Au Moyen Âge, un mire, évolution phonétique du latin medicus, est un médecin (un docteur en médecine appelé « physicien »), un chirurgien (terme usité jusqu'à la Renaissance), ou encore un apothicaire. On appelait indistinctement mire ceux qui exerçaient ces trois professions[1].

Étymologie admise, le médecin mire « mire » les urines dans un « matula »[Note 1]

Le féminin du mire est une miresse (meiresse, mirgesse, mirienesse dans La Mort Aymeri de Narbonne). Autres formes dans une même famille de mots dérivés de médicus : meire, myre, myere, miege en langue d'oïl et meige, mètge en langue d'oc (occitan), mégé, mégi, mego, majo roman metge fem. metgessa et metgesse, metje[2], par exemple : les « mires de Salerne »[3], médecins de l'École de médecine de Salerne. Il semble qu'on appela les médecins des « mires » à la suite d'une dévalorisation du terme « médecin » après Charlemagne, comme les mots « mètge »[4] et « meige » en occitan. Le mire se trouvait principalement dans les campagnes. Le mire, lui, a fait des études pour faire des médicaments ou autres ; il utilisait des plantes.

Étymologie

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L'étymologie du terme a été très controversée[5] : l'étymologie latine fut retenue par Pierre-François Percy dans son Dictionnaire des sciences médicales, de ce que le mot mire s'écrivait sans « y » mais avec un « i » dans la majorité des cas, en ancien français.

Pour certaines étymologies, le mot est issu du grec μύρον, « Myron », onguent, qui donna dans la Bible, μύρεψος pour pharmacien-apothicaire, ou la myrrhe utilisée pour les pansements et emplâtres, ou « Mirrha », parfum, lat. unguentum et miror[Note 2],[Note 3]. À Chypre le « myrepsos » désigne le bouilleur et le fabricant d'onguents, l'apothicaire. Ainsi Le Livre de Marco Polo nous apprend que, dans la tradition iranienne, les Rois mages portèrent ces « trois offrandes : or, et encens, et myrrhe, pour connaître si ce prophète était dieu, ou roi terrien ou mire. Car ils dirent s'il prenait l'or qu'il serait roi terrien ; et s'il prenait l'encens qu'il serait dieu ; et s'il prenait la myrrhe qu'il serait mire », au sens de médecin (de l'humanité ?)[6].

  • Du latin populaire ; mirare, « regarder attentivement », mirer ; Mirer, aussi, visiter, examiner. Armoricain mir. Italien mira et espagnol miranda. Le mire examine les plaies avant de les panser, comme on le voit dans Lancelot du Lac de Chrétien de Troyes : « et li mire sont appareillé qui regardent sa plaie. » Le « mire sans médecine » qui guérit les plaies des âmes de son seul regard est le Christ.
  • De « mir », en ancien français, mirus, merveilleux, en latin parce que merveilleux et admirable était l'art de guérir. Le remède efficace se disait, « mirum est » et vient alors de mirus, admirable, merveilleux, surprenant. On utilisait le terme « mire » pour dire d'une plante qu'elle soulageait la douleur, en cataplasme ou en boisson, par exemple : ainsi la bétoine dans un texte d'Antonius Musa, est experte à apaiser la douleur et à guérir, de manière admirable, merveilleuse (mire)[7] : « ad facioneris dolorem (…) trita et inposita « mire » dolores linire experti sumus » et ailleurs « mire sanabitio »[8]. Ainsi dans Chrétien de Troyes le mire ou la miresse soignent par « boivres » et « oignements », avec plantes et herbes, le blessé et la plaie.
  • Du latin « medicare », soigner, qui a donné medicarius, ou « méderi », guérir. Mirer : traiter, donner des remèdes, guérir ; famille sans doute voisine de « mirge » (Rutebeuf) et de « mirgiciner », guérir, soigner. Le miège était peut être la contraction du mire sage.

À chaque fois, le mire, la douleur, et la guérison, sont associés :

« Ne sceus crue faire, ne que dire,
Ne pour tua puye trover mire,
Ne par herbe, ne par racine
Je ne peus trover medicine. »

— Guillaume de Lorris, Roman de la Rose

« Moult grant confort m'avés baillyé, et avés esté mire du mal que sy lonc temps m'a tenu ; tant en parler qu'en chantant, du tout m'avés mys au dessus… »

— Gerbert de Montreuil, Roman de la Violette

A
« Matéria médica », traduction arabe, École de Bagdad (en)
  • Du roman « messire », titre honorifique et de l'arabe « Emir », maître ou seigneur, de l'araméen et syriaque ܐܵܕܵܣܬ mara, mar[i] mare, et maran (comme « maranatha ») qui aurait donné le perse « mir » (mirza), miere, médecin. Cette version rappellerait l'origine arabe de l'école de Salerne. En arabe, أمير ʾamīr est celui qui donne des ordres, mot lui-même dérivé du verbe أَمَرَ ʾamara (commander) et proche de « mander » (les mires). Les maîtres-mires ou médecins - chirurgiens étaient prudhommes ou « hommes de grand état et grand salaire » comme on le voit dans une charte de Philippe de Valois et deux de Charles V.
Codex Manesse, mire et miresse en chevalerie soignaient fractures et blessures

