Monument à Alfred Sisley

Buste de l'artiste, citoyen adoptif de Moret-sur-Loing, placé au sommet d'une stèle ornée d'une allégorie de la ville

Le monument à Alfred Sisley est un groupe statuaire situé à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne - France). Réalisé par Eugène Thivier, il représente un buste en bronze du peintre Alfred Sisley accompagné d'une sculpture en pierre représentant une jeune femme symbolisant la vallée du Loing.

Monument à Alfred Sysley
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0,6 mVoir et modifier les données sur Wikidata
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Contexte

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Alfred Sisley et sa fille Jeanne à la passerelle à Moret.

Alfred Sisley (1839-1899), un des fondateurs principaux de l'impressionnisme, s'installe à Moret-sur-Loing en 1882 et s'y installe définitivement en 1889. Dans une lettre de 1892, il affirme que c'est ici qu'il a créé ses meilleures œuvres. Sisley travaillait en plein air à tout moment de l'année, capturant ses vues préférées de la ville et de ses environs. Des séries entières de ses peintures sont dédiées à l'église de Notre-Dame, au pont de Moret sur le Loing, ainsi qu'aux paysages fluviaux de Saint-Mammès à proximité, là où le Loing se confond avec la Seine. Sisley meurt le 29 janvier 1899 à Moret et est enterré avec son épouse, Marie-Louise Adélaïde-Eugénie Sisley morte 4 mois plus tôt, dans le cimetière de la ville en présence de Claude Monet, Camille Pissarro et Auguste Renoir, les trois autres fondateurs principaux de l'impressionnisme.

Histoire

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Le 15 juin 1905, une annonce dans la revue Mercure de France du comité exécutif du monument Sisley indique qu'il a pour projet de célébrer au nom de la ville de Moret-sur-Loing la mémoire d'Alfred Sisley par l'érection d'un monument artistique sur la place du Pont, chère au peintre. Étienne Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, en est nommé président d'honneur. Le peintre Antoine Guillemet et le sénateur Charles Prévet en sont les deux vice-présidents d'honneur. Le Comité a pour président M. de Brequeville, pour vice-présidents MM. Barbey, Geoffroy, Bélier, pour secrétaire-général, M. Drège, pour secrétaire-adjoint, M. Thoiré, pour trésorier maître Lalande, notaire à Moret et compte parmi ses membres, MM. Sauvé, Tolin, Turpin, Paupardin, Picabia[N 1], Hœniger, Thiesson[N 2], Berthier, Chesnoy. Selon le comité, les enfants de Sisley[N 3] acceptent l'hommage et laissent au comité toute liberté pour accomplir son projet[1].

Jeanne Sisley, la fille du peintre, demande à Auguste Rodin de réaliser un buste représentant Alfred Sisley, ce que Rodin accepte, mais le comité fait appel au sculpteur Eugène Thivier[2].

Le 1er mai 1908, Eugène Thivier expose au salon des artistes français au Grand Palais un fragment de sa sculpture pour le monument Sisley[3],[4].

Le 9 août 1908, Francis Picabia, alors vice-président du comité du monument Sisley, fait un don de plus de 5000 Francs pour couvrir les frais du monument[5], ce qui lui vaut de devenir président du Comité Sisley, se plaçant symboliquement dans la filiation du peintre[6],[7]. Il propose alors l'admission de Gustave Danthon au sein du comité[5].

En 1911, Adolphe Tavernier organise une souscription pour le monument à Sisley[8], le 31 mars, Auguste Renoir demande à Paul Durand-Ruel d'envoyer 500 francs à Tavernier pour le monument[9].

Monument du Peintre Sisley en 1911, carte postale de Louis Coffin.

Le monument, conçu par l'architecte Maillard[4],[N 4], est inauguré le 15 juillet 1911[10] sous la présidence d'Étienne Dujardin-Beaumetz, au Champ de Mars à Moret. Un buste en bronze d'Alfred Sisley est placé sur un piédestal, regardant en direction de la rivière du Loing. Située plus bas le long du piédestal, une sculpture représentant une jeune femme symbolise la vallée du Loing, inspiratrice du peintre à la prestigieuse palette, sur laquelle « Tout l'espace frémit, s'irise et se reflète », selon le sonnet à Sisley d'Antoinette Renaud, lu à l'inauguration du monument[11].

En 1911, il est le premier artiste impressionniste à recevoir un hommage public, notamment des habitants de Moret-sur-Loing, d’un monument commémoratif[12].

En 1994, le monument à Alfred Sisley, est déplacé depuis le Champ de Mars à l’entrée ouest de la ville, sur la place Samois, devant la porte fortifiée Samois, à proximité de l’office de tourisme et du musée[13].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Francis Picabia
  2. peut être Gaston Thiesson
  3. Jeanne et Pierre Sisley
  4. peut être Jean-Baptiste Maillard ou Henri Maillard

Références

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  1. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k105523x/f157
  2. Moret-sur-Loing, la Porte de Samois, le Monument à Sisley et Mardi Poésie, 17 novembre 2020.
  3. https://archive.org/details/catalogueillustr1908soci/page/n71/mode/2up
  4. a et b Monument à Alfred Sisley, anosgrandshommes.musee-orsay.fr
  5. a et b Francis Picabia, Carole Boulbès, Ecrits critiques, 2005, p. 35 : « 1. Cf. le compte rendu de la séance plénière du Comité d'Initiative du 9 août 1908 , Dossier Picabia , volume 1 , p . 69 Picabia prit en charge la totalité des dépenses restantes , soit un minimum de 5 000 francs . De fait , le président en titre lui offrit spontanément son fauteuil . L'artiste l'accepta et proposa d'admettre dans le comité M. Danthon qui avait promis une « généreuse subvention » . Le paysage contemporain : l'opinion de quelques paysagistes M. F. 35. »
  6. Marc Le Bot, Francis Picabia et la crise des valeurs figuratives, Paris, Klincksieck, 1968, p. 25
  7. Arnauld Pierre, La peinture est-elle un art ? Picabia et la photographie, les sources d'un problème, Études photographiques, numéro 5, Novembre 1998
  8. Sophie Monneret , L'impressionnisme et son époque: M à T, 1978, p. 271
  9. Lionello Venturi, Les Archives de L'impressionnisme: Lettres de Renoir, Monet, Pissarro, Sisley, Et Autres. Mémoires de Paul Durand-Ruel. Documents, Volume 1, B. Franklin, 1968, p. 201
  10. Ségolène Le Men et Aline Magnien, La statuaire publique au XIXè siècle, 2004, p. 31 « Buste de Sisley par Eugène Thivier. inauguré à Moret-sur-Loing le 15 juillet 1911. »
  11. Jules Viatte, Moret sur Loing: les promenades d'art, 1912, p. 111
  12. Théodore Duret, Histoire des peintres impressionnistes, , 153 p. (ISBN 9782346142095, lire en ligne), p. 79.
  13. François Foronda, « Retour à Moret ». Les retours, Éditions de la Sorbonne, 2019, DOI 10.4000/books.psorbonne.99352.

Voir aussi

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