Musée Goupil - Conservatoire de l'image industrielle
Le musée Goupil - Conservatoire de l'image industrielle est un musée français fondé en , incorporé au Musée d'Aquitaine à Bordeaux, et destiné à présenter les archives de la maison Goupil & Cie, l'un des plus gros marchands d'art et éditeurs du XIXe siècle. Montrer l'évolution de la mécanisation de la production des images est au centre de sa mission. Le musée fonctionne également comme un cabinet d'arts graphiques et ses fonds peuvent être consultés sur rendez-vous.
Ouverture | |
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Pays |
France |
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Adresse |
20 cours Pasteur, Bordeaux |
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Histoire
modifierJusqu'en 1997, le fonds est installé dans les bâtiments datant du XIXe siècle de l'ancienne distillerie de la Maison Secrestat, à Bacalan, un quartier au nord de Bordeaux[1]. Depuis 1998 les collections sont hébergées par le musée d'Aquitaine, dans le centre-ville de Bordeaux. Il n'y a pas de salle d'exposition permanente, mais les collections sont consultables ; elles donnent lieu trois fois par an à des expositions thématiques.
Le conservatoire fait figure de cabinet d'arts graphiques, en tant qu'il conserve et met à disposition le fonds Goupil acquis en 1921 par Vincent Imberti, marchand d'estampes et de tableaux, héritier de la galerie Imberti autrefois située à Bordeaux, 47 rue Porte-Dijeaux et cour de l'Intendance, qui était jusque dans les années 1930 la principale galerie d'art moderne de cette ville[2]. La famille Imberti avait implanté une société d'impression et de fourniture artistique dans Bordeaux depuis la fin du XIXe siècle ; en , par exemple, elle est déjà en contact avec des peintres de la galerie Goupil pour l'application de nouveaux procédés graphiques[3].
Ce conservatoire comprend toutes les archives de la maison d'édition internationale fondée par Adolphe Goupil en 1829, et peu à peu morcelée entre 1893 et 1917. Les registres de compte de la galerie de tableaux ayant été acquis par Jean Diéterle se trouvent aujourd'hui au Getty Center. L'ensemble se compose à l'origine d'une donation au musée, en 1987, de Guy Imberti, petit-fils de Vincent Imberti. En 1990, la ville de Bordeaux se porte acquéreur de cuivres et des estampes.
En tant que cabinet d'arts graphiques, le musée ouvre ses fonds à toute personne sur simple rendez-vous[4].
Les collections
modifierL'inventaire est le suivant :
- 70 000 photographies, dont 3 000 négatifs sur plaque de verre ;
- 46 000 estampes tirées selon différentes techniques dont le passage à la couleur ;
- 7 200 matrices (cuivres gravés, pierres lithographiques, blocs typogravures et chromotypogravures, cliché-verre, etc.)
- 1 000 livres et revues illustrées en partie édités par les éditions Goupil & Cie.
- 15 mètres linéaires d'archives diverses ;
- quelques tableaux.
L'ensemble s'insère au sein du conservatoire de l’image industrielle. Il présente les débuts de la diffusion des images au moment où celles-ci commencent à être produites industriellement et, multipliées, se diffusent à l’international : ce basculement s'opère après la première révolution industrielle et s'accélère avec le développement des techniques photographiques et entraine le déclin de la gravure manuelle. Ces collections présentent un panorama de l’art et du goût au XIXe siècle et permettent ainsi d’illustrer des œuvres parfois disparues, oubliées, ou détruites. Le musée présente son fonds sous forme d’expositions temporaires au musée d’Aquitaine.
Expositions (sélection)
modifierLe musée organise 3 expositions temporaires par an.
- - : À l'ombre des grands hommes : autour du portrait de la comtesse Maison d'Hippolyte Flandrin[5].
- - : Figures d'ombres. Les dessins d'Auguste Rodin, une production de la maison Goupil[6].
- - : Mémoires du XVIIIe siècle[7]
- puis - : Musée de la Révolution française, Vizille.
- - : Degas, Boldini, Toulouse-Lautrec, portraits inédits par Michel Manzi[8]
- puis - : Musée Toulouse-Lautrec, Albi.
