Mine Panguna
Concentrateur de minerai de cuivre en construction, vers 1971
Ressources
Fermeture
Localisation
Bougainville
Coordonnées
Carte

La mine Panguna est une mine à ciel ouvert de cuivre située près de Panguna sur l'île de Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Panguna représente l'une des plus vastes réserves de cuivre dans le monde avec une estimation d'un milliard de tonnes de minerais de cuivre et une douzaine de millions d'onces d'or[1],[2]. Suite à des pressions locales aboutissant entre autres à la guerre civile de Bougainville, la mine cesse son exploitation et demeure fermée depuis 1989.

Histoire modifier

La découverte d'un vaste dépôt dans la chaîne Crown Prince de Bougainville amène à l'établissement d'une mine de cuivre en 1969 par la Bougainville Copper Ltd, une filiale de la compagnie minière australienne Rio Tinto. La mine débute sa production en 1972 avec le support du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui est actionnaire à 20 % des installations. En contrepartie, les Bougainvillais ne reçoivent que 0,5 à 1,25 % des profits totaux. Au moment de son exploitation, le site est la plus grande mine de cuivre et d'or à ciel ouvert dans le monde, représentant plus de 12 % du PIB du pays et 45 % de ses revenus d'exportation[3],[4].

Les profits générés par la mine ont permis à la Papouasie-Nouvelle-Guinée d'acquérir plus aisément son indépendance face à l'Australie[5].

L'exploitation minière à Panguna entraîne le rejet direct des résidus dans les affluents de la rivière Jaba (en)[6]. La mine cause alors de graves effets néfastes sur l'environnement de l'île et l'entreprise est alors considérée comme responsable de l'empoisonnement de l'ensemble de la rivière. Cet empoisonnement cause alors des défauts congénitaux, ainsi que l'extinction du renard volant. La Bougainville Copper est également accusée de mettre en place un système de ségrégation raciale sur l'île, en raison de la construction d'installations pour les travailleurs blancs et d'autres installations pour les non-blancs. Cette situation conduit à un soulèvement en 1988, mené par Francis Ona qui commande l'Armée révolutionnaire de Bougainville (ARB). Le soulèvement conduit à la guerre civile de Bougainville en raison de la volonté de l'ARB de combattre les Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée afin de faire sécession avec le reste du pays. Durant une dizaine d'années, le conflit entraîne la mort d'environ 20 000 personnes, ainsi que la fermeture définitive de la mine le avec le retrait complet du personnel de la BCL le [7].

En juin 2016, Rio Tinto renonce à sa propriété et cède ses intérêts sur la mine au gouvernement autonome de Bougainville[8]. En 2020, la Human Rights Law Centre adresse une plainte au gouvernement australien concernant les impacts négatifs de la mine sur l'environnement et les droits humains[9].

Impacts environnementaux modifier

L'exploitation de la mine entraîne de nombreux impacts environnementaux encore aujourd'hui. Plusieurs personnes ont dû être relocalisées vers des terres plus élevées afin d'éviter des sources d'eaux contaminées[9]. Des métaux lourds comme le cuivre, le zinc et le mercure se retrouvent dans les rivières environnantes[10]. Rio Tinto a toujours refusé d'investir dans des travaux de réhabilitation, prétextant son respect des lois en vigueur quant aux exploitations minières[8].

Réouverture modifier

Le gouvernement de la région autonome de Bougainville envisage la réouverture de la mine par le biais de source de capitaux indépendants[10]. Les coûts estimés d'une réouverture s'établissent entre 5 et 6 milliards de dollars[10].

Galerie modifier

Références modifier

  1. (en) « Panguna Copper Project », portergeo.com, (consulté le )
  2. (en-GB) Ben Doherty, « Rio Tinto accused of violating human rights in Bougainville for not cleaning up Panguna mine », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Joshua Mcdonald, « Will Bougainville Reopen the Panguna Mine? », thediplomat.com, The Diplomat,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « Panguna | Papua New Guinea », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  5. (en) « Bougainville's gold mine sparked a war that killed 20,000 – now it could be reopened », SBS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Gavin M. Mudd, Charles Roche, Stephen A. Northey, Simon M. Jowitt et Gama Gamato, « Mining in Papua New Guinea: A complex story of trends, impacts and governance », Science of the Total Environment, vol. 741,‎ (DOI 10.1016/j.scitotenv.2020.140375, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « History of Panguna mine » (consulté le )
  8. a et b (en) Zachary Skidmore, « Rio Tinto and the legacy of the Panguna mine », sur Mining Technology, Verdict Media, (consulté le )
  9. a et b (en) Tim Swanston et Theckla Gunga, « Bougainville's destructive goldmine could also be its $90 billion key to independence », ABC News, Australian Broadcasting Corporation,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a b et c (en) Catherine Wilson, « Bougainville starts process to reopen controversial Panguna mine », Al Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le )