Dans le monde du cirque, Monsieur Loyal est le maître de la piste, le chef d'orchestre des numéros, particulièrement des entrées de clowns, notamment dans les duos ou trios.

Messieurs Loyal dans leur tenue traditionnelle rappelant la culotte de peau et le spencer rouge que portait le créateur du cirque moderne Philip Astley. Ces petites statuettes sont les récompenses décernées lors du festival international du cirque de Bayeux. Il s'agit des Loyals d'or, d'argent et de bronze.

Histoire du nom

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À l'origine, on trouve Anselme-Pierre Loyal (1753-1826), un artiste ayant travaillé comme sellier et artificier chez les Franconi à Lyon puis à Paris dans les années 1780-90. Surnommé « Blondin », il paraît notamment à l'affiche d'un spectacle de la Troupe Benoist Guerre à Bordeaux en 1790-92 comme équilibriste à échelles.

Avec sa femme, Jeanne Marie Gaillard (1763-1838), fille du sauteur Jean Baptiste Gaillard, épousée en 1780, il a plusieurs fils : Pierre (1791-1848) dit Blondin Ainé ; Pierre Claude (1795-1867) dit Blondin Cadet, beau-père de Théodore Rancy ; Antoine Joseph (1800-1853) et Xavier Joseph (1805-1849) dit Lami. À la mort d'Anselme-Pierre, le cirque familial est codirigé par les quatre frères.

Pierre-Claude reprend la direction du cirque au décès de ses frères et élève un temps leur progéniture ; il meurt en 1867 et est inhumé au cimetière Saint-Jean de Vaucelles à Caen[1]. Si le nom de « Loyal » devient célèbre dans le monde de l'équitation et du cirque, il s'impose réellement comme « emblème » du présentateur-régisseur de spectacle au cours de la génération suivante, en 1859 avec les trois fils de Xavier-Joseph, lorsque Théodore Loyal (1829-1869) puis ses frères Leopold (1833-1889) et Arsène Désiré (1838-1905) se succèdent au poste de régisseur attitré des Cirques d'Été, d'Hiver puis du Nouveau Cirque à Paris jusqu'au début du XXe siècle. La tombe de Pierre-Claude Loyal est régulièrement honorée par les présentateurs de cirque[2].

Signes distinctifs

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Il est le plus souvent habillé avec la traditionnelle veste queue de pie rouge, pantalon blanc ou noir, chemise blanche, nœud papillon noir, blanc ou rouge et bottes de cavalier, même si beaucoup de présentateurs les abandonnent au profit de mocassins plus confortables. D'autres, bien souvent de simples amateurs, ou des présentateurs occasionnels de cirques n'existant que dans la période de Noël, utilisent ces artifices vestimentaires pour conforter leur rôle de Loyal et leur donner de la crédibilité.

En France

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En France, parmi les personnes notoires ayant occupé la fonction de « Monsieur Loyal » , on compte :

  • Dominique Senati, Monsieur Loyal du cirque Amar (années 1970), du Cirque d'Hiver à Paris (années 1970) puis du cirque Gruss à l'ancienne (années 1980) ;
  • Nandy Werl, Monsieur Loyal des cirques Pinder et Jean Richard de 1977 à 1990.


Vocabulaire

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Auparavant, dans Le Tartuffe ou l'Imposteur de Molière en 1664, monsieur Loyal est un personnage de sergent. Son nom est alors un dérivé de « légal » et ne peut faire référence au cirque, dont la création, en tant que telle, est postérieure à l'époque de ladite œuvre.

Notes et références

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  1. Service de l'inventaire de la région Normandie, Ici repose... : À la découverte des cimetières de Caen, coll. « Parcours du patrimoine »,
  2. Hommage à Pierre Claude Loyal

Bibliographie

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  • Lorenzo Frediani, Monsieur Loyal : Histoire de la famille de Cirque Loyal, Paris : Arts des deux Mondes, 2008
  • On trouve une photographie de Léopold et Théodore Loyal, encadrant l'acrobate-clown Jean-Baptiste Auriol, dans l'ouvrage Jours de Cirque, Grimaldi Forum Monaco, Actes Sud, 2002 (ISBN 2-7427-3838-X)