Frances Trollope
Frances Trollope, née le à Stapleton et morte le à Florence, est une romancière anglaise.
Biographie
modifierFrances Trollope naît à Stapleton, près de Bristol. Elle est la fille du pasteur William Milton et de sa première épouse, Mary Gresley[1]. Vers 1803, elle s'installe avec sa sœur aînée à Londres, où elles vivent auprès de leur frère cadet, fonctionnaire au War Office. Elle fait la connaissance de l'avocat Thomas Trollope, qu'elle épouse le [1].
Le couple a sept enfants. Le plus connu est l'écrivain Anthony Trollope. Un autre de leurs enfants, Thomas Adolphus Trollope, est également écrivain et journaliste. Ils ont également deux filles, Cecilia et Emily, et deux autres fils, Henry et Arthur[1].
À la suite des revers de fortune de son mari, elle rejoint avec trois de ses fils en 1827 la communauté utopique fondée par Fanny Wright dans le Tennessee, destinée à l'éducation et l'émancipation des esclaves[1]. Après l'échec de cette expérience, elle s'installa à Cincinnati dans l'Ohio, où elle tente, sans succès, de tenir un commerce. Après deux années d'efforts infructueux à Cincinnati, elle voyage durant une année sur la côte est des États-Unis, puis elle rentre en Angleterre en [1].
Elle revient sur son expérience américaine dans l'ouvrage qu'elle publie en Domestic Manners of the Americans (« Mœurs domestiques des Américains »), critique sévère de la société américaine dont elle met en lumière les paradoxes, entre promotion de la liberté et des droits humains et recours à l'esclavage[1]. Son ouvrage provoque du ressentiment des deux côtés de l'Atlantique, mais lance sa carrière d'écrivaine et permet à Frances Trollope d'assurer des revenus pour sa famille[1]. Cependant, les dettes professionnelles de son époux obligent la famille à fuir les créanciers en s'exilant en Belgique[1]. Frances Trollope perd son fils Henry et son mari, et se réinstalle en Angleterre. Elle vit quelques années à Monken Hadley, au nord de Londres, à Portman Square, à Londres, auprès de sa fille à Penrith, dans le Cumberland, avant de s'établir définitivement en Toscane à partir de 1843. Elle vit ses dernières années à Florence, auprès de son fils l'écrivain Thomas Adolphus Trollope et de son épouse également écrivaine, Theodosia Trollope (en)[1]. Elle meurt à Florence le et est enterrée au cimetière anglais de la ville[1].
Activités éditoriales
modifierElle publie Belgium and Western Germany in 1833 (1834), Paris and the Parisians in 1835 (1836), Vienna and the Austrians (1838), A Visit to Italy (1842), Travels and Travelers : A Series of Sketches (1846).
Elle écrit plusieurs romans à contenu plus social : The Life and Adventures of Michael Armstrong, the Factory Boy (1840), le premier roman sur l'industrialisation du Royaume-Uni, The Life and Adventures of Jonathan Jefferson Whitlaw : or Scenes on the Mississippi (1836), un roman anti-esclavagiste, et The Vicar of Wrexhill, sur la corruption de l'Église.
Elle signait sous le nom de Mrs. Trollope ou Mrs. Frances Trollope.
Postérité
modifierLa popularité littéraire de Frances Trollope ne se dément pas jusqu'à sa mort. Ses livres sont réédités régulièrement jusque dans les années 1880, puis disparaissent complètement, peut-être en lien avec la publication par son fils Anthony Trollope d'une Autobiographie (1883). Alors que Frances Trollope écrivait pour assurer des revenus pour elle et sa famille, Anthony Trollope a des prétentions littéraires. Il se sert de son autobiographie pour prendre ses distances à l'égard de sa mère, en se montrant très critique à l'égard de ses livres et en s'abstenant de reconnaître l'influence de sa mère sur son écriture et ses habitudes d'écrivain[1]. Il est possible que cela ait contribué à l'effacement de la renommée littéraire de Frances Trollope pour le reste du XIXe siècle[1].
Sa belle-fille, Frances Eleanor Trollope (en), épouse de Thomas Adolphus Trollope, lui consacre une biographie littéraire, en 1895, Frances Trollope : Her Life and Literary Work from George III to Victoria.
En 2017, son livre Domestic Manners of the Americans (en) figure dans la liste des « 100 meilleurs essais de tous les temps » (« 100 Best Nonfiction Books of All Time ») du quotidien britannique, The Guardian[2].
Œuvres
modifier- Domestic Manners of the Americans (1832)
- Belgium and Western Germany in 1833 (1834)
- Paris and the Parisians in 1835 (1836)
- The Life and Adventures of Jonathan Jefferson Whitlaw : or Scenes on the Mississippi (1836)
- The Vicar of Wrexhill (1837)
- Vienna and the Austrians (1838)
- The Widow Barnaby (1839) La Veuve Barnaby, traduit par Mme Ambroise Tardieu, Paris, Hachette, , coll. « Bibliothèque des meilleurs romans étrangers », 1877 ; réédition de cette traduction révisée par Géraldine Barbe, préface d'Isabelle Viéville Degeorges, Paris, L'Archipel, coll. « Classiques d'hier et d'aujourd'hui » no 259, 2013 (ISBN 978-2-35287-497-3)
- The Widow Married : A Sequel to the Widow Barnaby (1840)
- The Life and Adventures of Michael Armstrong, the Factory Boy (1840)
- A Visit to Italy (1842)
- The Ward of Thorpe-Combe (1842)
- The Barnabys in America, or Adventures of the Widow Wedded (1843)
- Jessie Phillips : A Tale of the Present Day (1844)
- Travels and Travelers : A Series of Sketches (1846)
- The Lottery of Marriage (1849)
Références
modifier- Pamela Neville-Sington, « Trollope [née Milton], Frances [Fanny] (1779–1863) », dans Oxford Dictionary of National Biography, (lire en ligne).
- (en) Robert McCrum, « The 100 best nonfiction books: No 70 – Domestic Manners of the Americans by Frances Trollope (1832) », The Guardian, 5 juin 2017.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Frances Eleanor Ternan Trollope, Frances Trollope : Her life and literary work from George III to Victoria, Londres, R. Bentley & Son, .
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Andrzej Diniejko, Frances Trollope: a Maternal Feminist and Social Reformer, The Victorian Web