M62 (amas globulaire)

amas globulaire de la constellation d'Ophiuchus
(Redirigé depuis NGC 6266)

M62 (ou NGC 6266) est un amas globulaire situé dans la constellation d'Ophiuchus à environ 22 500 a.l. (6,9 kpc) du Soleil et à 5 550 a.l. (1,7 kpc) du centre de la Voie lactée[3]. Il a été découvert par l'astronome français Charles Messier en 1771[7].

M62
Image illustrative de l’article M62 (amas globulaire)
L'amas globulaire Messier 10 en lumière visible et en ultraviolet par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Ophiuchus
Ascension droite (α) 17h 01m 12,6s[1]
Déclinaison (δ) −30° 06′ 44″ [1]
Magnitude apparente (V) 6,4[2]
Dimensions apparentes (V) 15 [2]

Localisation dans la constellation : Ophiuchus

(Voir situation dans la constellation : Ophiuchus)
Astrométrie
Distance environ 6,9 kpc (∼22 500 al)[3],[4]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe IV [2]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 1 220 000[4] M [4]
Dimensions 100 ∼ [5]
Magnitude absolue -7,48[3]
Âge 11,78 × 109 a [6]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) Charles Messier[7]
Date [7]
Désignation(s) NGC 6266
CGL 51
ESO 453-SC14[2]
Liste des amas globulaires

La vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à (−73,49 ± 0,70) km/s[8].

Caractéristiques

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La plupart des amas globulaires sont presque sphériques, mais Messier 62 fait exception. Cet amas est déformé et étiré sur l'un de ses côtés lui donnant l'aspect d'une comète avec une tête brillante et une queue. C'est l'un des amas le plus rapprochés du centre de la Voie lactée et cette déformation provient très probablement des forces de marée qui ont déplacé ses étoiles[9].

Métallicité, âge et masse

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Selon Forbes et Bridges, la métallicité de M62 est estimée à −1,02 [Fe/H] et son âge d'environ 11,78 milliards d'années[6].

Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité de l'amas globulaire Messier 62 est égale à -1,18 et sa masse est égale à 1 220 000 . Dans cette même étude, la distance de l'amas est estimée à environ 6,8 kpc (∼22 200 al)[4]. La base de données Simbad indique six références pour la métallicité de M62, les valeurs varient de −0,99 à −1,60[8].

La métallicité d'un objet céleste est le logarithme du rapport de sa concentration en fer sur celle du Soleil. Une métallicité de −1,60 à −0,99 signifie que la concentration en fer de M62 est comprise entre 2,5 % et 10,2 % de celle du Soleil. Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième à un dixième de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux[10]. Selon sa métallicité, M62 serait donc un amas relativement jeune, âgé de 11,8 milliards d'années[6].

Les étoiles de M62

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Messier 62 présente principalement deux populations distinctes d'étoiles venant probablement de deux épisodes de formation d'étoiles. Les analyses des diagrammes couleur-magnitude montrent que M62, comme d'autres amas globulaires massifs, possède deux populations distinctes d'étoiles de la séquence principale, (79 ± 1) % étaient des étoiles rouges et (21 ± 1) % des étoiles bleues. Les étoiles rouges contiennent surtout de l'hélium primordial alors que les bleues montrent un enrichissement en hélium. La métallicité plus élevée de la seconde population montre qu'elles se sont formées en utilisant la matière produite par les supernovas des étoiles de l'amas[11].

Une étude publiée en 2010 indique la présence de 245 étoiles variables dans cet amas, dont 179 nouvellement découvertes. De celles-ci, 209 sont de type RR Lyrae (133 de type RRab et 76 de type RRc), quatre sont des céphéides de type II, 25 sont des variables à longue période, une est une binaire à éclipses et six qui ne sont pas bien classifiées[12].

