Mouvement MeToo en Chine
Le mouvement #MeToo en Chine (chinois : #WoYeShi) émerge en Chine en 2018, peu de temps après celui aux États-Unis. En Chine continentale, les publications MeToo en ligne ont été ralenties par la censure gouvernementale.
Historique
modifierEn Chine, dans le domaine professionnel et selon une étude de 2018, 70 % des femmes interrogées indiquent faire l’objet de harcèlement[1].
Dans le sillage du mouvement #MeToo de 2018, la scénariste Xianzi accuse le célèbre présentateur Zhu Jun de harcèlement sexuel et porte plainte[2]. D'autres personnalités, hommes d'affaires ou artistes, sont également publiquement visés par des accusations similaires. Les autorités réagissent en les censurant, réprimant les plaignantes et leurs avocats, tandis que les procès traînent en longueur[3],[4].
Le hashtag #MeToo étant censuré sur les réseaux sociaux, les femmes ont alors utilisé des émojis de lapin et de bol de riz ; lapin de riz se prononce mi-tu en chinois[5].
En juin 2024, Sophia Huang Xueqin, figure du mouvement #MeToo chinois, emprisonnée depuis 2021, est condamnée à cinq ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat ». De même le syndicaliste Wang Jianbing est condamné à trois ans et six mois de prison pour le même motif[6].
Quelques cas médiatisés
modifierEn août 2021, la superstar chinoise Kris Wu est arrêté par les autorités chinoises, à la suite d'accusations de viols sur une étudiante de 17 ans[7]. En octobre 2022, il est condamné à 13 ans de prison pour viol[8].
Le , par son compte Weibo, la joueuse de tennis Peng Shuai accuse de viol Zhang Gaoli, qui a été premier vice-Premier ministre de 2013 à 2018 et membre du Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois de 2012 à 2017. Son message est censuré peu après[9].
Références
modifier- Simon Leplâtre, « En Chine, deux scandales réveillent le mouvement #metoo », sur Le Monde, (consulté le )
- (en) Sara Liao et Rose Luqiu, « Four Years After #MeToo in China: Shrinking Digital Space for Change », sur The Diplomat, (consulté le )
- Zhifan Liu, « Harcèlement sexuel : à Pékin, un procès pour ouvrir la brèche », sur Libération, (consulté le )
- Samuel Villaneuve, « Les retombées du mouvement #MeToo en Chine », sur Apostrophe (consulté le )
- Thaïs Chaigne, « #MeToo en Chine : face à une censure hyper réactive, les féministes condamnées à l’anonymat », sur France 24, (consulté le )
- Lucile Coppalle, « #Metoo en Chine : la journaliste Sophia Huang Xueqin, pionnière du mouvement, condamnée à cinq ans de prison », sur Libération, (consulté le )
- « Accusée de viol, la superstar chinoise Kris Wu a été arrêtée », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Le chanteur sino-canadien Kris Wu, star en Chine, condamné pour viol à 13 ans de prison », sur Le Figaro, (consulté le )
- Laurence Defranoux, « #MeToo en Chine : une star du tennis accuse de viol un ancien vice-Premier ministre », sur Libération, (consulté le ).