Mohand Oulhadj
Mohand Oulhadj (en kabyle : Muḥend Ulḥaǧ), de son vrai nom Akli Mokrane, né le à Bouzeguène en Algérie et mort le à Paris, est un colonel de l'armée de libération nationale et chef de la Wilaya III (Kabylie) durant la guerre d'indépendance de l'Algérie.
Naissance | |
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Décès | |
Surnom |
Le Vieux Renard, Amghar, Le Sage |
Nationalités |
française (jusqu'au ) algérienne |
Allégeance | |
Activité |
Militaire |
Partis politiques | |
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Distinction |
Médaille El Athir |
Successeur du colonel Amirouche Aït Hamouda, il est surnommé par ses ennemis « Le Vieux Renard » (pour son intelligence) et « Amghar » (Le Sage, pour sa sagesse) par ses amis et ses frères de combat.
Scolarité et militantisme
modifierIl suit des études primaires à l’école d’Ait-Ikhlef où il se distingue parmi ses camarades et est apprécié par ses enseignants pour son intelligence et sa volonté d’apprendre. Sa scolarité s’arrête au certificat d’étude, qu’il obtient en 1926 à Michelet (Ain-El-Hamam).
Mohand Oulhadj entre alors dans la vie active en aidant son père dans sa forge. Poussé par le besoin, il émigre en France où il travaille dans une usine. Mais son séjour en France est de courte durée. Il rejoint d’abord Sétif en compagnie de ses deux cousins Ameziane et Hemiche, où il mène une vie militante au sein de la formation de Ferhat Abbas. En 1943, il regagne Alger où il est employé à l’usine de Sochina (actuel Biotic), sise au Gué de Constantine en qualité de contremaître.
En 1947, il retrouve son village natal de Bouzeguène pour s’occuper de l’assistance judiciaire de ses cousins, Md Ameziane et Hemiche, condamnés par le tribunal de Constantine à la peine capitale pour « atteinte à la sûreté de l’état », lors des massacres de 8 mai 1945. Ces derniers ne seront libérés qu’au lendemain de cessez-le-feu.
En 1948, il s’installe à Ighil Bouammas, pour se consacrer au commerce (matériaux de construction et produits alimentaires).
Mohand Oulhadj est élu président de la Djamaa (assemblée) d’Akfadou.
La guerre d'Algérie
modifierDès le début de l'année 1955, Mohand Oulhadj s'engage dans le combat, accompagné de ses trois fils et fait don à la révolution de l'ensemble de ses biens, dont une somme de sept millions de francs, une fortune à l'époque. En représailles, sa famille est emprisonnée et ses maisons brûlées par les forces coloniales.
L'engagement sans réserve de cet homme, sa personnalité, ses qualités, lui permettent de gravir rapidement les différents échelons de la hiérarchie au sein de l'ALN. Élevé au grade de commandant et adjoint politique du colonel Amirouche Aït Hamouda dès 1957, il suscite l'estime et le respect de tous et à tous les niveaux de la hiérarchie par son comportement exemplaire et sa moralité.
La France ne reste pas indifférente devant les capacités d'action et de mobilisation de cet homme dans le combat. Dès la fin 1958, alors qu'il se trouve chargé de l'intérim du poste de commandement de Wilaya (Amirouche en mission en wilaya II), l'armée française tente de l'éliminer en utilisant le même procédé que pour Mostefa Ben Boulaïd : une batterie de radio émetteur piégée. Celle-ci explose au moment de son utilisation, entraînant la mort de trois opérateurs et le blessant gravement.
En , il se voit confier de nouveau le rôle de chef par intérim de Wilaya III, par le colonel Amirouche Aït Hamouda en mission en Tunisie avec le colonel Si El Haouès. Ces derniers tombent dans une embuscade tendue par l'armée française à Djebel Thamer (Boussâada). Mohand Oulhadj continue d'assumer sans interruption ses fonctions jusqu'à sa nomination officielle, par l'état-major de l'ALN, au grade de colonel, chef de la Wilaya III, le .
L'esprit avisé du colonel Mohand Oulhadj lui permet de riposter au rouleau compresseur de l’Opération Jumelles : il réorganise les grosses compagnies et bataillons de djounouds de l'ALN en sections mobiles et pratique les techniques de la guérilla en recourant souvent à des embuscades meurtrières.
C'est lui qui hisse symboliquement le le drapeau algérien à Sidi-Fredj, lieu où avaient débarqué les forces coloniales françaises le .
Après l'indépendance
modifierEn 1962, il remet le trésor FLN de la Wilaya III historique, contenant 46 kg d'or, 496 louis de 20 francs et 17 millions d'anciens francs à l'État algérien. Che Guevara, lors de sa venue en Algérie en 1963, le rencontre.
Après l'indépendance, de 1962 à 1964, il exerce dans les rangs de l'Armée Nationale Populaire en qualité de commandant de la 7e région militaire. En 1963, lors de la guerre des Sables, le commandant Mohand Ouladj part avec un bataillon de soldats de la Wilaya III Kabyle et le colonel Ouamrane[1] pour faire face à l'attaque marocaine[2],[3],[4],[5].
En septembre 1963, il s'inscrit comme membre du FFS, parti créé par Ait Ahmed. Il participe au déclenchement de la rébellion armée contre Ben Bella en Kabylie, mais n'y reste pas longtemps, ne pouvant accepter la guerre fratricide qui déchire cette région pendant des mois. Il fait partie du Secrétariat Exécutif du Front de Libération Nationale et membre du Conseil de la Révolution.
Soigné à l'hôpital militaire d'Alger, puis transféré à Paris, il décède le à l’âge de 61 ans. Il est enterré, à sa demande, aux côtés des siens dans son village natal Bouzeguène, en Kabylie.
En l'honneur de sa mémoire, l'université de Bouira porte son nom (université Akli Mohand Oulhadj)[6], de même qu'un lycée de cette ville[7].
Décorations
modifier- Ahid de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Notes et références
modifier- https://psdhtml.me, « L'Expression: Nationale - Aveu d'ingérence », sur L'Expression (consulté le )
- « «Nous étions une poignée de pilotes pour 6 ou 7 appareils hétéroclites» | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
- Hervé BOURGES, Dictionnaire amoureux de l'Afrique, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-259-25360-4, lire en ligne)
- Abderrezak Bouhara, Du djebel aux rizières: a propos des résistances, Éditions ANEP, (ISBN 978-9947-21-146-5, lire en ligne)
- Ben Mammar Belkacem Houcine, Algérie nouvelle: redéploiement de l'Etat et régionalisation de l'Algérie, Verlag nicht ermittelbar, (lire en ligne)
- « Université de Bouira », sur Université de Bouira (consulté le )
- Noura A., « Commémoration de la mort du colonel Mohand Oulhadj », sur La Dépêche de Kabylie, (consulté le )
Liens externes
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