L'existence du « mire » est notée dès le XIIe siècle[9] : le manuscrit de la Chronique des ducs de Normandie le mentionne vers 1175[10]. On le trouve dans le plus ancien roman de langue romane, Garin le Lorrain[11]. La profession prend un essor particulier au siècle suivant, lorsqu'à la suite du quatrième concile du Latran (1215), il devient interdit aux prêtres de verser le sang et, ainsi, d'intervenir auprès de nombreux malades[12]. Cette laïcisation de la médecine est accentuée par une ordonnance du pape Honorius IV ordonnant la séparation définitive de l'exercice médical et de la prêtrise : une raison de cette décision vise à préserver les ecclésiastiques de la « tentation » s'ils venaient à examiner et soigner une pénitente[12].

Dans la société médiévale, le mire est considéré comme un homme d'études et de livres, contrairement au chirurgien dont la pratique est manuelle, à l'instar du barbier ou de l'inciseur. Cette position savante est favorisée par le développement des études universitaires (naissance de l'université au XIIIe siècle)[12]. Le langage docte du mire devient dès lors une source de railleries populaires qui se développent dès cette époque et se perpétuent les siècles suivants[13]. Dès le XIIIe siècle, Rutebeuf décrit la vantardise d'un mire dans un monologue que Michel Zink date des environs de 1265[14] :« Ainçois somes maistre mire fuisicien qui avons esté par estranges terres, par estranges contrées, por querre les herbes et les racines, et les bestes sauvaiges dont nos faison les oignemenz de quoi nos garisson les malades et les bleciez, et les navrez qui sont en cest païs et en ceste contrée »[15].

La consultation

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Les plaies au Moyen Âge étaient des blessures fréquentes, du fait des joutes, tournois, croisades et combats de toutes sortes, ainsi que les fractures (chutes de cheval), mais le mire soignait en général tous les maux et maladies. Le mire soigne les plaies, les lave de vin et d'eau, les oint d'un onguent (comme l'onguent vert corrosif de sulfate de cuivre) et les enveloppe de longues bandes de tissu blanc[16]. Guy de Chauliac, un de plus célèbres médecins de l'époque, écrivit un Traité sur les plaies[17]. On voit dans la Vie et Miracles de Saint Louis de Joinville, qu'on mandait le « conseil des mires » auxquels on demandait conseil sur un mal ou une maladie, cure, emplâtre du genou, oignement du bras et saignée, herbes, amputation du pied, opération : « il demanda qui est conseil des Mires , qui lui disent qu'il conviendrait tranchier son pied de chascune partie ».

Les médicaments

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Renard médecin

Le remède est décrit dans les textes littéraires, de façon fort simple : potion herbée (« boivre »), boîte d'onguent (« oignement »), « éléctuaire » (loch) fournis par l'herbier ou apothicaire. Usage inconnu pour les chirurgiens, de lunettes, de divers instruments, charpie, coton et fils de soie, alcool, bandages herniaires, aimants… L’anesthésie n'existe pas sinon pour les chevaux sous la forme d'« opiat »[18] Le médecin disposait d'une pharmacopée très développée depuis des siècles : les livres dans lesquels le mire médecin trouvait des recettes de médicaments, étaient appelés « Antidotarium » ou encore Dispensatorium : celui de Mésué, médecin de Bagdad vers l'an 800, l’antidotarium magnus de l'École de médecine de Salerne, l'Antidotaire Nicolas, le Liber iste, le Pomum ambre, le Dynaméron, de Nicolas Myrepsos (nom signifiant « apothicaire », dans la Septante), de plus de 1 200 recettes. Il y avait aussi les recueils de simples, herbes et végétaux, comme celui d'Hildegarde de Bingen, d'Albert Le Grand ou le Livre des simples médecines, issu du Circa instans de Plaetarius, sans compter les copies des livres de Dioscoride. Ces médicaments étaient donc de natures variées[Note 4] et issus d'une pharmacopée très développée : Guy de Chauliac cite 160 drogues dans son Glossaire. Pour la boisson, elle se composait de juleps, sirops, électuaires, lochs à base d’épices et d'herbes, ainsi que pour les cataplasmes de plantes broyées, plantes médicinales simples occidentales comme celles du Capitulaire de Villis, et bien d'autres, comme la mauve, la bétoine, le thym, la réglisse, l'armoise, la sauge (de salvare, guérir) et le plantain du Dit de l'Herberie de Rutebeufetc.), ou plantes orientales et égyptiennes (noix de muscade, myrrhe, croton, opium, grenade, ricin, cannelle, etc.), les fruits comme la prune myrobolans et les confections comme le diaprunus, de miel (la cire), ingrédient indispensable et de sucre rosat, pour la fabrication des électuaires dont le plus célèbre fut la thériaque, ou de l’oxymel des arabes, et dont une cuillerée servait aux gargarismes, aux suppositoires et à d’autres confections. Les vins aromatiques, les élixirs, les teintures, les oneolés, à base de vin de vinaigre d’alcool, pour les formes liquides ; pilules (aurées et sine quibus, à base d’aloès, stiptices ou astringentes contre la diarrhéeetc.) et comprimés très répandus ; de cataplasmes et d’onguents, comme l’« onguent blanc Égypte » ; Les minéraux comme l’antimoine et le lapis-lazuli, les métaux (plomb, arsenic, fer) et formaient la base de nombreux médicaments, ainsi que les graisses animales, les cornes, les os, les minéraux d’animaux les plus divers comme la seiche, le castoreum, le corail, la toile d'araignée, les coquillages, les sels (alun, salpêtre, boraxetc.). Le tout était mélangé à des épices diverses, girofle, cannelle, muscade, pour la conservation des préparations.

