Musée de Nouvelle-Calédonie

établissement public français d'outre-mer
Musée de Nouvelle-Calédonie
Le musée de Nouvelle-Calédonie.
Informations générales
Ouverture
Surface
3 250 m2
Visiteurs par an
28 500 (2010)
Site web
Collections
Collections
Nombre d'objets
collection : 6 300
Localisation
Adresse
45, Avenue Foch
Nouméa
Nouvelle-Calédonie
 France
Coordonnées
Carte

Le musée de Nouvelle-Calédonie est un musée de Nouméa en Nouvelle-Calédonie.

Historique modifier

À partir du , établi en tant que « cabinet de curiosités », le gouvernement colonial constitue un ensemble d'objets permettant de représenter la Nouvelle-Calédonie aux expositions universelles. Il rassemble des « curiosités indigènes », des échantillons minéralogiques, botaniques et paléontologiques, issus de collectes et de dons qui forment le premier fonds du musée[1].

Entre les années 1880 et 1892, la gestion du musée semble être tombée en désuétude[2]. En 1895[3], le musée prend la dénomination de « musée Colonial ». Les collections sont installées dans la salle publique du Conseil général, sous la responsabilité du secrétaire-archiviste Jules Bernier (1848-1903)[1],[2],[4].

En 1900, le pavillon ayant représenté la Nouvelle-Calédonie à l'Exposition universelle de Paris, est démonté et transporté jusqu'à Nouméa, sur le site de l'actuelle bibliothèque Bernheim. Les rayons de la bibliothèque sont installés au rez-de-chaussée et les collections sont rassemblées au premier étage où elles sont entreposées jusqu'en 1971[1].

En 1929 et 1930, les premiers ouvrages d'ethnologie kanak sont publiés, respectivement par le naturaliste suisse Fritz Sarasin (1859-1942) et le pasteur français Maurice Leenhardt (1878-1954), dont la préoccupation est de sauvegarder et documenter une culture matérielle en voie de disparition[5]. Durant les années 1930 et 1940, une première politique patrimoniale est mis en œuvre par le gouvernement pour la protection du patrimoine kanak[1]. Par arrêté du , la décision de réorganiser le musée est prise par le gouverneur Georges-Marc Pélicier (1893-?) pour remédier au délaissement effectué par le conservateur Henri Fosset. Le « musée Colonial » est renommé en « musée néo-calédonien »[6].

Après la Seconde Guerre mondiale, les études des naturalistes sont poursuivies et enrichies par d'éminents océanistes, anthropologue et ethnologue spécialiste de la Mélanésie, comme Jean Guiart (1925-2019)[5] et le conservateur du musée, Luc Chevalier (1922-2008), avec le concours de la Société d'Études Mélanésiennes et l'Institut Français d'Océanie (IFO, futur ORSTOM, puis IRD). Les collections sont enrichies de pièces ethnologiques remarquables et de spécimens d'histoire naturelle[1].

Au début des années 1970, les travaux commencent pour construire le bâtiment dédiée au musée, sur la base de crédits alloués depuis 1947. Inauguré le [7], ce nouvel édifice à vocation généraliste permet l'exposition, le stockage et la préservation des collections dans de meilleures conditions[1]. La répartition dans les nouveaux locaux permet de représenter l'archéologie et à l'ethnologie des populations océaniennes, essentiellement de la population kanake (sculptures anciennes, totems, masques funéraires, poteries, parures, bijoux, monnaies kanaks, sagaies, flèches faîtières, reproduction de pirogues et d'une grande case installée dans sa cour intérieure) mais aussi avec des œuvres provenant d'autres sociétés insulaires du Pacifique, notamment de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Wallis-et-Futuna, Vanuatu ou Fidji[8]. Avec la participation du musée de l'Homme de Paris, un travail de documentation est entrepris autour des objets kanak[1]. Initiée en 1979 par Jean-Marie Tjibaou (1936-1989), le programme de recensement des archives de l'inventaire du patrimoine kanak dispersé est présent et entreposé[9].

Durant les années 1980, la vocation généraliste du musée est abandonnée et des transformations sont opérées par l'ethnologue Patrice Godin. Le musée devient un lieu représentatif de l'ensemble des cultures de la Nouvelle-Calédonie avec les sociétés kanak et océaniennes traditionnelles. À la fin des années 1980, son conservateur, Emmanuel Kasarhérou, réaffirme la dimension patrimoniale du musée[1].

