badis dans l’ouest algérien[4][réf. à confirmer]. De 1933 à 1935, il suivit les cours du Cheikh et de ses disciples et lia de nombreuses amitiés parmi les étudiants. Après cela, il intégra la Zitouna à Tunis[4], et au bout d’une année, il rejoignit Oran en 1937[1] sur injonction du Cheikh Ben Badis[4].

Association El Falah

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Fondation de l'association

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L’association El Falah fut constituée en 1937[1], en même temps que l'ouverture d'une médersa et d'une mosquée[4][réf. à confirmer]. De nombreux nationalistes y furent formés pour lutter contre la colonisation française[2][réf. à confirmer],[4][réf. à confirmer] El-Mehadji incitant les religieux et imams à dénoncer la colonisation française dans leurs prêches[1]. Parmi ses membres fondateurs , de nombreuses personnalités locales dont Baghdadi Chadli Bengasmia, un notable oranais, qui aida beaucoup l’association naissante, matériellement[5][réf. à confirmer]. L'objectif de l'association était d'enseigner l'arabe et le Coran afin de lutter contre les pratiques archaïques du maraboutisme[5][réf. à confirmer].

Les actions de l'association amenèrent les autorités coloniales françaises à fermer la médersa en 1956, qui fut alors transformée en centre de torture jusqu'en [5][réf. à confirmer].La première condamnation d'El Miloud s'éleva à 1 000 Francs d'amende et un mois de prison ferme[5][réf. à confirmer].

Outre les actions d'enseignement, l'association aidèrent aussi les orphelins, victimes des Massacres de Sétif de 1945 en les plaçant dans des foyers d'accueil[5][réf. à confirmer].

Arrestation

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Au moment d'un repas de noce juste après le début de la Deuxième Guerre mondiale, Cheikh Miloud El Mehadji fit un discours inspiré de la neuvième sourate[réf. nécessaire], il fut arrêté en 1940 et reste 3 ans en prison à Djeniene Bourezg dans le sud à une centaine de kilomètres de Ain Sefra[4]. Quelques mois après, il fut rejoint par un groupe d’oranais dont Ghaouti Dellal qui demeurera la cheville ouvrière de l’association El-Falah et ce jusqu’en 1954[5][réf. à confirmer].

Lutte politique

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Après sa libération, Cheikh El Miloud mène une lutte politique contre la colonisation française notamment au travers de meetings et de prêches et avec un militantisme culturel à travers des pièces de théâtre. « Algérie » , une pièce de théâtre, jouée par les élèves de la médersa, retraçait la lutte des algériens depuis la résistance de l'Émir Abdelkader à l’indépendance de l'Algérie.

Afin d’ouvrir et d’encadrer les nouvelles médersas et mosquées de Oued Rhiou, calquées sur le modèle de celle d'El-Falah, El Miloud fut convoqué en 1951 par le cheikh Larbi Tébessi de l'association des oulémas musulmans algériens[4][réf. à confirmer]. Ces médersas formèrent une partie des militants nationalistes qui luttèrent plus tard contre le colonialisme français de 1954 à 1962[4][réf. à confirmer]. Il revint à Oran après avoir plusieurs fois échappé à la mort lors des combats pour l'indépendance[évasif][4][réf. à confirmer].

Fin de vie

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Après l'indépendance de l'Algérie, Miloud El-Mehadji poursuivit son travail dans l'Éducation nationale et conserva sa chaire à la mosquée El Hidaya[1]. Il prit sa retraite en 1970 mais continua à prêcher tous les vendredis jusqu'à ses 90 ans à la mosquée El-Hiddaya El-Islamia. A Oran, un lycée est baptisé en sa mémoire : le Lycée Cheikh Miloud El-Mehadji, sis au quartier Dhaya (Petit Lac)[6].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i « Djazairess : Evocation : Cheikh El Miloud El Mahdji (1909 -2001) », sur El Watan,
  2. a b et c « La Tariqa derkaouïa et son ancrage dans l’Ouest algérien », sur Journal de la W. Sidi Bel Abbès, Mohamed-Senni El Mhadji,
  3. (ar) « Commune de M'cid wilaya de sidi bel abbés », sur forumy.biz via Wikiwix (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j et k « Cheikh Miloud El-Mehadji, premier élève d'Ibn Badis de tout l'Ouest », sur Le Quotidien d'Oran, Ziad Salah,
  5. a b c d e et f « Médersa El-Falah:un monument culturel et historique »,
  6. « Plus de 3.000 candidats pour 192 postes dans l'enseignement », sur djazairess.com,

Liens externes

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