La confrérie des mires de Paris

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Les mires, au début sont des ecclésiastiques, indistinctement physiciens (médecins), chirurgiens, apothicaires, ils pouvaient être appelés mires.

« Tuit li fisicien ne sunt ades boen mire »

— Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Vie de saint Thomas

D'après François de la Peyronnie, les mires jusqu'au treizième siècle étaient médecins et aussi des chirurgiens, lorsque le corps des médecins se divisa en deux branches : les religieux médecins physiciens soignant par régimes et médicaments les maladies internes des grands hommes d'état et des nobles dont ils étaient aussi les confesseurs, reléguèrent rapidement les mires à la médecine externe et à la chirurgie, afin de ne pas partager leurs bénéfices et notoriété, ce qui fut motif à grande dispute. Enfin, un édit (canon IV du Concile de Latran de 1215) interdit aux religieux de pratiquer de opérations chirurgicales. On trouvait alors des mires de Saint Luc à Paris, Montpellier, Nîmes, Rennes, Mayenne, Vire et Caen[19]. Une seconde branche comprenait les confrères de saint Côme à Paris, Rouen, Morlaix et Le Mans, des barbiers et inciseurs, et de chirurgiens et apothicaires.

Les mires, au début médecins dans le sens large du terme, furent à la fin cantonnés aux opérations externes (plaies, blessures) et à la chirurgie, et les mires ecclésiastiques, aux régimes, abandonnèrent ce titre de « mire » pour choisir celui de médecin-physicien soignant les maladies internes, tandis que mire devenait synonyme de médecin-chirurgien laïc (Nicot) soignant les maladies externes, et la profession de médecin se scinda alors en deux branches[20].

À Paris, la Confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien instituée selon Sauval sous Louis IX le par Jean Pitard ou confrérie des « maîstres-mires » se réunit en la paroisse de l'église Saint-Côme-Saint-Damien de Paris, patron avec saint Damien des médecins. Les médecins se réunissent selon les statuts de Jean Pitard en l'église Saint-Jacques-la-Boucherie où le médecin du roi Henri II Jean Fernel est inhumé, aux Mathurins, à l'église Sainte-Geneviève-des-Ardents et à Notre-Dame de Paris. Étienne Boileau en parle dans son « Livre des Métiers », mais sous le nom de chirurgiens et non de mires. On les appelle aussi « mires-jurés » : ce sont des « sages », qui ont sapience, connaissance des plantes, des vertus des simples, des racines, le savoir et le don de guérir les maladies, on parle du « conseil des mires ». Ils achètent enfin, près de la rue du Fouarre, une maison aux Chartreux rue de la Bûcherie en 1367.

Une miresse, femme médecin

Les mires sont au début à Paris très peu nombreux et, semble-t-il, non diplômés : jusqu'au XVe siècle, l'Université de Paris était en effet réservée aux religieux. Ils étaient donc en revanche mariés. Il existait des femmes médecins dès le Moyen Âge. Des miresses ou mirgesses ou meiresses, exercent la médecine illégalement à Paris, sans études et sans diplôme, d'autres en revanche sont très connues comme Maîtresse Hersend, médecin de saint Louis[21]. Isabelle, rue de Frépillon, Isabieau, Héloïse, Marie, rue de Lourcinne, Phelippe, Ameline la miresse que Boileau a recensée dans les métiers de Paris en 1300[22]

