Mutares

holding allemande

Mutares est une holding industrielle allemande cotée en bourse à Francfort qui acquiert des sociétés de taille moyenne en situation économique difficile ou dont leur actionnaire souhaite se séparer pour des raisons stratégiques, par exemple si elles ne correspondent plus à son cœur de métier. Mutares ne se limite pas au simple rôle d'une holding qui administrerait son portefeuille mais s'implique fortement dans le développement de ses acquisitions[3]. Mutares déploie ainsi ses propres équipes au sein des sociétés dans lesquelles le groupe investit pour offrir un soutien opérationnel tout au long du processus de retournement[4].

Mutares SE & CO. KGaA
logo de Mutares

Création 2008
Forme juridique Kommanditgesellschaft auf Aktien
Action Bourse de Francfort (MUX)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Munich
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Direction
  • Robin Laik, PDG
  • Mark Friedrich, DAF
  • Johannes Laumann, CIO (Chief Investment Officer)
  • Lennart Schley, COO (Chief Operation Officer)
  • Volker Rofalski, chairman of the supervisory board
Activité Associated company (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif >31000 (2024)[1]
Site web www.mutares.de

Chiffre d'affaires 4,7 milliards d'euros (2023)[2]

Mutares s’intéresse essentiellement à l’acquisition de sociétés dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 500 millions d'euros[4].

Depuis 2021, les actions de Mutares AG sont échangées sur le Prime Standard de la Bourse de Francfort. Mutares AG a actuellement une capitalisation boursière d'environ 400 millions d´euros[5].

Développement du groupe Mutares

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Depuis sa création en 2008, Mutares a fait croître son portefeuille, ainsi que ses revenus consolidés groupe, qui ont progressé de 6 millions à 5 milliards d'euros en 15 ans. En 2015, Mutares a ouvert un bureau à Paris en plus de son siège situé à Munich. Des bureaux ont été ouverts par la suite à Londres, Milan, Helsinki, Stockholm, Vienne, Francfort, Madrid, Chicago, Shanghai et Bombay.

Récompenses

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Mutares est nommé entreprise de l'année par l'hebdomadaire allemand Focus en 2022, 2023 et 2024[6].

Mutares reçoit de la part d'Actum le prix Valuation Deal of the Year 2024 pour le redressement de la société Special Melted Products Ltd.

La filiale Clecim de Mutares reçoit en août 2024 une lettre de félicitations du président de la République Emmanuel Macron pour le succès de son redressement.

Mutares reçoit la récompense de meilleur société de retournement en France en 2023[7].

Mutares est classé incontournable par la revue Décideurs dans la catégorie entreprises en difficulté[8].

Mutares dans les médias français

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En France, Mutares a connu deux échecs. La reprise de Pixmania à Dixons Retail en 2014 qui avait laissé 69 millions d’euros dans l’entreprise alors que la société perdait environ 40 millions d'euros par an, s’est soldée par un redressement judiciaire le 14 janvier 2016, suivi de la fermeture d'un entrepôt logistique et la vente de Pixmania à un autre acteur du e-commerce en février 2016[9]. Malgré la réduction des pertes effectuée sous l'actionnariat de Mutares, la concurrence d'entreprises comme Amazon et Cdiscount est à l'origine de cette revente[10]. Les mêmes difficultés ont été rencontrées avec GrosBill, cédé par Auchan avec des fonds, puis revendu par Mutares au fondateur de GrosBill au bout de 3 ans[11]. GrosBill appartient aujourd'hui à Cybertek, un des leaders du secteur[12].

En mars 2024, le rachat de l'usine Bosch de Mondeville par Mutares est bloquée par l'intersyndicale locale qui organise une grève dans ce but[13]. Mutares avait pourtant été recommandé par le cabinet Roland Berger comme étant le repreneur le plus pertinent[14]. Quatre mois plus tard, en juillet 2024, Bosch annonce la fermeture de l'usine et le licenciement des 413 salariés[15],[16],[17].

Succès

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Norsilk. La reprise de Norsilk par Mutares en 2015, puis sa revente après redressement à l'acteur du secteur Protac en 2021, est considérée comme un succès. En effet, en 2020 et pour la première fois depuis 7 ans, l'entreprise dégageait un résultat net positif[18],[19],[20],[21].

Cenpa. Entre 2016 et 2021, Mutares opère avec succès le redressement de la papéterie alsacienne Cenpa[22],[23]. Cenpa, qui enregistrait des pertes de 3,2 millions d'euros en 2016, atteint un résultat net d'un million d'euros en 2021, année de sa revente par Mutares, puis 6 millions d'euros l'année suivante (pour un chiffre d'affaires d'environ 57 millions d'euros)[24].

Clecim. A partir de 2021, le redressement du sidérurgiste Clecim est unanimement salué par la presse (notamment L'Usine Nouvelle, Le Progrès, Les Echos)[25],[26],[27],[28]. Mutares est parvenu à rendre la société profitable (EBITDA de 2,8 millions d'euros en 2022), alors qu'elle perdait de 10 à 15 millions d'euros par an avant la reprise.

Japytech. En 2023, Mutares achève avec succès le redressement de JapyTech, industriel spécialisé dans les équipements de laiteries. La société est cédée à son dirigeant. Mutares est parvenu à faire progresser le chiffre d'affaires et à effacer en deux ans les pertes de la société, qui montaient à 3,5 millions d'euros en 2019[29],[30].

