Mohamed Abdelaziz Djaït

religieux musulman tunisien

Mohamed Abdelaziz Djaït (arabe : محمد عبد العزيز جعيط), né en mai 1886 à Tunis et décédé le à La Marsa, est un théologien, universitaire et magistrat tunisien[1].

Mohamed Abdelaziz Djaït
محمد عبد العزيز جعيط
Illustration.
Portrait de Mohamed Abdelaziz Djaït.
Fonctions
Mufti de Tunisie

(3 ans, 8 mois et 14 jours)
Président Habib Bourguiba
Prédécesseur Poste créé
Successeur Mohamed Fadhel Ben Achour (indirectement)
Ministre tunisien de la Justice

(3 ans et 28 jours)
Monarque Lamine Bey
Premier ministre Mustapha Kaak
Gouvernement Kaak
Prédécesseur Habib Djellouli
Successeur Salah Ben Youssef
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès La Marsa, Tunisie
Nationalité tunisienne
Père Youssef Djaït
Conjoint Lella Wassila bent Abdelaziz Ben Mohamed Baccouche
Enfants Kameleddine Djaït
Profession Enseignant
Religion Islam

Biographie

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Né dans une famille tunisoise d'intellectuels et de religieux, il est le fils du grand vizir Youssef Djaït[1],[2].

Mohamed Abdelaziz Djaït sortant de son bureau à la Zitouna.

Il rejoint en 1901 l'université Zitouna où il termine ses études de théologie en 1907. En 1910, il devient un enseignant (mudarris) de deuxième classe puis, une année plus tard, un enseignant de première classe[2]. Il enseigne de 1911 à 1945 à la Zitouna, dont il est recteur de 1940 à 1943, et au Collège Sadiki de 1914 à 1940[1].

Djaït devient mufti en 1919, puis Cheikh El Islam malékite de 1945 à 1956[3]. En parallèle, il est nommé ministre de la Justice en 1947, avant de démissionner du gouvernement en 1950. Il est alors le principal auteur du projet de la Majallah qui préfigure le Code du statut personnel[4],[5].

Après l'indépendance, il est nommé le 4 avril 1957 au poste de mufti de Tunisie[6] qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1960[7]. Il est destitué à la suite d'un désaccord avec le président Habib Bourguiba sur la question du jeûne durant le mois de ramadan[8],[9].

Mohamed Abdelaziz Djaït s'inscrit dans la ligne du cheikh Salem Bouhageb.

Famille

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Il épouse Wassila Baccouche[3], fille de notables tunisois, en 1918. Ils ont cinq enfants soit trois garçons (Kameleddine, Youssef et Mohamed) et deux filles (Sabiha et Frida)[3]. Sa fille Sabiha épouse le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour ; son fils Kameleddine devient mufti de la République de 1998 à 2008.

Publications

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  • (ar) مجالس العرفان و مواهب الرّحمان (Commentaires du Hadîth)
  • (ar) الطّريقة المرضيّة في الاجراءات الشّرعيّة على مذاهب المالكيّة (La jurisprudence malikite)
  • (ar) التّشريع الإسلامي و المرأة (La législation islamique et la femme)
  • (ar) الاسلام دين و دولة و قوميّة (L'Islam : religion, État et nation)
  • (ar) الشّورى و الاسلام (La Choura et l'Islam)
  • (ar) مكان حمل الرّسول صلّى الله عليه وسلّم (Le lieu de la naissance du Prophète)
  • (ar) الحريّة و أثرها في التّشريع (La liberté et son impact sur la législation)
  • (ar) الهجرة: حقيقتها - أسبابها - أحكامها (L'Émigration prophétique : ses causes et ses conséquences)
  • (ar) المقاصد الشّرعيّة و أسرار التّشريع (Les finalités de la législation islamique)
  • (ar) نقد دراسة لفواتح السّور (Analyse et étude critique de Fawatih al-Sour)
  • (ar) بيع الأعيان الغائبة (Éthique du commerce en Islam)
  • (ar) إرشاد الأمّة و منهاج الأئمّة (Sermons)
  • (ar) الفتاوى (Les réponses)

Décorations

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Notes et références

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  1. a b c d e et f (ar) « Mohamed Abdelaziz Djaït », sur mawsouaa.tn (consulté le ).
  2. a et b Green 1978.
  3. a b et c Khaled Lasram, « Kamel Eddine Djaït, l'homme qui combattait l'hétérodoxie », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Noura Borsali, « Et le Code du statut personnel fut promulgué », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
  5. Sana Ben Achour, « Le Code tunisien du statut personnel, 50 ans après : les dimensions de l’ambivalence », L'Année du Maghreb, vol. 2,‎ 2005-2006, p. 55-70 (lire en ligne).
  6. « Nomination du mufti de Tunisie », Journal officiel de la République tunisienne, no 30,‎ , p. 429 (ISSN 0330-7921, lire en ligne).
  7. Clement Henry Moore, Tunisia since Independence : The Dynamics of One-Party Government, Berkeley, University of California Press, , 230 p., p. 52.
  8. Hamadi Redissi, « 2. Bourguiba, le wahhabisme et le Prophète », dans Le Pacte de Nadjd : ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Paris, Le Seuil, coll. « La Couleur des idées », (ISBN 978-2020960816, lire en ligne), p. 217-232.
  9. Stéphane Papi, « Les fattara du ramadhân au Maghreb ou l’hétéropraxie religieuse au prisme des normes sociales et juridiques », L'Année du Maghreb, vol. 14,‎ , p. 99-114 (lire en ligne).

Bibliographie

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  • Mohamed El Aziz Ben Achour (préf. Dominique Chevallier), Catégories de la société tunisoise dans la deuxième moitié du XIXe siècle : les élites musulmanes, Tunis, Ministère des Affaires culturelles, , 542 p.
  • (ar) Mohamed Bouzghiba, الشيخ الجليل محمد العزيز جعيط : الفتاوى و الإجتهادات [« Cheikh Mohamed Abdelaziz Djaït : l'homme et sa pensée »], Tunis, Méditerranée Éditions Senda Baccar,‎ .
  • (en) Arnold H. Green, The Tunisian ulama, 1873-1915 : social structure and response to ideological currents, Leyde, Brill Archive, , 324 p. (ISBN 978-9004056879, lire en ligne).

Liens externes

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