« Ils sont dits d'abord mires et mirgesses, mots qui désignent les hommes et les femmes faisant profession de soigner les malades. La « Taille de Paris de 1202 » cite 38 mires et mirgesses exerçant la médecine sans avoir fait d'études spéciales et sans posséder aucun diplôme. Il semble n'y avoir eu à Paris que six médecins sérieux en 1272 et huit en 1274. Les « Commentaires » de la Faculté nous apprennent qu'il en existait trente-deux en 1395, et ils nous fournissent leurs noms. »[23].Les médecins, membres de l'Université, n'étaient eux, pas soumis à l'impôt, de là les efforts des chirurgiens pour se rattacher à l'Université. Ce mire était sans doute simplement habillé, d'une robe à capuchon, de gants et d'un bonnet rond. Il existait aussi de petits métiers tout autour de celui de mire, comme « triacleur » ou vendeur de thériaque, sage-femme, « tireur de dents » (dentiste), « inciseur » de pierre ou de fractures (« romptures », grandes opérations) et « herbier » (petites opérations) et barbier, apothicaire (de la troisième classe des épiciers, qui va au marché avec le « poivrier » ou vendeur de poivre), « enfermier » de l'« enfermerie » (terme qui apparait en 1298, après celui d'« infirme ») et infirmière, (souvent des religieux tenant des hospices, des hôtelleries, des hôpitaux pour les pèlerins malades, les lépreux, les fous, Hospitaliers ou Trinitaires), « barbier-étuveur »[Note 5], drapiers (ou vendeur de draps pour les hôpitaux), mais aussi astrologues et « drameur » ou charlatan.

Cependant on a la preuve que sous Louis IX, tous les chirurgiens étaient Maîtres-es-Arts, avaient non seulement une formation, mais aussi le droit d'enseigner et de faire des leçons publiques. Ainsi Henri de Mondeville, chirurgien des rois de France Philippe le Bel et de Louis le Hutin, hérita de leurs leçons, surtout celles de Jean Pitard. On ne pouvait être admis dans cette confrérie et école des Chirurgiens de Paris sans avoir fait ses Humanités et de la philosophie. Au Moyen Âge[16] ceux-ci portaient une robe écarlate, de soie pour les recteurs, de satin, de damas, de taffetas doublée de bleu ou de fourrure de vair ou d'hermine sur le camail et aussi, fourrure sous leur bonnet rond ou carré cramoisi, doublé de bleu, et un chaperon : « moi qui suis bon miège, Que des peaux, sur l'hiver, se fourre » (François Villon)[24]. Côme et Damien sont toujours représentés couverts de ce bonnet écarlate doublé d'hermine. Se construisit aussi la collégiale Saint-Cosme de Luzarches : « Elle compta sur ses diptyques plus d'un personnage considérant, Charles le Régent, Louis XIII, Louis XIV. La faculté de médecine de Paris était représentée au pèlerinage par une délégation de praticiens lesquels soignaient les pèlerins en retour de certaines onctions. « Nous avons ordonné, dit un chapitre de 1413, que le prévôt fasse diligence pour le fait des mires de Paris et d'ailleurs qui reçoivent cens et offrandes faites aux saints de céans et n'en rapportent aucune chose. » Les mires exerçaient publiquement leur art le et le , fête de la saint Simon et Jude, auprès des malades qu'on leur amenait[25].

Les membres de la confrérie des Saints Martyrs Cosme et Damien étaient très fiers du titre de mire de « maître-mire » et signaient par une ou deux lettres à la suite de leur nom ; Jean Pitard Urbain, l'arbalétrier, Simon de Florence, Guillaume Pouëm et d'autres encore, ajoutaient toujours à leur signature les deux lettres « MM » visibles dans des fragments de manuscrits, lesquelles signifiaient « mestre-mire »[26].

Le terme apparaît vieilli à la fin du XVIe siècle[9] mais il est toujours employé : en 1574, Ronsard compose une élégie à Apollon, « Roy des mires », pour la guérison de Charles IX dont les crachats de sang se font fréquents et dont la mort est imminente[27].

Au XVIIe siècle, Ménage signale encore dans son Dictionnaire (1694) qu'on voit « par les anciens titres de la confrairie des maistres chirurgiens de Paris […] qu'ils sont communément appelez Maistres Mires »[28]. Molière connaît également le terme, qui s'appuie sur un fabliau médiéval intitulé Le Vilain mire (le paysan médecin) pour en tirer l'argument du Médecin malgré lui (1666)[29].

Selon Charles Dubreuil, au XVIIe siècle, le mire ou médecin-chirurgien, était un « médecin clinique » se rendant au chevet du malade, tandis que le physicien était « médecin consultant » chez lui, et un médecin d'église, un ecclésiastique. Le médecin serait devenu un mire, parce que ce mot de médecin, depuis Charlemagne, était sujet à confusion avec « charlatan », et méprisé. Certains[Qui ?] ont fait venir le mot maréchal-ferrant de mire, médecin des chevaux.

