Milovan Djilas

homme politique et écrivain yougoslave

Milovan Đilas (en serbe : Милован Ђилас / Milovan Đilas) (né le à Mojkovac, mort le à Belgrade[1]), est un homme politique et essayiste yougoslave. Membre du Parti communiste de Yougoslavie, il joua un grand rôle dans la résistance yougoslave au nazisme, au sein des Partisans dirigés par Tito[1]. D'abord proche de Tito au sein du régime communiste yougoslave, il devint rapidement un des critiques les plus connus du système communiste, tant au niveau national qu'international.

Milovan Djilas
Milovan Djilas en 1950.
Fonction
Premier ministre du Monténégro
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Милован ЂиласVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Université de Belgrade
Panto Mališić Gymnasium, Berane (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fratrie
Aleksa Đilas Bećo (d)
Milivoje Djilas Minjo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Mitra Mitrović (1936--52), Štefanija Đilas (1952--93)
Enfant
Aleksa Đilas (1953--)
Autres informations
Parti politique
Membre de
Association des écrivains de Serbie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflits
Guerre en Yougoslavie pendant la seconde guerre mondiale (d)
Front yougoslave de la Seconde Guerre mondialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Héros national de la Yougoslavie
Order of the People's Liberation (en)
Ordre de la fraternité et de l'unité (d)
Ordre de la bravoure (en)
Order of the Partisan Star (en)
Ordre de Koutouzov, 1re classe
Ordre du Mérite pour le peuple (d)
Médaille commémorative partisane (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Une société imparfaite (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Né à Podbišće près de Mojkovac dans le royaume du Monténégro, Milovan Đilas est le fils d'un riche fermier et policier. Il étudie à partir de 1929 la littérature yougoslave, puis la philosophie et le droit à l'université de Belgrade et rejoint, en 1932, le Parti communiste de Yougoslavie alors illégal. Il est prisonnier politique de 1933 à 1936. En 1938, il est élu au Comité central du Parti communiste et devint membre du Politburo en 1940.

En 1941, Đilas participe à la préparation et à l'organisation du soulèvement armé contre les occupants fascistes. Il est membre de l'état-major suprême (Vrhovni štab) pendant la Seconde Guerre mondiale et a le grade de lieutenant général de l'Armée populaire de libération du peuple (NOV / POJ). En , il voyage dans le cadre d'une délégation de l'armée et du Parti yougoslave en tant que liaison avec Moscou. Là, il a des entretiens avec Georgi Dimitrov, Molotov et aussi plusieurs fois avec Staline.

Compagnon d'armes de Tito, il occupe les plus hautes fonctions au sein du Parti communiste yougoslave après la guerre[2]. Il est alors présumé possible successeur de Tito[2].

Mais, il est condamné pour la première fois en 1954 après avoir publié dans le New York Times un article critiquant Tito. Il doit également comparaître devant le Parti communiste pour avoir publié une série d'articles « où il se révélait un adversaire du totalitarisme, et osait prôner le pluripartisme »[2].

Son livre La nouvelle classe : une analyse du système communiste (paru pour la première fois aux États-Unis en 1957), analysait le système communiste, notamment en URSS et en Yougoslavie, comme le règne d'une nouvelle classe, aux commandes d'un régime totalitaire basé sur l'arbitraire et la terreur. Il a été l'inspirateur de Mikhaïl Voslenski, qui édite en 1970 un ouvrage sur la Nomenklatura : La nomenklatura, les privilégiés en URSS. Les écrits et les prises de position de Milovan Đilas lui ont valu plusieurs peines de prison[1] en Yougoslavie, de 1954 à 1956, de 1956 à 1961, puis à nouveau de 1962 à 1966. Il a fait, en 1966, l'objet d'une libération conditionnelle, puis a vécu en liberté surveillée en Yougoslavie.

C'est seulement en 1988 que ses ouvrages sont à nouveau autorisés à la publication en Yougoslavie[2].

Ouvrages

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  • La nouvelle classe dirigeante, Plon, 1957.
  • (en) Land without Justice, 1958.
  • Conversations avec Staline, Gallimard, 1962[3]
  • (en) Montenegro, 1963.
  • (en) The Leper and Other Stories, 1964.
  • (en) Njegoš: Poet-Prince-Bishop, 1966.
  • (en) The Unperfect Society: Beyond the New Class, 1969.
  • (en) Lost Battles, 1970.
  • (en) Under the Colors, 1971.
  • (en) The Stone and the Violets, 1972.
  • (en) Memoir of a Revolutionary, 1973.
  • (en) Parts of a Lifetime, 1975.
  • (en) Wartime, 1977.
  • Une guerre dans la guerre. La révolution de Tito 1941-1945, Paris, R. Lafont, 1980[4].
  • (en) Rise and Fall, 1985.
  • (en) Of Prisons and Ideas, 1986.

Références

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  1. a b et c (en) Serge Schemann, « Milovan Djilas, Yugoslav Critic of Communism, Dies at 83 », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d Milovan Djilas, écrivain et opposant à Tito, est mort, liberation.fr, 21 avril 1995
  3. Lilly Marcou, Staline vu par l'Occident. Esquisse bibliographique, Revue française de science politique, Année 1972, 22-4, p. 903-904
  4. Eugène Berg, Milovan Djilas. Une guerre dans la guerre : la révolution de Tito. 1941-1945 (compte-rendu), Politique étrangère, Année 1980, 45-3, pp. 773-774