Repartim. En 2024, Mutares conclut avec succès le redressement de Repartim (ex Carglass® Maison) en cédant la société aux assurances du Crédit Mutuel qui intègrent ainsi un de leurs fournisseurs[31]. Mutares avait fait l'acquisition de Repartim en 2021 puis exécuté un plan de redressement sur 3 ans[32],[33]. Mutares est parvenu à effacer les pertes opérationnelles qui s'élevaient à 9 millions d'euros en 2021.

Mutares en dehors de France

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Les principales références de Mutares en dehors de France sont les dossiers suivants :

HIB. HIB est un fabricant de tableaux de bord haut de gamme pour l'industrie automobile, avec des clients tels que Porsche, Jaguar, Bentley, Cadillac, Mercedes, etc. Après son acquisition par Mutares auprès de Dräxlmaier, HIB a vu son chiffre d'affaires progresser de 63 à 81 millions d'euros entre 2009 et 2012, et son résultat opérationnel de -17 à +10 millions d'euros. Mutares a cédé HIB au sous-traitant automobile NBHX Trim Group en 2013, pour un prix de 34 millions d'euros[34].

Special Melted Products Ltd (SMP). SMP, basé à Sheffield, est un producteur de pièces en alliages d'acier pour les industries de l'énergie, l'aérospatiale et le nucléaire. Après son acquisition par Mutares en 2022, SMP a vu son chiffre d'affaires progresser de 75 à 117 millions de livres, et son résultat opérationnel de -12 millions (perte) à +14 millions de livres en 2023. Mutares a ensuite revendu SMP à l'aciériste italien Cogne Acciai Speciali S.p.A pour un prix de 180 millions d'euros[35].

Frigoscandia. Frigoscandia est une société de transport routier réfrigéré active en Norvège, Suède, Finlande, Danemark, et aux Pays-Bas. Après son acquisition par Mutares en 2021, la société a vu son chiffre d'affaires progresser de 227 millions d'euros en 2021 à 307 millions d'euros en 2023, et son EBITDA de 1 à 12 millions d'euros. Mutares a ensuite cédé Frigoscandia au géant de la logistique Dachser en 2024, pour un prix de 66 millions d'euros[36].

Références

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  1. (en) « Rapport interim 2024 », mutares SE & CO. KGaA (consulté le )
  2. (en) « Rapport annuel 2023 », mutares SE & CO. KGaA (consulté le )
  3. (de) « Profil mutares AG » (consulté le )
  4. a et b (de) « Brochure du titre » (consulté le )
  5. (en-US) « MUTARES KGAA NA O.N. (MUX.DE) Stock Price, Quote, History & News - Yahoo Finance », sur finance.yahoo.com (consulté le )
  6. « récompense », sur Mutares (consulté le )
  7. « Lauréats 2023 », sur Private Equity Exchange (consulté le )
  8. « classement », sur Leadersleague (consulté le )
  9. « Rachat de Pixmania par Vente du Diable », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  10. « Vente du diable revend Pixmania », sur Journal du Net (consulté le )
  11. « Rachat de Grosbill par son fondateur », sur Le Figaro (consulté le )
  12. « Cybertek rachète GrosBill », sur Les Echos (consulté le )
  13. « Eviction de Mutares », sur Ouest France (consulté le )
  14. « Roland Berger face aux salariés de Bosch », sur Consultor (consulté le )
  15. « Clap de fin pour Bosch », sur L'Usine Nouvelle (consulté le )
  16. « Fermeture définitive de Bosch », sur France Bleu (consulté le )
  17. « Annonce officielle de la fermeture », sur Ouest France (consulté le )
  18. « La recette gagnante de Mutares », sur hellobiz.fr (consulté le )
  19. « Mutares relance les entreprises en difficulté », sur entreprendre.fr (consulté le )
  20. « Norsilk se maintient et innove », sur ouest-France (consulté le )
  21. « Norsilk accélère sa relance », sur journal de l'économie (consulté le )
  22. « Cenpa fait un carton outre-Rhin », sur CF News (consulté le )
  23. « Cenpa réorganise sa production », sur TE News (consulté le )
  24. « Bilans de Cenpa », sur Pappers (consulté le )
  25. « Clecim redresse la barre », sur Le Progrès (consulté le )
  26. « Clecim rebondit », sur Les Echos (consulté le )
  27. « Résurrection de Clecim », sur Le Pays (consulté le )
  28. « Clecim innove », sur L'Usine Nouvelle (consulté le )
  29. « Mutares revend JapyTech après un retournement express », sur Les Echos (consulté le )
  30. « JapyTech boit du petit lait », sur Next Step (consulté le )
  31. « cession de Repartim », sur Le Monde du Droit (consulté le )
  32. « Renaissance d'un acteur historique », sur Challenges (consulté le )
  33. « Repartim réindustrialisez la France », sur Le Monde des Grandes Ecoles (consulté le )
  34. « Deal Announcement », sur Price Waterhouse Coopers (consulté le )
  35. « Mutares a vendu SMP », sur Lincoln International (consulté le )
  36. « Mutares cède Frigoscandia », sur Zone Bourse (consulté le )

Liens externes

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