Au XIXe siècle, le mire est toujours un médecin, mais de façon quelque peu ironique et grandiloquente. Tel Gustave Flaubert, dans les Trois Contes :

« Il manda les maîtres mires les plus fameux, lesquels ordonnèrent des quantités de drogues. »

— Gustave Flaubert, Trois contes :La Légende de saint Julien l'Hospitalier

De nos jours, le souvenir de ce praticien médiéval ne subsiste plus que dans des patronymes.

Amour courtois

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La métaphore du Mire (médecin, plaie, blessure, amour) entre dans la célébration de l'Amour courtois médiéval et la Fin' Amor : Chrétien de Troyes, Guillaume de Machaut, Guillaume de Lorris dans le Roman de la Rose, Othon III de Grandson puis Marie de France, Christine de Pisan emploient ce mot pour médecin, et blessure dont l'Amour est le seul remède : L'amour « vrai médecin » fera l'objet de la comédie de Molière, L'Amour médecin.

« Jamais n'aies tu medecine !
Ne par herbe ne par racine
Ne par mire ne par pociun,
N'aveas tu jamas garison
De la plaie ke as en la quisse,
De si ke cela te guarisse,
Ki suffera pur tue amur,
Issi grant peine e tel dolure
Ke unque femme tauant ne suffirt »

— Marie de France, Lai de Guigemar, vv. 109-117

« ...Mon coer aler, q’a vous conter ne cesse
Le bon amour, par quoi moun oill desire,
Vostre presence au fin que jeo remire.
Sur toutes flours la flour, et la Princesse
De tout honour, et des toutz mals le Mire,
Pour vo bealté jeo languis en destresce,
Vostre presence au fin qe jeo remire. »

— John Gower, Ballade 6, v.19-25

[Note 6] La rime de Mire est une rime riche, ou encore une rime fratrisée (fraternisée), ou batelée :

  • rime simple et riche ou lénonine:

« Si dis : Dame, Dieu vous le mire,
Mestier avoie de tel mire,
Vous m'avez gari et sané »

— Dits de Watriquet de Couvin v. 155

  • rime fratisée :

« En désespoir mon cœur se mire ;
Mire je n'ai - sinon la mort; »

— Marot


« cos d'espee garist et sainne
Molt tost des que - mire i painne
Et la plaie d'Amour empire
Lorsqu'elle est près de son Mire »

— Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au Lion, v. 1377-1378

Le Christ , Mire sans médecine

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« Guérison du Paralytique », Codex Egberti
  • Le mire médecin guérit par la force des herbes et le don qu'ils tiennent de Dieu qui mot guérison dans les plantes:
« … quant il ont veues les plaies, si lor covient apres querre les erbes et les medicines qu’il covient a cele maladie. »[30] Mire et miresse font merveille par les herbes, boissons et onctions d'herbes broyées « Ja soliez vos plus savoir de la force des herbes que pucele qui soit ou monde, et d’anvenimement oster d’autre home ne cuit je pas qu’il ait si sachant el monde. » (Chrétien de Troyes, Lancelot, t. 4, p. 133.)[30]
« Christus medicus (de) », Bâle.

Dans le Roman de Lancelot du Lac , apparaît le Christ médecin, « Christus medicus » « « mire sans médecine », » guérissant les plaies de son regard et donne paix (qui se dit d'ailleurs « Mir » en autres langues) aux âmes par la confession; C’est déjà le personnage du Christus medicus (de)[31] le Christ médecin des âmes et des corps[32] dont témoignent les évangélistes, ayant comme remède, son corps et son sang, et les vertus théologales « crois seulement », popularisé plus tard en Suisse et en Allemagne par des représentations picturales, qui remet les péchés et relève le paralytique[33]

« Voici donc qui est ce Médecin sans Médecine : il s'agit de Dieu ! Il n'en existe pas d'autres. Tous les médecins de la terre, ne le sont que par leur savoir, ils peuvent soigner les corps grâce à leur science et à leur connaissance… »

«  Ichist est mires sans medicine qui ne met en plaies ne des ames ne des cors nule medicine, ains est tous sains et nes par son dols regart. Mais ensi ne font mie li autre mire mortel, car quant il ont veues les plaies, si lor covient après querre les erbes et les medicines qu’il covient a cele maladie… Mais chil est vrais mires qui par son regart seulement done santé as maladies des ames et des cors et fait eslongier la mort del cors tant com lui plaist et garir a tous jors de la mort de l’ame… »

— Chrétien de Troyes, Lancelot, t. 8, pp. 26-27.)