En 2017, pour célébrer l'existence des 46 années de l'édifice, le Musée de Nouvelle-Calédonie fait l'objet d'un ravalement de façade où les murs extérieurs sont repeints par des jeunes en réinsertion[7].

À la date anniversaire du de l'année 2020, les autorités locales pose la « première pierre », symbolisée par une plantation à plusieurs mains, du futur musée, au nom de Muz, permettant un nouveau départ pour rassembler toutes les communautés des îles. Moyennant une opération d'un coût de deux milliards de francs, financé par la Nouvelle-Calédonie et l'État (70/30 %) dans le cadre des contrats de développement, l'architecte Gaëlle Henri et le cabinet bordelais Why Architecture ont imaginé un bâtiment original entouré d’écailles en acier Corten et en bois, représentant une extension d'une surface de 2 500 m2, puis une rénovation des 2 200 m2 du bâtiment actuel et un réaménagement des espaces extérieurs sur 3 900 m2, le tout, suivant le cahier des charges de la charte des « chantiers verts »[10],[11].

En 2022, la date de livraison des travaux est reportée pour l'année 2024 et le coût de la réalisation est augmenté de 500 millions de francs par rapport au budget initial de 2020[12].

Conservateurs modifier

Liste des conservateurs des collections depuis 1940[1] :

  • 19… : Alice Virot ;
  • 1947[13] : Luc Chevalier (1922-2008) ;
  • 1983 : Patrice Godin ;
  • 1985 : Emmanuel Kasarhérou (1960-) ;
  • 1999 : Wéniko Ihagé ;
  • 20… : Marie-Solange Néaoutyine.

Publications modifier

(Liste non exhaustive classée par années de publication).

Catalogues d'expositions

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i « Musée de Nouvelle-Calédonie : Un peu d'histoire », sur museenouvellecaledonie.gouv.nc (consulté le ).
  2. a et b « Musée de Nouvelle-Calédonie : Une identité en perpétuelle mutation, 158 ans de collecte, du musée local au musée colonial », sur museenouvellecaledonie.gouv.nc (consulté le ).
  3. Musée de Nouvelle-Calédonie (Création 1895) sur data.bnf.fr (consulté le ).
  4. Georges N. Coquilhat, « Biographie de Jules Bernier (1848-1903) », sur gnc.jimdofree.com (consulté le ).
  5. a et b Sophie Reyssat, « Art kanak, la passion d'une vie : De la collecte à la collection », sur La Gazette Drouot, (consulté le ).
  6. « Musée de Nouvelle-Calédonie : Une identité en perpétuelle mutation, 158 ans de collecte, du musée néo-calédonien », sur museenouvellecaledonie.gouv.nc (consulté le ).
  7. a et b Françoise Tromeur, « Le musée de Nouvelle-Calédonie a 46 ans », sur Nouvelle-Calédonie La Première, (consulté le ).
  8. « Le Musée de Nouvelle-Calédonie », sur GIE Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud, (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  9. Marion Bertin, « Archives délaissées, archives retrouvées, archives explorées : les fonds calédoniens pour l'étude du patrimoine kanak dispersé », Les Cahiers de l'École du Louvre, Paris, OpenEdition Journals, no 14,‎ , repère 14 (ISSN 2262-208X, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Renaissance du musée de la Nouvelle-Calédonie », sur Demain en Nouvelle-Calédonie, (consulté le ).
  11. Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry, « Le Musée de Nouvelle-Calédonie se prépare un peu plus à devenir le Muz », sur Nouvelle-Calédonie La Première, (consulté le ).
  12. Alexandre Rosada et Lina Waka-Ceou (Gédéon Richard), « Le futur Musée de la Nouvelle-Calédonie se dévoile au Centre culturel Tjibaou », sur Nouvelle-Calédonie La Première, (consulté le ).
  13. Julie Straboni, « Où sont les objets perdus du Musée de Nouvelle-Calédonie ? », sur Nouvelle-Calédonie La Première, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Fonds d'archives modifier

  • Fonds : Activités scientifiques du Musée (15 février 2001 - 24 mai 2005). Cote : MH ETHN OCEA 20/2. Paris : Archives du Laboratoire d'Ethnologie du Musée de l'Homme - Département Océanie (présentation en ligne).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier