Mohamed Gnabaly

personnalité politique française

Mohamed Gnabaly (né le ) est un homme politique français et un entrepreneur social. Depuis 2016, il est maire de L’Île-Saint-Denis, commune insulaire de la Seine-Saint-Denis.

Mohamed Gnabaly
Fonctions
Maire de L'Ile-Saint-Denis
En fonction depuis le
(7 ans et 10 mois)
Élection 28 juin 2020
Prédécesseur Michel Bourgain
Vice-président de l'Association des Maires de France
En fonction depuis le
(7 ans, 6 mois et 24 jours)
Biographie
Date de naissance (39 ans)
Lieu de naissance 18ème arrondissement de Paris, France
Nationalité Française
Parti politique Les Écologistes (depuis 2023)
Enfants 3
Diplômé de École de commerce, Institut des hautes études en aménagement et développement des territoires en Europe
Profession Entrepreneur social

Il devient en 2014 adjoint au maire de L’Île-Saint-Denis chargé de la vie économique, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire. Il devient maire en 2016 et est réélu en 2020.

Biographie modifier

Né le dans le 18ème arrondissement de Paris, Mohamed Gnabaly est un homme politique français, de sensibilité écologiste[1]. Après une enfance passée dans le quartier de la Goutte-d’Or dans le 18e arrondissement, sa famille s'installe à L'Île-Saint-Denis alors qu’il a 6 ans[2].

Mohamed Gnabaly est titulaire d’un master finance d’école de commerce et est auditeur de l’institut des hautes études en aménagement et développement des territoires en Europe. Après plusieurs expériences en banque d’investissement, Mohamed Gnabaly cofonde en 2015 la Coopérative Novaedia - La Ferme des possibles[3], entreprise d’insertion dans le secteur de l’économie sociale et solidaire qui accompagne des publics vulnérables vers l’emploi autour de l’alimentation durable. Sous sa direction, Novaedia - la Ferme des Possibles emploie en 2023 une quarantaine de personnes en insertion, et prône un modèle d'entreprise sociale et solidaire[4]. La coopérative est une référence dans l'harmonisation des objectifs économiques, environnementaux et sociaux[5]. En mai 2024, il cofonde la représentation départementale de l'AMF et en prend la présidence[6]

Son engagement politique débute en tant qu’adjoint au maire à la vie économique, à l’emploi et à l’économie sociale et solidaire, élu sur la liste citoyenne “Agir ensemble pour une Île vivante” en 2014[7],[8], avant de devenir maire de cette commune en 2016 à la suite de la démission de son prédécesseur, Michel Bourgain (DVG)[9], pour des raisons de santé[10]. Depuis 2016, il est un des vice-présidents de l’Association des maires de France, ayant remplacé son prédécesseur Michel Bourgain dans cette responsabilité[11].

En juin 2020, il est réélu dans le cadre d'une quadrangulaire avec 45,93 % des voix[12]. Cette même année, il dénonce la violente interpellation raciste par la police nationale ayant eu lieu dans sa commune[13]. Le maire s’est ainsi déclaré “choqué” et a demandé “des sanctions exemplaires[13]” après la diffusion d’une vidéo où l'on peut voir des fonctionnaires de police proférer des remarques racistes à l’encontre d’un individu qu’ils venaient d'interpeller dans la Seine[14]. Dans la nuit du 9 au , Mohamed Gnabaly retrouve le portail de sa maison dégradé de quatre croix gammées et de menaces de mort[15]. Le lendemain, des citoyens se sont rassemblés devant sa demeure scandant "Tous citoyens, tous maires." Il a reçu à cette occasion le soutien de nombreux élus et citoyens.

Actions et réalisations politiques modifier

Mohamed Gnabaly est engagé politiquement pour la justice, l'égalité des territoires ainsi que pour écologie sociale et solidaire. En 2019, une action judiciaire a été initiée contre l'État français par des élus de Seine-Saint-Denis dont l’édile de L'île-Saint-Denis[16]. Ce recours, motivé par des faits de rupture d'égalité établis par un rapport parlementaire de 2018[17] mettant en évidence la sous-dotation de la Seine-Saint-Denis comparativement aux autres départements, visait à mettre en lumière et à corriger les disparités significatives entre ce département et le reste de la France en termes de services publics d’État.

Il lutte contre l'utilisation des pesticides : en 2019, il décide avec huit autres maires de déposer des arrêtés anti-glyphosate face à la dangerosité de ce désherbant pour les populations. Attaqués par le préfet de Seine-Saint-Denis, l’édile est conforté dans sa décision par le tribunal administratif de Montreuil en 2020[18], mais cette décision est annulée par le Conseil d’État ce qui a poussé le conseil municipal de L’Île-Saint-Denis à prendre un second arrêté anti-pesticides[19].

Mohamed Gnabaly exprime une approche de la transition écologique qu'il qualifie de "transition écologique urbaine, populaire et solidaire"[20]. Selon lui, une commune pauvre ne peut ignorer les aspects sociaux dans le processus de transition écologique. Il insiste sur la nécessité d'une plus grande liberté accordée aux collectivités locales sur cet enjeu. Les communes peuvent être selon lui à l'avant-garde des innovations en matière écologique.