Le Roi Arthur relie mire et lion dans une comparaison ancienne : comme le lion relève son petit et le mire son malade, ainsi Dieu le Père releva-t-il son Fils mis au tombeau[34],[35]

La Vierge Marie la miresse qui donne cette paix entre Dieu et les hommes : comme on le voit dans le « Miserere » du Reclus de Molliens  :

« Homme, entend et jeunes et vieux,
Entend à moi se guérir vieus
Enfers qui métier n' as de mire;
[36] Cour à la Dame des antieus.
En terre, en ciel n'est mire tieus
Pour rendre à toi santé entière :
D'un seul regard la paix attire… »

— Miserere du Reclus de Molliens

« À la grand miresse envoie
Qui tous les enfers saints renvoie… »

— Miserere du Reclus de Molliens

Patronymes

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Ce terme de métier est à l'origine de nombreux patronymes français. Mire est à l'origine des noms de famille comme : Mire, Meire, Le Mire, Lemire, Lemyre, Lemyere, Myre, Mir, Miret, Miron, Miro, Mirou, Miroux, Mironneau[37], Le Mierre, Mégé, latin Miraeus etc.

Il accompagnait sans doute le prénom en tant que métier avant d'être un patronyme comme pour « Jehan Le Mire », Jean le médecin, ou « Robert Le Myre ». Ce dernier, chirurgien parisien, avait la réputation d'avoir donné son nom au métier de mire. Une famille « Le Myre » fut composée de médecins chirurgiens de manière héréditaire, comme les Asclépiades.

Le médecin byzantin du XIIIe siècle Nicolas Myrepsos est l'auteur d'un antidotaire célèbre, le Δυναμερόν, comprenant des recettes d'onguents.

Proverbes

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  • « Après la mort le mire », proverbe commun
  • « Bon mire est qui sait guérir » (Jehan Mielot, XVe siècle)
  • « Bon mire fait plaie puante » (Mimes de Baïf, fol. 58, XVIe siècle)
  • « Qui cherche la guérison du mire, il lui convient son mal dire »[38]
  • « Après le cerf, la bière - Après le sanglier, le myère »

Œuvres

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  • « Comment Lancelot prit congé de son mire » de Chrétien de Troyes.
  • « Le Dit de l'herberie » de Rutebeuf.
  • « Le Vilain Mire » ou le « Mire de Brai » est un fabliau à l'origine du « Médecin malgré lui » de Molière.
  • « Renard Mire » dans le Roman de Renart[39].
« Là vit-on Dieu sa mère rire ;
Renart fisicien et mire. »

Notes et références

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  1. Nombre d'enluminures médiévales représentent un médecin examinant les urines. Le « Mieureur d'urines (urologie)» est ensuite un thème pictural. Cf L'ancêtre du biologiste : le mireur d'urines. Jean Cheymol. Rueil-Malmaison, Laboratoires Geigy, 1973,
  2. comme dans myrobolans, prunes, ou « fruits séchés utilisés en pharmacie » en médecine arabe et que l'on rencontre dans 40 % des recettes de Mésué, qui a donné « mirobolant » : « Hauteroche a fait [dans sa comédie Crispin médecin], de myrobolan le nom d'un médecin qui guérissait tout par des pilules, et, comme cela semblait miraculeux, on a pris en ce sens le terme myrobolan », Legoarant. [1] Hauteroche, Glossaire de la Langue romane, Mire
  3. Le myron ou chrême était également le nom de l'huile parfumée en usage dans l'église pour le soin des malades et des infirmes. Parfum et la guérison dans le christianisme ancien et byzantin : des huiles parfumées des médecins au myron des saints byzantins, « Les Pères de l'Église face à la science médicale de leur temps », éds. V. Boudon-Millot, B. Pouderon, Paris: Beauchesne, 2005, p. 141-191.
  4. Cette liste de composants et de médicaments n'est pas exhaustive. Consulter Georges Dillemann, « La pharmacopée au Moyen Âge. I. Les ouvrages ». Revue d'histoire de la pharmacie 1968;(199):163-170. et surtout Georges Dillemann, « La pharmacopée au Moyen Âge. II. Les médicaments » Revue d'histoire de la pharmacie 1969;(200):235-244. [lire en ligne]
  5. Ou étuviste, propriétaire d'étuves. Cette profession mêlée à des affaires de prostitution donc sévèrement réglementée, et spécialisée dans la confection des onguents et juleps destinés à la séduction et aux matrones, était située tout au bas de l'échelle des métiers de la médecine, la quatrième et les barbiers, la seconde : cependant au XVIe siècle, le barbier-étuveur (perruquier, baigneur) propriétaire d'étuves pourra devenir barbier-chirurgien : l'un et l'autre ont pour emblème le bain, jaune pour les chirurgiens et blanc pour les étuviers. Cependant cette époque, on n'appelle plus mire, ni les médecins, ni les chirurgiens. Les barbiers sont les seuls qu'on trouve dans le « Livre des Arts et Métiers » de Etienne Boileau sous saint Louis : et non l'apothicaire, ni l'herbier, ni l'épicier, ni l'inciseur, ni le mire : le mire exerce une profession libérale, il possède un savoir ; ce n'est pas un métier manuel, ni un commerce, ni artisanat. « Les Estuveurs et Estuveresses, au moment d'être reçus, juraient de maintenir, en ce qui les concernait, les statuts de leur corporation, sous peine d'une amende de dix sons parisis, dont six pour le Roi, et quatre pour les prud'hommes ou gardes du métier. » Les établissements de bains publics de Girard dans les Annales d'hygiène publique et de médecine légale, (Volume 7). [lire en ligne]
  6. Lire à ce sujet : Jean-Louis G. Picherit, La Métaphore pathologique et thérapeutique à la fin du Moyen Âge, vol. 260, Walter de Gruyter, coll. « Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie », , 112 p. (ISBN 3-11-094753-6, lire en ligne).

