Mo Mowlam
Marjorie Mowlam dite Mo Mowlam est une femme politique britannique, née le à Watford et morte le à Canterbury. Elle a été notamment chargée du dossier nord-irlandais au sein du gouvernement du travailliste Tony Blair, et a joué un tôle déterminant dans le processus de paix en Irlande du Nord en 1998.
Naissance | |
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Trevelyan College (en) Coundon Court (en) Université de Durham Université de l'Iowa |
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Parti politique |
La très honorable |
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Biographie
modifierMarjolie Mowlames ( «Mo» est un surnom ) est née en 1949 à Watford, ville située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Londres[1],[2]. Elle étudie à l'université de Durham la sociologie et l'anthropologie, et adhère au parti travailliste[2].
Elle travaille pour Tony Benn, alors député (travailliste), à Londres. Elle s'installe aux États-Unis avec son petit ami de l'époque et obtient un doctorat en sciences politiques à l'université de l'Iowa. Elle y travaille aussi pour l'écrivain américain Alvin Toffler à New York. Revenue en Grande-Gretagne, elle devient professeure à l'Université de Newcastle upon Tyne[3].
Elle est élue député dans une circonscription ouvrière, à Redcar, en 1987[1],[3], à un moment où le parti travailliste est au plus bas[4]. Elle devient le porte-parole du Labour pour l'Irlande du Nord, cette même année 1987. Sa popularité auprès des militants de base lui vaut de rejoindre le cabinet fantôme (en anglais : shadow cabinet) travailliste[3], lorsque John Smith est choisi comme leader de ce Parti travailliste en 1992. Elle y a le titre de Secrétaire d'État du Shadow pour le patrimoine national. À cette époque, elle se met à dos les monarchistes et les républicains en proposant, pour résoudre les problèmes financiers de la Maison de Windsor, la vente du palais de Buckingham et l'utilisation d'un palais « moderne »[5]. Elle est directe, avec un grand sens du contact, et a «un visage rond, enjoué puis renfermé, une forte carrure, un regard bleu, un désintérêt total pour son apparence et une dégaine de cheftaine forte en gouaille»[3].
Après la mort de John Smith en 1994, Marjolie Mowlam devient l'un des principaux organisateurs de la campagne de Tony Blair pour la direction du Labour. Après sa victoire, Tony Blair la nomme secrétaire d'État du Shadow pour l'Irlande du Nord. Elle résiste tout d'abord à cette nomination (elle aurait préféré un portefeuille économique), mais, après avoir accepté, elle s'investit à fond dans ce poste.
Après le retour du Labour, dirigé par Tony Blair, au pouvoir, à la suite des élections législatives de 1997, elle devient secrétaire britannique pour l'Irlande du Nord, première femme à occuper ce poste ministériel à haut risque[1]. Elle se démène pour renouer le fil du dialogue entre les adversaires, en Ulster. Réputée pour son franc-parler et son courage[1], elle applique ce même franc-parler à sa situation : elle révèle ainsi à l'époque qu'elle suit un traitement de chimiothérapie contre un cancer qui l'a laissé sans cheveux, d'où une étonnante perruque blonde. Elle n'hésite pas à enlever cette perruque, d'un geste spectaculaire, pour la poser sur la table au milieu d'une négociation si cela la gêne[4]. Elle joue un rôle décisif dans le processus aboutissant à l'accord dit Accord du Vendredi saint, réussissant à faire accepter par les protagonistes irlandais des clauses précédemment refusées, réussissant à trouver une voix pour la pacification là où ses prédécesseurs avaient échoué[6].
Elle se retire ensuite du monde politique. Elle meurt en 2005, à l'âge de 55 ans, des suites de la maladie[2],[3].
Un téléfilm produit par Channel 4 et ITV Studios lui est consacré en 2010 : Mo avec Julie Walters dans le rôle principal[7].
Références
modifier- Máire Cross, « Mowlami, Marjorie [Watford 1949 - Cantorbery 2005] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3064
- (en) « Mo Mowlam », The Guardian, Londres, (lire en ligne)
- Marc Roche, « Mo Mowlam, ancienne secrétaire à l'Irlande du Nord », Le Monde, (lire en ligne)
- Patrice de Beer, « Mo Mowlam, un tempérament direct et battant », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) « Queen urged to sell Buckingham Palace », The Independent, (lire en ligne)
- Christophe Boltanski, « Mo Mowlam prend du champ », Libération, (lire en ligne)
- (en) Emma Brockes, « Julie Walters: 'To hell with it… Fetch the razor' », The Guardian, (lire en ligne)
Liens externes
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