Monergol
Un monergol est un ergol qui a la propriété de se suffire à lui-même pour assurer la propulsion dans un moteur-fusée ; autrement dit, un propergol constitué d'un seul ergol[1]. Il est de formation souvent endothermique, et comparable à un explosif en ce qu'il produit une libération d'énergie et de gaz sans combustion, avec la différence importante de faire cela dans un mode non explosif.
Principe
modifierLes monergols nécessitent généralement l'usage d'un catalyseur pour assurer leur décomposition.
Exemples et applications
modifierL'hydrazine N2H4 est un moergol avec, comme catalyseur de décomposition, le nitrure de molybdène MoN sur l'alumine Al2O3, l'iridium Ir, l'ion ferreux Fe2+ ou ferrique Fe3+ (plus rare).
L'eau oxygénée utilisée dans les années 1960 pour propulser les rocketbelts.
Le monergol Otto II (en)[2],[3], [4], composé de plusieurs produits dont le principal est le dinitrate 1,2-propanediol C3H6(NO3)2, structurellement semblable à la nitroglycérine C3H5(NO3)3 dont il diffère par deux groupes nitrate au lieu de trois et surtout son caractère bien moins dangereux en termes d'explosion. Utilisé notamment pour la production de gaz chaud alimentant le moteur pneumatique de torpilles OTAN comme la torpille Mark 48, selon la réaction:
- C3H6(ONO2)2 → 3 CO + 3 H2O + N2
Confusion possible
modifierOn qualifie d'hypergolique un couple d'ergols qui, lorsqu'ils sont mis en contact l'un avec l'autre, autocatalysent leur propre oxydoréduction : la combustion s'initie spontanément, sans qu'il y ait besoin d'un système d'allumage.
Notes et références
modifier- ↑ (fr) Larousse.fr « monergol ».
- ↑ « TOXICOLOGICAL PROFILE FOR OTTO FUEL II AND ITS COMPONENTS »
- ↑ S Forman, « A review of propylene glycol dinitrate toxicology and epidemiology », Toxicology Letters, vol. 43, nos 1–3, , p. 51–65 (PMID 3051528, DOI 10.1016/0378-4274(88)90020-3)
- ↑ Edward P. Horvath, Richard A. Ilka, James Boyd et Thomas Markham, « Evaluation of the neurophysiologic effects of 1,2-propylene glycol dinitrate by quantitative ataxia and oculomotor function tests », American Journal of Industrial Medicine, vol. 2, no 4, , p. 365–78 (PMID 6980592, DOI 10.1002/ajim.4700020407)