Références

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  1. « On a toujours entendu indifféremment par le mot de Mire les Médecins, les Apothicaires & les Chirurgiens, mais le plus souvent les Médecins, de là le proverbe : Après la mort le Mire ou le Médecin. » Jean Berdolin, Mémoire pour les Doyen & Docteurs-Regens de la Faculté de Médecine, page 39 [lire en ligne]
  2. Dictionnaire de Du Cange : « MIRO »
  3. Proverbes « et dictons populaires »
  4. « Metge, mege ‘médecin’ », sur etymologie-occitane.fr (consulté le ).
  5. Glossaire roman des chroniques rimées de Godefroid de Bouillon par Émile Gachet.
  6. Lire en ligne.
  7. « Mire sanat » dans Pline : Agoraclass
  8. Antonius Musa, Epistola de herba vetonica (19-22v). Folios 21v ligne ' et 22v ligne 7. De ponderibus medicinalibus, Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Latin 6862
  9. a et b Émile Littré, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, t. 4, p. 432, Paris, Société du nouveau Littré, Le Robert, 1969.
  10. Charles du Cange, Glossarium mediae et infimae latinitatis, p. 234, Paris, Firmin-Didot, 1850 lire en ligne
  11. « L'abès Renier fist les mires mander, Par Fromondin garir et repanser. »
  12. a b et c Article, « Le médecin et le chirurgien : Le chanoine médecin », université Paris Descartes lire en ligne
  13. (en) Danielle Jacquart, Claude Thomasset et Matthew Adamson, Sexuality and Medicine in the Middle Ages, Princeton, N.J, Princeton University Press, , 242 p. (ISBN 0-691-05550-5), p. 42
  14. Comptes-rendus des séances, no 2, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2006.
  15. Rutebeuf, Ci gomence l'erberie : « Ainsi nous sommes « maître mire physicien », qui avons été par étranges terres, par étranges contrées, pour quérir les herbes et les racines, et les bêtes sauvages dont nous faisons les onguents avec lesquels nous guérissons les malades et les blessés, et les malheureux qui sont en ce pays et en cette contrée ».
  16. a et b http://www2.biusante.parisdescartes.fr/livanc/?p=14&cote=26755&do=page Cabanès, Augustin . - Le costume du médecin en France, « Le Haut Moyen Âge », Laboratoires P. Longuet, 1921
  17. Chauliac, Guy de. Propos général des plaies et solutions de continuité. Paris : Félix Alcan, 1891. [lire en ligne]
  18. Pierre Huard et Mirko Dražen Grmek. Mille ans de chirurgie en Occident : Ve – XVe siècles, 1966.
  19. Notice historique sur l'ancienne corporation des chirurgiens, dite confrérie de Saint-Côme, par le Dr Dauchez lire en ligne sur Gallica
  20. Laurent et Percy, Dictionnaire des sciences médicales, article MYRE, volume 35, pp.  127-131; Memoire pour le sieur François la Peyronie, premier chirurgien du roi de François de La Peyronie, p. 18
  21. Marcel Baudoin, Les Miresses ou femmes médecin de France.. Gazette médicale de Paris, 1er juin 1901.
  22. Statistique médicale de Paris au commencement du quatorzième siècle La Revue médico-chirurgicale de Paris
  23. Albert Franklin, Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle, p. 473, article Médecin, par Alfred Franklin
  24. Julien Pierre. Le bonnet et le chaperon du médecin : André Pages, Addendum au chapitre des chapeaux, in Monspeliensis Hippocrates, 1970, Revue d'histoire de la pharmacie, 1972, vol. 60, no 214, p. 234.
  25. Inventaire de la collégiale Saint-Cosme de Luzarches aux XIVe et XVe siècles par M. l'abbé Eugène Müller (1834-1918) lire en ligne sur Gallica
  26. Laurent et Percy, Dictionnaire des sciences médicales, article MYRE, Volume 35, p. 127-131
  27. Paul Laumonier, Ronsard, poète lyrique, p. 252, Paris, Hachette, 1909, lire en ligne
  28. Gilles Ménage, Dictionnaire étymologique de la langue française, p. 155, t. II, Paris, chez Briasson, 1750 (nouvelle édition) lire en ligne
  29. Cedric E. Pickford, « Farce : L'importance de la farce française», Encyclopædia Universalis lire en ligne
  30. a et b La fée et les sortilèges (Magie et illusion dans le Lancelot-Graal), Micheline de Combarieu du Grès, Presses Universitaires de Provence
  31. Société d'Histoire de la Pharmacie : le « Christ pharmacien »
  32. Tony Hunt, « Dieu chirurgien » dans : Poètes et artistes: la figure du créateur en Europe au Moyen Âge et à la Renaissance, publié par Sophie Cassagnes-Brouquet, Geneviève Nore, Martine Yvernault, Presses Universitaires de Limoges, p. 250. [lire en ligne]
  33. Sur le mire dans Lancelot lire La fée et les sortilèges (Magie et illusion dans le Lancelot-Graal), Micheline de Combarieu du Grès, Presses Universitaires de Provence
  34. le lion figure ainsi sur un vitrail de la cathédrale de Bourges.
  35. « Le Lion » dans Le Bestiaire du Christ de Louis Abbé Charbonneau-Lassay [lire en ligne]
  36. « qui entre en enfer, il n'a mestier de mire »  : qui entre en enfer n'a métier de médecin.
  37. Analyse géo-anthroponymique, « Migneron-Miron », Centre de recherches généalogique du Québec, Montréal lire en ligne
  38. Le Roux de Lincy, Ferdinand Denis, Le livre des proverbes français, vol. 1, Paris, Paulin, 1842.
  39. Le manuscrit médiéval comprenant cette fable est consultable sur Gallica.

Voir aussi

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Annexes

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Bibliographie

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  • Chirurgie [lire en ligne]
  • Recherches critiques sur l'origine de la chirurgie en France, chez Charles Osmont, pages 454, 456, nota 10. [lire en ligne]
  • M. (Dr) Boutarel, Médecine dans notre théâtre comique, depuis ses origines jusqu'au XVIe siècle. Mires, fisisciens, navrés. (Bon Mire et Mauvais Mire, « Li Jus Adam ».)
  • Caroline Darricau-Lugat, « Regards sur la profession médicale en France médiévale(XIIeXVe) », Cahiers de recherches médiévales [En ligne]. URL : http://crm.revues.org/939 ; DOI : 10.4000/crm.939
  • Louis Dubreuil-Chambardel, Études sur la médecine en France du Xe au XIIe siècle: Les médecins dans l'Ouest de la France aux XIe et XIIe siècles, Société française d'histoire de la médecine, 1914, « Des Appellations Médicales ». « Le Mire » p. 200- 205.[lire en ligne]
  • Dominique Gallgler Mundwiller, Mire, espicier ; charlatan, commerçant, types confondus ou divergents?, in Univ. de Nantes. (1982), no 4, p. 105-131.
  • François de La Peyronie, Mémoire pour le sieur François la Peyronie premier chirurgien du roi , 1746 [lire en ligne]
  • Pierre Huard et Mirko Dražen Grmek. Mille ans de chirurgie en Occident : Ve-XVe siècles, ed. Roger Dacosta, 182 pages et illustrations.
  • Laurent et Percy, Dictionnaire des sciences médicales, article MYRE, Volume 35, p. 127-131[lire en ligne]
  • Eugène-Humbert Guitard, Le physicien, et ce qu'en a dit vers 1200 le moine Guiot de Provins : contribution à l'histoire des mœurs et du langage, vol. 48, coll. « Revue d'histoire de la pharmacie » (no 165), (DOI 10.3406/pharm.1960.6708, lire en ligne), pp. 311-321
  • Danielle Jacquart, Médecine et pharmacie à Paris au XIIIe siècle, vol. 150, coll. « Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres » (no 2), (DOI 10.3406/crai.2006.87109, lire en ligne), pp. 999-1029
  • Adolf Tobler, mire, miresse dans Altfranzösisches Wörterbuch pp.  72-85 [lire en ligne]
  • Ernest Wickersheimer, Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, en deux volumes (1936) complété par un troisième volume (notes, de manière posthume) par Danielle Jacquart en 1979, « Centre de Recherche d'Histoire et de Philologie » (Hautes Études médiévales et modernes), EPHE 4e section, Genève: Librairie Champion et Paris, Librairie Droz, Volume 1 [lire en ligne] Volume 2 [lire en ligne] et le supplément [lire en ligne]

Articles connexes

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Liens externes

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