- puis - : Musée d'Art Dahesh, New York ; - :The Frick art & historical center, Pittsburgh.
- - : Une image sur un mur : images et décoration intérieure au XIXe siècle[12].
- En collaboration avec la Fondazione Cassa di risparmio di Padova e Rovigo et le Musée d'Aquitaine :
- - : La maison Goupil et l'Italie : le succès des peintres italiens à Paris au temps de l'impressionnisme, Palazzo Roverella, Rovigo
- puis - : Musée des Beaux-Arts, Bordeaux[13],[14].
- été 2017 : exposition d'une dizaine de photographies ou de lithographies à la bibliothèque municipale Flora Tristan de Bordeaux-Belcier.
Situation et accès
modifierLa collection est hébergée par le musée d'Aquitaine, cours Pasteur, dans le centre de Bordeaux, près de la tour Pey-Berland et de la cathédrale Saint-André. Le musée est accessible par la ligne B du tramway de Bordeaux, station Musée d'Aquitaine.
Notes et références
modifier- « Distillerie Sécrestat, actuellement musée Goupil », sur Plateforme ouverte du patrimoine (POP), .
- Paul-Jean Toulet, « La Vie artistique dans la Province française [compte-rendu d'une exposition] », L'Art et les artistes, , p. 285-286 (lire en ligne).
- « La gravure en couleurs. Exposition Imberti », Bordeaux, Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, novembre 1906 — sur Gallica.
- « Musée Goupil, conservatoire de l’image industrielle », sur Réseau des musées et collections techniques.
- À l'ombre des grands hommes : autour du portrait de la comtesse Maison d'Hippolyte Flandrin (catalogue d'exposition), Bordeaux, Association des conservateurs des collections publiques de la Région Aquitaine / Centre régional des lettres d'Aquitaine, , 32 p. (ISBN 2-84103-035-0).
- Jacques de Caso, Claudie Judrin et Annick Bergeon, Figures d'ombres. Les dessins d'Auguste Rodin, une production de la maison Goupil (catalogue d'exposition), Paris, Somogy, , 239 p. (ISBN 2-85056-240-8).
- Régine Bigorne et Ségolène Le Men, Mémoires du XVIIIe siècle (catalogue d'exposition), Bordeux, Musée Goupil, 122 p. (ISBN 2-9506408-4-2).
- Sabine du Vignau, Degas, Boldini, Toulouse-Lautrec, portraits inédits par Michel Manzi (catalogue d'exposition), Paris, Somogy, , 167 p. (ISBN 2-9506408-3-4).
- Gérôme & Goupil : art et entreprise (catalogue d'exposition), Paris, Réunion des musées nationaux, , 175 p. (ISBN 2-7118-4003-4).
- Paul-Louis Roubert, « « Gérôme & Goupil. Art et Entreprise (cat. exp.), Bordeaux, RMN/musée Goupil, 2000, ill. NB et coul., chronol., 240 F. » », Études photographiques, no 9, (lire en ligne ).
- « Le marchand Goupil et le peintre Gérôme », L'Œil, (lire en ligne ).
- Pierre-Lin Renié, Une image sur un mur : images et décoration intérieure au XIXe siècle (catalogue d'exposition), Bordeaux, Musée Goupil, , 79 p. (ISBN 2-9506408-6-9).
- Paolo Serafini (dir.), La maison Goupil et l'Italie : le succès des peintres italiens à Paris au temps de l'impressionnisme (catalogue d'exposition), Milan, Silvana editoriale, , 255 p. (ISBN 978-2-902067-49-7).
- Colin Cyvoct, « La maison Goupil, le goût XIXe siècle », L'Œil, (lire en ligne ).
Bibliographie
modifier- Hélène Lafont-Couturier, « La maison Goupil ou la notion d'œuvre originale remise en question », Revue de l'Art, no 112, , p. 59-69 (lire en ligne).
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressource relative au tourisme :
- « Collections en ligne du musée Goupil », sur Musée Goupil.
- « Musée Goupil », sur Plateforme ouverte du patrimoine (POP).
- « Musée Goupil, Conservatoire de l'image industrielle », sur Centre Gabriel-Naudé.