Il mène une politique de restauration scolaire et prône une gestion en régie publique[21]. Son objectif déclaré est de permettre à tous les élèves de manger sainement à des prix abordables. Il a introduit le bio à 90 % dans les menus, avec deux repas végétariens sur quatre par semaine pour tous. Pour répondre au plus près aux besoins, les tarifs sont adaptés à la situation de chaque famille sur la base du quotient familial, sans excéder 50% du coût de fabrication des repas, avec des forfaits journaliers. Il défend le fait-maison et la production locale pour garantir le bien-manger. Il a également mis en place la récupération des déchets alimentaires pour compostage par l’association les Alchimistes.

En 2016, après avoir consulté la population sur l’accueil du village olympique sur L’Île-Saint-Denis, le conseil municipal valide l'accueil d'une partie du village dans la ZAC de l'écoquartier fluvial, comprenant des logements, des bureaux, des commerces, une base de loisirs nautiques, une cité des arts et de la culture, des espaces verts, un parc de 2 hectares et l’aménagement des berges de Seine[22]. L’accueil du village olympique a permis d'accélérer et de rendre possible les projets de la ville avec des infrastructures majeures tels qu'un pont reliant L'Île-Saint-Denis à Saint-Denis, un mur antibruit sur l'autoroute A86, et l'enfouissement de lignes à haute tension : « Sans les JO, jamais je n’aurais pu transformer la ville comme on va le faire »[23].

Résultats des élections municipales de 2020 modifier

Candidat Parti Premier tour Second tour
Mohamed Gnabaly Div. G. 37,70 % (688) 45,93 % (1 005)[12]
Henry Pemot Div. G. 31,01 % (566) 35,69 % (781)
Mohamed-Jamil Abid Div. G. 15,73 % (287) 12,25 % (268)
Isabelle Mouréreau PCF 11,84 % (216) 6,12 % (134)
Benoît Maranget Ext. G. 3,73 % (68) -
Total inscrits 3 740 (1er tour) / 3 732 (2e tour)
Participation 50,13 % (1er tour) / 59,70 % (2e tour)
Votes blancs 1,49 % (1er tour) / 0,99 % (2e tour)
Votes nuls 1,17 % (1er tour) / 0,81 % (2e tour)

Vie familiale modifier

Mohamed Gnabaly est marié et père de 3 enfants[10].

Notes et références modifier

  1. Laure Equy, « Ile-Saint-Denis «La culture banlieue, c’est de faire avec les moyens du bord, et c’est ça aussi, l’écologie» », sur Libération (consulté le )
  2. Anne-Laure Lemancel, « Mohamed Gnabaly, l'Enfant de l'île », Le journal du Grand Paris, no 226,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  3. « Insertion, nature… La Ferme des possibles fournit bien plus que des légumes », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  4. Mehdi Nabti et Mohammed Gnabaly, « Novaedia : coopérative d’insertion », dans Entreprises à mission et raison d'être, Dunod, coll. « Stratégie d'entreprise », , 159–167 p. (ISBN 978-2-10-081084-0, lire en ligne)
  5. « Les emplois de l'inclusion », sur emplois.inclusion.beta.gouv.fr (consulté le )
  6. Anthony Lieures, « Mohamed Gnabaly prend la tête de l’association des maires de Seine-Saint-Denis dans un climat tendu », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  8. Licia Meysenq, « L’Ile-Saint-Denis : Mohamed Gnabaly, citoyen entrepreneur et futur maire ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
  9. « Le maire de L'Île-Saint-Denis démissionne pour raisons de santé », sur France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le )
  10. a et b Gwenael Bourdon, « Mohamed Gnabaly, jeune, entrepreneur et maire de L’Ile-Saint-Denis », sur leparisien.fr, (consulté le )
  11. « Nouvelles instances à l'AMF », sur maire-info.comF, (consulté le )
  12. a et b Le Monde
  13. a et b Par G. B. Le 27 avril 2020 à 20h32 et Modifié Le 28 Avril 2020 À 08h33, « Propos racistes lors d’une intervention policière en Seine-Saint-Denis : les élus réclament des sanctions », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. (fr-fr) Propos racistes pendant une interpellation à l'Île-Saint-Denis, un témoin raconte Consulté le .
  15. « Portail tagué de croix gammées, menaces de mort : le maire de l'Ile-Saint-Denis porte plainte - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  16. « Quatre élus de Seine-Saint-Denis portent plainte contre l’État », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  17. Assemblée nationale, « Rapport d'information n°771 - 15e législature », sur Assemblée nationale (consulté le )
  18. Par La rédaction Le 4 mars 2020 à 12h43, « En Seine-Saint-Denis, la justice donne raison à six maires anti-glyphosate », sur leparisien.fr, (consulté le )
  19. « Seine-Saint-Denis. Deux villes prennent un nouvel arrêté anti-pesticides », sur actu.fr, (consulté le )
  20. Maider Darricau, « Mohamed Gnabaly, maire de L’Ile-Saint-Denis », sur Urbanisme, (consulté le )
  21. « Cantines: en Seine-Saint-Denis, de "l'écologie populaire" et du bio dans les assiettes », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  22. « Ile-Saint-Denis : quand les habitants participent aux décisions d'aménagement », sur Les Echos, (consulté le )
  23. « Paris 2024 : une île, un maire écolo et « la chance » de bénéficier des Jeux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )