Moïse Lida Kouassi

Moïse Lida Kouassi, né le , est un enseignant chercheur, homme politique ivoirien, ancien ministre de la Défense et de la protection civile sous la présidence de Laurent Gbagbo.

Moïse Lida Kouassi
Fonctions
Ministre d'État, ministre de la Défense et de la protection civile

1 an, 11 mois et 12 jours
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Pascal Affi N'Guessan
Gouvernement Affi N'Guessan I et II
Prédécesseur Robert Guéï (président, ministre de la Défense)
Successeur Laurent Gbagbo (président de facto chargé de la Défense) Bertin Kadet (ministre délégué)
Biographie
Nom de naissance Moïse Lida Kouassi
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Lakota, Côte d'Ivoire
Nationalité Ivoirien
Parti politique FPI
EDS
Diplômé de Université d'Abidjan
Université de Strasbourg
Profession Enseignant

Formation et engagements modifier

Né le à Lakota[1], Moïse Lida Kouassi commence ses études à l'université d'Abidjan avant de les poursuivre en Allemagne à l'université de Hambourg, où il est diplômé d'études germaniques, puis en France à l'université de Strasbourg où il obtient un doctorat en science politique, option défense et stratégie générale. De retour en Côte d'Ivoire il devient maitre-assistant de langue civilisation germanique à l'université d'Abidjan[1].

Lors de sa carrière universitaire, Moïse Lida Kouassi milite au Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES).

En , à la suite d'une « expédition punitive » effectuée dans la nuit du 17 au 18 mai par les forces armées ivoiriennes contre les étudiants de l'université d'Abidjan, les membres du SYNARES protestent contre les violences militaires et l'interdiction des réunions syndicales sur le campus universitaire. Non entendu par le gouvernement Ouattara, le syndicat déclenche une grève illimitée, puis le , il organise une grande marche de protestation (avec le FPI et la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire, FESCI)[2]. À la suite de cette marche, Moïse Lida Kouassi est arrêté, ainsi que neuf autres militants du syndicat, dont Laurent et Simone Gbagbo. En , il est condamné à un an d'emprisonnement par le tribunal correctionnel d'Abidjan[3].

Parallèlement à ses activités syndicales, Moïse Lida Kouassi adhère au Front populaire ivoirien en , puis en devient secrétaire national chargé de la politique de défense et de sécurité de à [1].

Lors de l'arrivée au pouvoir du général Robert Guéï en , Moïse Lida Kouassi devient son conseiller politique[1].

Ministre de la Défense modifier

À la suite de l'élection de Laurent Gbagbo à la présidence de la République, Moïse Lida Kouassi est nommé, le , ministre d'État, ministre de la Défense et de la protection civile du premier gouvernement Affi N'Guessan.

Lors des élections législatives du 10 décembre 2000, Moïse Lida Kouassi est élu député de la circonscription de Marcory[1]. En , il est également désigné secrétaire général adjoint du FPI, chargé des relations avec les partis politiques et la société civile[1].

Le , dans le contexte du début de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo décharge Moïse Lida Kouassi de sa fonction de ministre de la Défense et bouleverse la chaine de commandement en remplaçant le poste régalien par un ministre délégué, directement rattaché au président de la République – en la personne de Bertin Kadet[4]. Moïse Lida Kouassi est alors nommé ministre d’État, conseiller auprès de la présidence.

Exil, arrestation et condamnation modifier

Après l'arrestation de Laurent Gbagbo le , Moïse Lida Kouassi décide de partir en exil, d'abord au Ghana avec ses trois enfants, puis au Togo à Lomé où un ami togolais propose de l'héberger[5] et où il demande l'asile[6].

En , la Direction de la surveillance du territoire (DST) est saisie d'un projet de déstabilisation du régime du président Ouattara par des officiers de l'armée en exil au Ghana[7]. La DST soupçonne alors Moïse Lida Kouassi d'avoir pris part à ce projet alors qu'il était en exil au Ghana. Visé par un mandat d'arrêt international, il est arrêté à son domicile du quartier de Djidjolé le au matin – au moment même où se tient à Lomé, un sommet de chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA), auquel participe Alassane Ouattara[8].

Extradé à Abidjan, il est détenu pendant plusieurs mois à la Direction de la surveillance du territoire (DST)[9]. Il bénéficie d'une mise en liberté provisoire mais est arrêté de nouveau, fin .

Poursuivi pour « complot contre l’autorité de l’État », avec trois autres co-accusés militaires, il est condamné le par la Cour d'assises d'Abidjan à quinze ans de prison ferme[9].

Le , bénéficiant de la mesure d’amnistie annoncée par Alassane Ouattara, Moïse Lida Kouassi est libéré[10]– tout comme Simone Gbagbo.

De retour à la vie politique modifier

Lors des élections législatives de 2021, se présentant à la députation sous la bannière Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), dans la circonscription de Lakota, Moïse Lida Kouassi est battu par le candidat du RHDP[11].

Lida Kouassi est le candidat du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI) lors de l'élection régionale de dans la région du Lôh-Djiboua. Il arrive deuxième avec 20,0 % des voix derrière Amédé Koffi Kouakou (RHDP, 67,2 %) mais devant Dominique Babli (PDCI, 12,8 %)[12].

Bibliographie modifier

  • Moïse Lida Kouassi, La rivalité des Allemagnes contemporaines en Afrique : conflit diplomatique ou compétition stratégique ? : problématique de la politique africaine des États allemands : 1955-1980, Thèse de 3e cycle, université de Strasbourg, 1984.
  • Moïse Lida Kouassi, Témoignage sur la crise ivoirienne - De la lutte pour la Démocratie à l'épreuve de la rébellion, Paris, L'Harmattan, 2010, 271 p.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (en) Cyril K. Daddieh, Historical Dictionary of Cote d'Ivoire (The Ivory Coast), Rowman & Littlefield Publishers, , 3e éd., 704 p. (ISBN 978-0810871861), p. 335
  2. Didier Depry, « Cote d'Ivoire: 18 février 1992-18 février 2004 : il y a 12 ans, ils tentaient d'assassiner la démocratie », sur fr.allafrica.com, (consulté le )
  3. « Cote d'Ivoire: L'opposition reduite au silence: condamnation de 77 prisonniers d'opinion (9207f) », sur Amnesty International (consulté le )
  4. « RFI - Côte d'Ivoire - Laurent Gbagbo en chef de guerre », sur www1.rfi.fr (consulté le )
  5. BBC News Afrique, « Procès de Lida Kouassi, ancien ministre de Gbagbo », sur bbc.com, (consulté le )
  6. « Justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire : Le Fpi exige la libération de Lida Kouassi - Abidjan.net News », sur news.abidjan.net (consulté le )
  7. « Côte d'Ivoire: Moïse Lida Kouassi se défend à son procès », sur RFI, (consulté le )
  8. « Côte d’Ivoire : l’ancien ministre de la Défense de Gbagbo, Moïse Lida Kouassi, arrêté au Togo », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  9. a et b « Côte d’Ivoire : Lida Kouassi condamné à 15 ans de prison ferme », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  10. « Libération de Simone Gbagbo en Côte d’Ivoire : « On est partis et on ne s’arrêtera pas » », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  11. « Côte d’Ivoire: « Lida Kouassi battu par Kouyaté à Lakota » », sur Connectionivoirienne.net (consulté le )
  12. https://resultats.cei.ci/elections-regionales/circonscription/09