On a aussi identifié la présence de six pulsars millisecondes à éclipse dans cet amas, dont l'un (COM6266B) semble montrer un jet de gaz arraché à son étoile compagne[13]. Plusieurs sources de rayon X ont également été détectées, dont 50 à l'intérieur du rayon de demi-masse[14], c'est-à-dire le rayon à l'intérieur duquel se trouve la moitié de la masse de l'amas. Près du centre de l'amas, on a identifié la présence de 57 étoiles traînardes bleues[14].

Un trou noir de masse intermédiaire

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Étant donné la masse considérable de l'amas, certains se sont mis à la recherche d'un trou noir intermédiaire dans cet amas dans les années 2010. Une étude du mouvement propre des étoiles à l'intérieur de 17" conclut que la présence d'un trou noir intermédiaire n'est pas nécessaire pour en rendre compte[15].

Une étude publiée en 2019 et basée sur des mesures de l'accélération des pulsars conclut à la présence d'une masse non lumineuse comprise entre 1 200 et 6 000 . Il se pourrait que ce soit un trou noir de masse intermédiaire, mais il pourrait aussi s'agir d'un système constitué de plusieurs rémanents de supernovas de masse équivalente[16].

Galerie

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Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Messier 62 » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) « Results for object NGC 6266 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c et d « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6200 à 6299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a b et c (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by William E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  4. a b c et d J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742, no 1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne [PDF])
  5. « Observatoire de Paris, Messier 62 » (consulté le )
  6. a b et c Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  7. a b et c (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6266 » (consulté le ).
  8. a et b (en) « Simbad, M 62 -- Globular Cluster » (consulté le )
  9. (en) « NASA/ESA, Comet or cluster? » (consulté le )
  10. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie, Omas globulaire » (consulté le )
  11. A. P. Milone, « Helium and multiple populations in the massive globular cluster NGC 6266 (M 62) », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 466, no 2,‎ , p. 1672-1684 (DOI 10.1093/mnras/stu2198, Bibcode 2015MNRAS.446.1672M, lire en ligne [html])
  12. R. Contents, H. A. Catelan, H. A. Smith, B. J. Pritzl, J. Borissova et C. A. Kuehn, « TIME-SERIES PHOTOMETRY OF GLOBULAR CLUSTERS: M62 (NGC 6266), THE MOST RR LYRAE-RICH GLOBULAR CLUSTER IN THE GALAXY? », The Astronomical Journal, vol. 140, no 6,‎ , p. 1766-1786 (DOI 10.1088/0004-6256/140/6/1766, Bibcode 2010AJ....140.1766C, lire en ligne [PDF])
  13. G. Cocozza, F. R. Ferraro, A. Possenti, G. Beccari, B. Lanzoni, S. Ransom, R. T. Rood et N. prénom10 = D'Amico, « A Puzzling Millisecond Pulsar Companion in NGC 6266 », The Astrophysical Journal Letters, vol. 679, no 2,‎ , p. L105 (DOI 10.1086/589557, Bibcode 2008ApJ...679L.105C, lire en ligne [PDF.])
  14. a et b G. Beccari, F. R. Ferraro, A. Possenti, E. Valenti et L. Origlia, « The Dynamical State and Blue Straggler Population of the Globular Cluster NGC 6266 (M62) », The Astronomical Journal, vol. 131, no 5,‎ , p. 2551-2560 (DOI 10.1086/500643, Bibcode 2006AJ....131.2551B, lire en ligne [PDF])
  15. Bernard J. McNamara, Thomas E. Harrison, Holger Baumgardt et Pouri Khalaj, « A Search for an Intermediate-mass Black Hole in the Core of the Globular Cluster NGC 6266 », The Astrophysical Journal, vol. 745, no 2,‎ , p. 7 pages (DOI 10.1088/0004-637X/745/2/175, Bibcode 2012ApJ...745..175M, lire en ligne [PDF])
  16. Federico Abbate, Andrea Possenti, Monica Colpi et Mario Spera, « Evidence of Nonluminous Matter in the Center of M62 », The Astrophysical Journal Letters, vol. 884, no 1,‎ , p. 6 pages (DOI 10.3847/2041-8213/ab46c3, lire en ligne [PDF])

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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